Thread by @AleshOfficiel

Jour 5: GUERRE DE 6 JOURS A KISANGANI [THREAD]

Pris dans le piège... autant que ces « moutons » de rebelles Congolais dont certains soutiennent l’armée Rwandaise, et d’autres l’armée Ougandaise 🤦🏽‍♂️. Nous sommes le VENDREDI 09 Juin 2000 à Kisangani, au Nord-Est de la RDC. 🩸🇨🇩

C’était un jour d’anniversaire dans ma famille... Ma petite sœur, la cadette de la famille « fêtait »... non... venait d’avoir 9 ans (En passant, Heureux Anniversaire Laurianne pour tes 31 ans aujourd’hui ! 💛).
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La suicide squad de l'avenue (tous les hommes désignés à aller chercher de l'eau) se réunit peu à peu pour le 2ème tour d'aventure. Cette fois-là, quelques femmes courageuses se joignirent au groupe...
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j'ai encore en tête l'image des grandes soeurs de la Famille Odia. Il est environ 8h30 quand la marche vers la 4ème avenue commença (lieu où se trouvait la source... disons l’étang).
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Le quartier était ce jour-là d'une pestilence horrible! Une mauvaise odeur provenant des centaines des cadavres qui commençaient à pourrir dans le quartier... mais faut-il préciser, ces cadavres étaient tous curieusement ceux des militaires ougandais.
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Mais pkoi pas des militaires Rwandais? Pcq'en effet, les Rwandais n’abandonnent jamais les cadavres de leurs compatriotes en ligne de front. Ils font toujours tout, quitte à y laisser leurs vies, pour récupérer leurs cadavres durant la guerre et ne rien laisser comme indice.
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30 minutes après notre départ, après plusieurs stops en se couchant au sol à chq fois que les coups de feux s'intensifiaient, nous arrivâmes à la source. Et comme vous pouvez l'imaginer, tt lmonde voulait puiser l'eau en 1er et des querelles de familles éclatèrent à nouveau.
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Cette fois-là, qlqs sages présents ont dû intervenir pr calmer les plus chauds. Après ++ heures, ns avions tous réussi à rentrer. Nous arrivâmes à la maison aux alentours de 13 heures où les membres d notr famille s'inquiètaient grave, pensant que le pire serait arrivé .
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Une heure après, ma soeur Rachel nous fit des petits bols de riz... en milieu d'après-midi, la situation s’empira... l'armée Rwandaise avait décidé de faire du forcing et repousser les Ougandais. Il y eût beaucoup de morts cet après midi là.
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L'armée Rwandaise avait reçu des renforts (apparemment 2 types de militaires). Il y avait un groupe de militaires qui se battaient nus avec des foulards rouges attachés à la tête et poussant des cris bizarres à la Xena la guerrière…
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… et un autre, apparemment des jeunes recrues qui avaient à peu près mon âge à l’époque, et qu'on devait fouetter pour qu'ils avancent vers le casse-pipes du front... ils avançaient en pleurant comme des bébés.
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C'est la première fois que nous découvrîmes que les militaires Rwandais avaient aussi peur de mourir au front... le stéréotype que l'on avait d'eux, c'était qu'ils étaient des vrais suicidaires au mental Kamikaze. C'était absolument faux! Ils étaient faibles comme nous tous!
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Par la fenêtre de la chambre où s'était caché papa, nous entendions un de leurs «afande» càd «Officier» leur dire: «alakini nyiye kabisa, mi na sema mu songe mbele na mimi tu gonge aduyi, nyiye muna ji fitsha nyuma yangu. Sasa muni ambiye, muko ba escortiiiiiii ao?»…
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je traduis à peu près: «Franchement Vous autres! Je vous demande d'avancer avec moi pour qu'on tue l'ennemi, vous vous planquez derrière moi... maintenant dites-moi, Vous êtes des gardes ou autre chose?».
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Ils finirent par avancer vers les positions Ougandaises, et 15 minutes après, à travers les rideaux, on aperçu ses militaires rentrer en courant et en criant, avec un corps saignant abondamment... l'afande s'était pris une balle dans la tête...
15/t

ses militaires allèrent poser son corps chez un voisin « Vieux Bradock ».
Il y eût beaucoup de morts cet après midi là et la guerre était très violente ce jour là. Il est très important de vous dire que durant toute la guerre, sur 24h, je crois qu'on priait 20h par jour.
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JE resterai marqué à vie par ces événements... Quand on a connu la laideur de la cruauté humaine, Entretenir la mémoire, combattre l'oubli afin que les mêmes erreurs ne se reproduisent est une obligation.
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Afin que le monde n'oublie pas, Du 5 au 10 Juin de chaque Année, je raconterai l'histoire de la guerre la plus meurtrière et impitoyable que j'ai vécue.
18/t

J’écris cette histoire pour qu’un jour personne n’ose l’écrire à notre place. Un projet de livre, de spectacle musical et de bande dessinée est en cours (oui, il ne faut pas que nos enfants ignorent notre histoire).
19/t

Si un jour je ne vis plus, je confie la paternité de ces textes à mes frères Guy et Gloire, à ma fille Imara, et à ma Femme. À demain pour le récit détaillé du Dernier jour de la fameuse guerre de 6 jours 🙏🏽.
#RwandaIsKilling #Kisangani6Jours #JoubliePas #Alesh

20/20 FIN.