Thread by @hparadoxa

C'est pas pour chier dans la marre mais si on avait pas giga banalisé le fait de considérer les hommes comme Le Mal et Le Danger dans le féminisme pendant des décennies on en serait peut-être pas à ce niveau de terfisation du milieu 🤷

Il ne s'agit évidemment pas de nier l'existence des violences genrées des hommes sur les femmes. Il s'agit de dire que l'essentialisation de masculin comme équivalent de violence et d'abus est dangereux pour tout le monde.

C'est dangereux pour toutes les personnes queer, qui subissent des violences liées aux genres, quel que soit leur genre, le genre assigné ou leur orientation

et qui pour une bonne majorité sont (réellement ou dans la manière dont elles sont perçues) en lien direct avec la masculinité.

C'est ce qu'on voit très bien avec les violences de plus en plus larges et fréquentes envers les femmes cis masculines, lesbiennes, intersexes, etc. par exemple.

Ou les défenses de gay/trans panic qui justifient les violences (souvent mortelles) commises au nom de "un homme a essayer de me piéger pour coucher avec moi" qui visent les hommes queer et femmes trans.

C'est dangereux pour les personnes qui sont sur-masculinisées par le racisme, notamment les personnes noires.

C'est dangereux pour les hommes marginalisés en général, qui subissent des violences parfois à taux égal ou supérieur aux femmes (les hommes trans et les violences sexuelles, par exemple).

C'est dangereux pour les personnes marginalisées en général, qui subissent des violences de la part de femmes parce que les systèmes de violences sont multiples et à faire croire que le spectre du genre est toujours le plus important on passe à côté de beaucoup

et on se retrouve avec des aberrations comme "de toute façon le colonialisme, l'impérialisme... c'est un problème d'homme" comme si Tatcher avait pas existée, comme si les femmes blanches ne possédaient pas d'esclaves,

comme si on avait pas à la pelle des exemples de femme qui utilisent justement leur statut de femme pour jeter des hommes généralement noires en pâtures aux flics,

comme si on avait pas plein de militantes pour le droits de votes de femmes qui avait milité contre le droit de votes des personnes noires.

On peut pas continuer dans cette énergie et s'étonner derrière de voir des féministes s'inquiéter de la possibilité de voir des hommes au planning familial.

Oui il y a des hommes au planing familial. C'est bien. Parce que les mecs aussi on besoin de contraception, d'être informé, de pouvoir soutenir leurs proches, etc.

Évidemment qu'il y a des contextes dans lesquelles on peut avoir de la non mixité entre meuf. Mais la solution ne peut pas passer par le fait de vouloir, de manière général, évoluer dans et créer des espaces sans hommes comme si ça allait régler les problèmes de violences.

D'une part parce que c'est fermer les yeux sur toutes les autres dynamiques de violence. D'autre part parce que les seules personnes qui vont être vraiment considérées comme exempt de masculinité c'est les meufs cis dyadiques blanches et féminines (et encore).

(La non mixité entre meuf dans un contexte principalement féministe hein, parce que si vous continuez à vouloir faire des espaces queer "sans mecs (cis)" votre homophobie va commencer à se voir.)

J'ai vraiment réussi à faire ce thread sans parler des détransitions / retards de transition / refus de transition chez les mecs trans mdr.

Donc bref : dire qu'être un homme te rend soudainement dangereux c'est dire aux mecs trans que transitionner les rend dangereux. Je pense pas avoir besoin de vous expliquer en quoi ça pose problème assez rapidement.

(On insiste sur l'usage de "rendre soudainement" parce que non il ne s'agit toujours pas nier la construction de comportements violent chez les hommes en général, dont trans.)