Plan :
I Préface, prolégomènes, prologue & introduction ;
II Adapter une œuvre ;
III Le scénario dit d'insertion ;
IV Galadriel la catastrophe ;
V Effets pervers et conclusion (Robert kaluva tielyanna)
*Enfin, à peu près*
I Introduction
D'où parle-je ? Je suis un tâcheron qui aime écrire. Au fil du temps j'ai intégré certaines techniques condensées dans l'ouvrage recommandé par l'excellent Karim Debbache "Les deux astuces et demie du scénariste de merde" de Christian Rincé, aux éditions Nieeeehhh
J'en profite pour vous recommander cette sublime analyse du film Highlander II, d'où est tirée cette référence indispensable :
Alors, quel rapport avec #RingsOfPower ? Aucun. Mais j'adore cette vidéo. Plus sérieusement, qu'est-ce qu'adapter une œuvre dans un support différent ?
*Pause le temps de faire cuire des trucs*
II Adapter une œuvre.
Adapter, c'est traduire ; et traduire c'est trahir. C'est un fait acquis. Tout dépend de la place du curseur : celle que vous y accordez, spectateurs ou adaptateurs. Malgré tout, il y a des règles. Et dans le cas de #RingsOfPower, ça valse dès le générique.
Il apparaît que c'est "based on" Tolkien : fondé sur, mais pas forcément adapté. Ces deux mots annoncent déjà qu'on va peut-être prendre, non des libertés, mais d'immenses libertés avec les écrits. Ce qui arrange selon le moment, quoi. C'est le risque.
Cette vision des choses pourrait passer dans le cas d'un vrai scénario d'insertion, comme on le verra, mais ici on reprend l'histoire et la géographie (les cartes à l'écran soulignent cet aspect) et les personnages principaux de Tolkien, chèrement acquis.
Or, les personnages principaux sont assez complets, avec une longue histoire, une mentalité, des enjeux, des pouvoirs, etc. Mais comme c'est "based on", devinez ? On peut prendre un nom très connu, qui claque ; et le transformer en autre chose qu'il n'est pas.
Pour, au hasard, flatter le public en profitant de la notoriété mondiale dudit nom depuis 5 ou 6 films au succès planétaire ? Je n'ose y croire 💰
Exemple : "Blueberry, l'expérience secrète", film de Jan Kounen (2004). Sans parler des qualités intrinsèques du film, je l'avais vu parce que titré "Blueberry". Vendu comme une adaptation de deux titres excellents, "La mine de l'Allemand perdu" et "Le spectre aux balles d'or",
bien connus des bédéphiles, le résultat final n'avait plus rien à voir avec l'œuvre originale. Mais plus rien. Je me suis barré avant la fin, outré : c'était une sorte de "based on" : on achète les droits et on fait ce que l'on veut, parce qu'on est créatif, un truc dans le goût.
Et surtout on profite de la notoriété du nom pour attirer le public. Parce que ce film, pas mauvais en soi, aurait très bien pu exister sans la référence "Blueberry". Mais au vu du sujet vraiment traité, il est probable que le public ne se serait pas déplacé.
C'est tout simplement malhonnête. Il est amusant de constater que l'œuvre avait reçu l'aval du dessinateur, Giraud, mais que les ayant-droits du scénariste, Charlier, avaient demandé à ce que son nom soit ôté du générique. Image contre écrit. Intéressant, mais pas le temps.
Pourquoi ce détour ? Parce qu'il illustre bien les limites de la trahison nécessaire à l'adaptation. Si rien n'est "respecté", pas même les grandes lignes du personnage, du monde qui l'entoure (le "lore), alors la trahison mène à l'assassinat.
Je ne dis pas que c'est le cas dans #RingsOfPower" mais à la vision du "based on", très polysémique, je me suis pris à espérer que je n'allais pas visionner "Rings of Austin Powers : One Mojo to Rule them All".
*Si ce film existe, n'hésitez pas à envoyer le lien*
Pour en finir avec l'adaptation, le cas de Tolkien est plus problématique que la moyenne. Certains aspects du "lore" sont si développés, avec de multiples versions corrigées, recorrigées et publiées, que l'on s'y retrouve difficilement.
On tombe très facilement sur des obsessionnels psychopathes qui tapent une crise parce qu'un mot en sindarin a été mal prononcé ou une cité mal placée. Ils exigent l'inverse du cas "Blueberry" : que tout colle parfaitement. C'est idiot.
