Puisque #EricZemmour est de retour dans l'actualité, un petit fil : le génie de sa position sur l'Europe, selon moi beaucoup éludé pendant sa campagne.
Vous vous souvenez, le Z n'avait proposé ni Frexit ni sortie de l'euro, mais une affirmation de la souveraineté nationale qui permettrait à la France de s'affranchir des règles européennes dans des domaines précis.
Pourquoi était-ce aussi génial ?
1. Politiquement. Le problème de l'argument souverainiste en France est qu'il se place au niveau des abstractions : souveraineté, démocratie, etc. Force est de constater que ce genre d'arguments abstraits ne fait pas vibrer la majorité du peuple.
Ensuite, le souverainisme passait par l'idée d'un espèce de grand soir. On élirait un De Gaulle 2.0, qui irait faire la nique à Bruxelles, et changerait tout du jour au lendemain (qu'il s'agisse d'une renégociation des traités, d'un Frexit ou d'une sortie de l'euro).
A ce sujet, je rappellerais que le De Gaulle 1.0 a lui-même cédé à Bruxelles. Le Compromis du Luxembourg qui a suivi la politique de la chaise vide a certes octroyé un droit de véto à la France mais il a aussi enterré le Plan Fouchet, qui était l'objectif de départ de CDG.
Si même le vrai CDG s'est cassé les dents contre la Commission, à une époque où elle avait 10 fois moins de pouvoir, imaginer un nouveau CDG 20 fois plus burné pour réussir là où il a échoué relève de la fantasmagorie.
La position de Zemmour, au contraire, met le souverainisme dans le camp du pragmatisme. Dire qu'on garde l'UE et qu'on garde 90% de son droit, mais qu'on se réserve le droit d'en sortir dans les domaines où l'intérêt national est fortement et directement mis en jeu, c'est ...
... pragmatique. C'est également concret. "Reprendre le contrôle" c'est abstrait. Limiter l'immigration, réindustrialiser la France, c'est concret.
Et, inversement, il pousse les européïstes dans le camp de l'idéologie et de l'abstrait. Ce sont maintenant eux qui sont dans ...
... l'abstraction et la théorie. Ils sont mis dans la position de dire que l'UE a toujours raison, quoiqu'il arrive, et qu'il n'y a aucune limite à la "souveraineté européenne".
Je pense que beaucoup de Français qui ne sont "pas contre l'Europe" tiquerait fort si on leur expliquait que le droit européen est *toujours* supérieur au droit national, et que la France ne peut *jamais* y déroger. Ce qui est ce que pensent les européistes, mais jusqu'à ...
... présent ils pouvaient se permettre de biaiser sur ce point. Zemmour les a forcé à expliciter cette position, minoritaire, et à devoir l'assumer.
Je pense que personne ne mesure à quel point c'est une révolution copernicienne, de saisir ainsi le drapeau du pragmatisme et de la modération pour les souverainistes, et d'enfermer les européistes dans le camp de l'idéologie, de l'abstraction, et de l'extrémisme.
2. Sur le fond, maintenant. Le problème d'une construction d'une Europe des Nations est qu'il faut renégocier à 27. Même si on peut supputer que la France pourrait créer des alliances, il y aura toujours un irréductible camp fédéraliste, ou en tous les cas statu-quo-iste.
C'est à cause de cette difficulté que l'idée du Frexit fait son chemin, mais il semble politiquement impossible. Quadrature du cercle.
Mais c'est là que vient le génie de la politique du Z : si aucun pays européen n'est complètement souverainiste, ***chaque pays européen est souverainiste sur au moins un sujet***.
Les irlandais sont souverainistes sur l'harmonisation fiscale. Les pays de l'est sont souverainistes sur la question de l'identité. Les allemands, les néerlandais et les autrichiens sont souverainistes sur la question budgétaire. Les danois sont souverainistes sur l'immigration.
Bref : si le Z et/ou sa politique arrivaient au pouvoir en France, il créerait un précédent. Si la France "reprend ses billes" sur l'immigration et la politique industrielle, croyez-vous que d'autres pays s'abstiendront de faire de même sur les sujets cruciaux pour *eux* ?
Et si chaque pays, à son tour, reprend en main une ou deux compétences qui lui sont cher, au bout du chemin, que reste-t-il de l'UE ?
