Thread by @TsarBomba2022

Je vois beaucoup de personnes poser cette question et j’avais envie d’apporter un humble réponse qui vaut ce qu’elle vaut mais c’est parti !
On va parler identité 🧶

https://twitter.com/fofomlcv/status/1561836346305568773

D’un point de vue ✨sociologique✨(l’analyse de groupe humain et leurs interactions), on peut considérer les hommes et les femmes comme 2 groupes sociaux +ou- distincts avec leurs codes de reconnaissance et leurs pratiques.

Exemple : il sera attendu d’une femme qu’elle sourit, d’un homme qu’il ne pleure pas au risque de se prendre des rappels à l’ordre : « c’est quand même plus agréable quand vous souriez ! 🌸» ou « Eh oh on est pas PD ici ! 💪» (tiré de la réalité vraie)

Il existe une hiérarchie entre ces deux groupes (#patriarcat) et des hiérarchies entre les femmes et entre les hommes en fonction des traditionnels classe, race, orientation sexuelle, cis/trans, valide/handi, etc. (#intersectionnalité)

La domination des hommes sur les femmes se matérialise entre autres par du sexisme dans littéralement toutes les sphères sociales (politique, famille, sport, école, etc.)

Et la hiérarchie entre femmes est visible par exemple dans l’énergie mise par certaines femmes cis pour exclure les femmes trans de nos luttes féministes.

Maintenant qu’on a ces choses en tête, parlons identité ! L’identité c’est, entre autres, revendiquer son appartenance à un groupe en adoptant ses codes, codes qui se distinguent de ceux d’autres groupes.

Exemple: je ne suis jamais autant française qu’à l’étranger parce que tout d’un coup ma nationalité devient un critère de distinction par rapport aux autres, c’est donc comme ça que je serai perçue et identifiée et comme ça que je vais me présenter alors qu’en France non.

Il y a donc un double mouvement que j’appellerai le « corps social »: A quel corps social je m’identifie et comment mon corps et perçu socialement. Je peux choisir de m’identifier à tel ou tel groupe social mais pour que cette appartenance soit reconnue …

… il faut que j’adhère aux codes et aux pratiques du groupe.

Exemple à l’arrache: Mulan veut accéder à une pratique réservée aux hommes, la guerre. Elle doit donc supprimer ses caractéristiques perçue comme féminines: cheveux longs et poitrine pour adopter celles des hommes:

Voix grave et combativité.

Pour autant elle ne s’identifie pas elle-même au groupe des hommes puisque dès qu’elle est hors du groupe, elle cesse « d’être un homme » en arrêtant de performer sa masculinité.

Dans le groupe, elle est acceptée et reconnue comme un homme jusqu’à ce qu’on lui trouve un attribut féminin (sa poitrine) = sanction sociale (exclusion du groupe et déshonneur) ✨#patriarcat✨

Elle doit, pour être réhabilité, accomplir un exploit exceptionnel (littéralement SAUVER LA CHINE TOUTE ENTIÈRE) pour contrebalancer sa condition de femme. Évidemment, il dans des relations interpersonnelles, c’est moins tranché.

Exemple: ses camarades se sont liés d’amitié pour elle et reconnaissent ses qualités personnelles donc ils sont prêts à dépasser le jugement social et combattre à ses côtés.
(Inutile de préciser qu’à la fin elle rentre dans le rend en épousant avec le général=rappel à l’ordre)

Donc si on reviens à nos 🐑, à la naissance, on nous assigne socialement et administrativement l’appartenance à un groupe (le genre) en fonction de la forme de nos organes génitaux perçue comme féminin ou masculin

Spoiler: parfois c’est pas clair #intersexuation, c’est pour ça que les médecins ont pratiqué et pratiquent encore des mutilations infantiles pour attribuer arbitrairement un sexe aux nourrissons, non pas pour des raisons médicales mais ✨sociales✨

Car notre société n’accepte que 2 sexes et l’entre deux n’est pas tolérée, ce qui justifie la mutilation = sanction sociale

Donc une fois un genre attribué à la naissance, s’en suit un apprentissage des codes de la féminité et la masculinité, les deux se construisant en miroir: les garçons apprennent à être des garçons dans leur relation aux filles et inversement.

On apprend également que HOMME=PENIS et FEMME=VAGIN comme nous le crie les TERF du soir au matin. Or, on a vu que ces attributs n’ont pas de sens en soi dans le monde social, ils n’ont que le sens et l’importance qu’on leur prête.

Certes un utérus est nécessaire pour porter un enfant mais si j’arrive à être une femme sans 🌸donner la vie🌸 ni montrer mon utérus aux gens du soir au matin (c’est difficile), on peut donc relativiser l’importance de la présence de cet organe pour être considérée comme femme.

Ce qui me rend femme, c’est mon identification à se groupe et le fait que j’adhère à certains de ses codes. Appartenir à ce groupe et être reconnue comme telle me permet de créer des solidarités basées sur des expériences partagées de la féminité positive comme négative.

Vu que les femmes trans partagent cette expérience de la féminité (ce que c’est d’être perçue comme femme dans ce monde) et subissent entre autres le sexisme, elles font partie de mes luttes et de mes solidarités.

M’identifier comme femme ne m’empêche pas d’en questionner les codes et d’en rejeter certains et les expériences de la féminité sont multiples c’est pour ça qu’être féministe c’est être solidaires de toutes ces féminités pour un seul objectif : LUTTER POUR NOS PUTAINS DE DROITS🔥

Fin du thread.