Thread by @Parolesdescnar1

#ABUSDEPOUVOIR #RÉAPPROPRIATIONDUTRAVAIL #TRAVAILGRATUIT #INVISIBILISATION #ECOLEDELACITE
Témoignage anonyme
Bonjour, voici mon témoignage sur le film de Luc Besson "Arthur Malédiction".

Étudiante en scénario à l’École de la Cité en 2020, le créateur de l’école, Luc Besson nous propose un « concours » de scénario inspiré d’un de ses films : Arthur et les Minimoys.
Tous motivés, nous formons des groupes

car le « directeur - réalisateur - producteur - scénariste etc » ne veut que 6 projets pas plus.
Le confinement tombe. Après deux mois sans nouvelles, on nous prévient que nous n’avons que deux jours pour rendre des dossiers de productions

( 15 pages avec syno, pitch, pers, mood board etc). Nous sommes à la fin du premier confinement.
Les délégués ont la charge de gérer l’organisation parce que l’école ne veut pas avoir à gérer ça.

On nous prévient que nous devons nous rendre sur Paris par nos propres moyens pour présenter nos projets au créateur de l’école ( au grand maître suprême devrais-je dire... il y a une espèce de culte du mec dans l’école en plus ). Nous avons une semaine.

Trois jours avant la date prévue, on nous appelle en catastrophe pour nous dire qu’on passera le jour même, en visio et pas en face à face. La plupart des élèves s’étaient déjà rendus sur Paris.

Après nous avoir entendu rapidement, nous sommes convoqués et Besson qui nous expose la situation. Il ne garde aucun projet de scénario, il va l’écrire lui même et au passage, nous fait signer un contrat de cession de droits d’auteurs pour un forfait de 200€ à peu près.

Ce contrat nous intègre dans un pôle de contributeurs qui nous permet de participer à des réunions de scénario. Il s’avère que pendant ces réunions, nous ne pouvions rien dire sur le scénario mais juste rendre une bible des différents personnages.

J’assiste aux dernières réunions « d’écriture ». Je décide de ne pas participer au tournage et je préviens la production. Je demande un papier attestant de mon retrait. Je ne reçois rien. Je précise que je suis allée au bout des sessions d’écriture.

Au milieu de l’été, j’apprends que tous les autres élèves scénaristes ont été payés pour leur travail. Sauf moi. Je suis surprise parce que le contrat que j’ai signé ne m’engage pas pour le tournage mais pour l’écriture et j’ai attendu la fin du pôle de contributeur

pour quitter le projet.
J’envoie un mail au directeur de l’école qui me répond que j’ai quitté le projet et qu’il y a rupture ( et que je suis presque gonflée d’envoyer un tel mail ). Je lui réponds que le contrat ne concernait pas le tournage et que...

...j’aimerais un papier qui atteste qu’il y a rupture pour l’écriture. Aucune réponse.
Les contrats sont blindés pour qu’on ne fasse rien bien sûr.
Est-ce que j’ajoute que nous avons depuis la rentrée seulement deux ou trois heures de « cours » ( retours sur nos écrits )

toutes les deux semaines... je pense pouvoir dire que cette école m’a appris à me débrouiller par mes propres moyens, à rester fidèles à mes convictions et à savoir avec qui je ne travaillerai jamais.

Mais, elle ne m’a certainement pas appris à écrire et je partirai avec un diplôme qui ne vaudra pas grand chose... diplôme qu’on reçoit par mail.
Je suis aujourd’hui dans un centre de scénaristes où on apprend à comprendre des contrats d’auteurs, et je réalise...

... la malhonnêteté de cette école et ses créateurs.
Le Film Arthur malediction sort bientôt. J’espère que d’autres témoigneront pour mettre fin à cette omerta.