Hé bien, il restera ce que veulent les souverainistes : l'Europe à 27 sera de facto réduite aux compétences qui font consensus chez les 27, c'est-à-dire au statut d'organisme de gestion purement technique du Marché commun.
Et nul doute que pour le reste, apparaîtra naturellement "l'Europe des projets" qui, comme nous le savons, a fait tous les trucs qui marchent comme Airbus, Ariane, Erasmus, etc.
Ca ne se fera pas du jour au lendemain. Il n'y aura pas de Grand soir. L'UE gardera drapeau, hymne, parlement, symboles révoltants de son aspiration à la souveraineté fédérale--mais ceux-ci perdront naturellement leur importance au fil que l'UE perdra la substance du pouvoir.
Ca prendra 20 ans. Pour revenir sur 50 ans de fédéralisation progressive, c'est déjà pas mal ! Et surtout, ce détricotage se fera naturellement, et par un processus inéluctable car procédant de sa propre logique.
Et ça se fera naturellement. On a déjà beaucoup remarqué comme la France, l'Allemagne à une certaine époque (ça on l'oublie), et d'autres pays, se sont naturellement affranchis des règles de Maastricht. Le droit européen "effectif" et le droit européen écrit ont toujours été...
... en décalage. Et ce décalage s'accroîtra progressivement. J'imagine qu'au bout du processus il y aura un nouveau traité, qui viendra entériner la nouvelle réalité, mais ce sera l'aboutissement du processus, pas son moyen.
En conclusion : cette position est vraiment une révolution copernicienne dans la manière d'aborder les questions de souveraineté et d'Europe, et j'espère qu'elle progressera pour arriver un jour au pouvoir.
Sur l’évaluation de la performance dans le privé comme dans le public, je n’ai jamais rien lu de mieux que cet excellent article de l’entrepreneur Jim Manzi : nationalreview.com/corner/some-un…
Je vous fais le tl;dr (mais il mérite vraiment d’être lu) : aucun système d’évaluation de la performance n’est parfait, mais il y a une raison pour laquelle toutes les entreprises en utilisent…
Autant la McKinsey-isation du secteur public est dans l’ensemble un désastre, autant voir des sociologues au gros cerveau débarquer et dire « Mouiiii, le management au chiffre ça marche paaaaas » ça m’énerve.
Imaginez vous apprenez que votre fils mineur a agressé une vieille dame et votre réaction c’est ça. Imaginez à quel point il faut avoir le cerveau complètement retourné.
Ce n’est pas une coïncidence. La structure familiale tribale ne fait pas que multiplier par 3 le risque de psychopathologie et de psychose (Maguire, 2018), il crée une structure sociale qui élève toujours le clan au-dessus de l’espace commun (Henrich, 2020).
This is incredibly painful. Unbelievable. It's like a sketch.
She spends the first minute explaining that immediately caving to public sector criticisms of one of her policies shows her to be decisive and courageous. (But not phrased in Human-English like I've done.)
What’s most perverse about this thing is the gaslighting, "Oh, who cares?" when it’s a form of gaslighting and cultural disposession, and it’s helped along by the "Really? You care?" fake smugness. Like anti-white ads.
Note nobody was angry at Black Panther. Why don’t they do more of that? The goal isn’t to increase representation, it’s to disposess white people culturally.
Also given the well known "Rotten Tomatoes" phenomenon and the smashing success of "un-woke" movies like Top Gun, the idea that "Oh it’s just the free market!" is absurd, and more gaslighting.
Almost literally everything about this cringe word salad is wrong, but I’ll just note one thing: the idea that the Romans were having these sexy Dionysiac orgies all the time is modern propaganda to make the Middle Ages look sexless. While it’s true they had a different sexual…
… morality they did very much prize *sexual restraint* as such, not related to the idea of sin, but to the idea of *self-mastery*. To a well-brought-up Roman, being a sex fiend was not seen as sinful, but it was seen as cringe and gauche, the way someone always stuffing their…
… face with McDonald’s might be today. Whatever else might be argued about the link between sexual license and the Decadence of Rome, it should be noted that the earliest people to posit that link *were contemporary Romans themselves*.
"You claim rights from God, when it's clearly more intuitive and robust to claim that they come from nothing at all."
Literally every sentence in that thread is a confused word salad, the kind where you would have to go seven reasoning steps backward to even begin to explain to the guy why he's wrong, which you already feel is a waste because he wouldn't comprehend.