[À DÉROULER] Sous le couperet de la Guillotière, l’angoisse quotidienne des riverains
Alors que la violence dans ce quartier de Lyon «a atteint son paroxysme», Gérald Darmanin (@GDarmanin) s’y rend ce samedi.
Installés depuis trente ans dans ce quartier populaire du 7e arrondissement de Lyon, Nathalie et Fred observent depuis la fenêtre de leur appartement la lente déliquescence de leur quartier.
La place principale est minée par les trafics, les agressions se multiplient dans un climat de plus en plus anxiogène. Leur fils, sapeur-pompier, à l’époque âgé de 22 ans, a été agressé dans le quartier et a depuis quitté la France.
Pour eux, le déclic s’est produit le soir de la finale de la Coupe d’Afrique des nations, en 2019. Leur rue a été le théâtre de violents heurts entre supporteurs sénégalais et algériens, accompagnés de voitures brûlées et de jets de pierre.
À l’époque, il pouvait aussi y avoir des échauffourées mais, lorsqu’une patrouille intervenait, «il y avait un respect de l’institution. Aujourd’hui la police dérange», soupire Hervé Redon, secrétaire départemental du syndicat de police Alliance.
La situation va de mal en pis. Des épiceries transformées en bars clandestins, des nuisances nocturnes jusqu’au petit matin, des agressions répétées… Le tout accompagné d’une détérioration de la voie publique, avec des rues jonchées de déchets et de dépôts sauvages.
Le gérant d’un café de la place Gabriel-Péri né en France et d’origine algérienne, dénonce les «amalgames». «Ces gens-là, soit vous leur donnez des papiers, soit vous les raccompagnez au pays. Mais vous ne les laissez pas tourner en rond!».
Face à cette montée en puissance de la délinquance, l’État a mobilisé des moyens. La police municipale, le matin, puis une compagnie de CRS, l’après-midi, sont constamment stationnées sur la place afin d’éviter l’occupation de la voie publique et rassurer les habitants.
Mais, pour Nathalie et Fred, le seuil de tolérance, «déjà à un niveau stratosphérique», est largement atteint. Ils envisagent désormais de déménager à la campagne: «quand on a emménagé ici, on croyait à notre bien-être. Aujourd’hui, on aspire juste à dormir tranquille.»
[À DEROULER] «La suppression du timbre rouge, nouveau symptôme de l'abandon des services publics et des plus fragiles»
La Poste a récemment annoncé l'abandon du timbre rouge et son remplacement par une «e-lettre».
Pour Cyrille Dalmont (@CyrilleDalmont), la numérisation des services publics obéit essentiellement à des logiques financières, au détriment des utilisateurs.
«Le plus souvent, la numérisation d'un service public met à la charge de l'utilisateur ce que l'État finançait auparavant.»
[À DEROULER] Y a-t-il (vraiment) un lien entre immigration et délinquance?
Le débat est ancien, mais toujours aussi vif. Pour que chacun se fasse son avis, Le Figaro fait le point sur les chiffres et les différentes interprétations qui en sont faites.
Tous les Français ou presque ont un avis: en 2018, 66% des sondés estimaient que l'immigration «joue un rôle négatif en matière de sécurité».
Les indicateurs connus tendent à montrer une surreprésentation des étrangers parmi les délinquants. Il y a trois fois plus d'étrangers parmi les détenus emprisonnés qu'il n'y en a dans l'ensemble de la population française.
[À DEROULER] Covid-19: que sont devenus les soignants suspendus?
Faute d'être vaccinés, entre 3000 et 15.000 soignants ont dû refaire leur vie au-delà des portes de l'hôpital. La Haute autorité de Santé s'est opposée à leur réinsertion.
«C'était le coup final, témoigne Hortense, sage-femme de 27 ans. J'y croyais encore un peu, je voulais qu'on nous reconnaisse, mais non. On continue de nous juger fautifs de ne pas être vaccinés.»
Ils étaient 15.000 soignants en octobre 2021 à être mis au ban de l'hôpital ou des structures de soin, faute d'avoir reçu une injection. Selon la Fédération hospitalière de France, ils ne seraient plus que 3600, sans toutefois compter les libéraux et le médico-social.
[À DÉROULER] Une coupure totale du gaz russe provoquerait une situation difficile en France à partir de l’automne et, surtout, de l’hiver. Diversification, sobriété, stocks de gaz… Le gouvernement se prépare au pire.
En 2020, le gaz russe a représenté 17 % des approvisionnements de la France, derrière la Norvège (38 %). La France est beaucoup moins dépendante de la Russie que ses voisins d'Europe de l'Est, mais il est toutefois très difficile de se passer de ces volumes.
La réglementation contraint les fournisseurs de gaz à les remplir à 85 % au 1er novembre de chaque année. Et le gouvernement a passé ce taux à 100 % pour cette année.
[À DÉROULER] Pour Alain Supiot, professeur émérite au collège de France, l’abstention aux élections et le désinvestissement au travail peuvent s’analyser comme les deux faces d’une même crise nourrie par le sentiment de dépossession des classes moyennes et populaires.
«La France n'échappe pas à la sécession de ses élites, en raison notamment de la place nodale qu'y occupe l'État, objet de toutes les attentes et cible de toutes les critiques. Mais cette crise est à l'œuvre dans beaucoup d'autres pays.»
«Ayant le sentiment de n'avoir plus aucune prise sur les décisions, les «gens ordinaires», ceux des classes moyennes et populaires, sont enclins à faire à leur tour sécession. S'il fallait dater l'origine de cette désaffection, il faudrait remonter au Traité de Maastricht.»
[À DÉROULER] «Gourou», soupçons d'assassinat, chants identitaires : à la Salvetat, sur les traces du clan des Brigandes
Un groupe accusé de dérives sectaires occupe ce lieu-dit, dans l'Hérault. Malgré une dissolution annoncée, cette communauté protéiforme continue de prospérer.
«Les Brigandes, vous dites?». Interrogés, les yeux des Salvetois s’écarquillent. «On évite d’en parler, on dit que tout va bien. Mais les Brigandes continuent de nous causer du tort…», confie au Figaro Sylvain, résident de la Salvetat depuis plus de vingt ans.
Le village découvre le drôle de mode de vie de la communauté, et, surtout, lorsque son identité numérique est mise au jour: sur YouTube, le groupe se nomme les Brigandes et met en scène six à sept femmes affublées d’un masque noir sur les yeux.