Peter Jackson, Fran Walsh et Philippa Boyens, les scénaristes des deux trilogies, avaient habilement évité ces deux écueils en simplifiant ou en inventant des passages, des personnages... Exemple tiré du premier film :
Arwen échappe aux Nazgûls dans une course-poursuite à cheval, palpitante, puis les vainc en invoquant, par la magie elfique, les eaux du fleuve. Dans le roman, ce n'est pas elle qui se charge de cette besogne mais un elfe, Glorfindel.
En posant Arwen à sa place, les scénaristes font coup double : ils rendent le récit plus fluide, permettent au public de mieux connaître Arwen (qui reviendra dans les films) et insufflent une touche de modernité en mettant en avant un personnage féminin fort, dans l'action.
*L'histoire de Glorfindel est compliquée, il est cité dans les récits du Premier Âge, il est mort puis réincarné, il revient... Quand on lit les écrits principaux de Tolkien, c'est justifié mais à l'écran, on s'en moque. Il alourdirait inutilement la scène.*
Et tout cela sans aller contre les règles du monde établi (le lore, le background, la diégèse... peu importe). Elle les vainc parce que qu'elle est une cavalière émérite d'abord, puis parce qu'elle invoque, en langue elfique, la magie dont elle est détentrice.
Elle aurait même pu chanter son texte, pour être raccord. Mais, dans tous les cas, cette séquence illustre le pouvoir des mots, du chant et de la langue, ce qui renvoie directement à la création du monde (Arda) chez Tolkien.
On se demande alors quelle est l'elfe la plus puissante ou / et crédible à l'écran. Arwen ou une autre qui fait du trampoline en armure complète contre un gros troll moisi ? Je vous laisse en juger. J'y reviendrai dans la section IV : "Galadriel, la catastrophe."
*J'ai lu les contre-arguments avec l'exemple de Legolas. Mais ils ne sont pas solides (navré) parce que ni le lore officiel ni les intentions du réalisateur ne sont prises en compte, pas plus que le personnage "Galadriel". Je m'en expliquerai plus tard, section IV.
**Oui, les objections primaires des "mascus", comme vous dites, sont débiles. Mais répondre à des débiles avec des arguments faibles ne rend pas la réponse forcément pertinente. C'est juste qu'ils sont débiles.
Conclusion de cette partie : les droits ont été achetés (certains, disons, ce qui en dit long mais pas le temps), le public, connaisseur ou pas, s'attend à une histoire qui à la fois surprenne mais aussi rappelle ce qui est connu. L'équilibre est difficile à trouver.
Toutefois, pour ce genre de situations, on a à disposition le scénario d'insertion - et la série en offre un bon exemple. J'y reviendrai demain si le thread intéresse un peu, pour l'instant c'est terminé - déjà trop long.
*Je réponds à tous tant que nous naviguons en courtoisie. Les insultes, les "bon bah va te renseigner" avec lien aléatoire X sont masqués. Mais un "cher Comte, ce n'est pas possible car (arguments polis + "l'Artois est à vous, bien entendu") sont accueillis à bras ouverts. ++
Nous reprenons notre thread #RingsOfPower#RingsOfRobert. Nous commençons aujourd'hui par la partie III : le scénario d'insertion. Pour lire le début, remontez le fil.
(Pour les intéressés seulement, c'est long et parfois un peu chiant.)
III Le scénario d'insertion #RingsOfPower#Tolkien
Ce type d'histoire peut se révéler très efficace dans le cadre d'un "lore" et d'enjeux connus du public. Très simple : dans la trame commune, on insère des personnages qui vivent une aventure annexe ou connexe.
Une condition nécessaire à ce type de récit est qu'il faut que les personnages, tous ou du moins en partie, soient inconnus du public voire carrément créés pour l'occasion. Séries et films regorgent de ce type de scénarios :
Le film "Star Wars : Rogue One" en est un exemple récent et réussi. Le seul film correct de l'ère Disney (avis personnel). On peut aussi penser à la série "Rome", dans laquelle l'histoire réelle est traitée comme un "lore" de fantasy. (Les historiens en sueur)
"Rome" a réussi à conserver cet équilibre dont nous parlions : des personnages presque fictifs (ils ont existé mais on ne sait rien d'eux) sont insérés dans le récit historique, lequel est respecté dans les grandes lignes mais sans rigidité excessive.
Sur cette base, les scénaristes voguent à travers l'invention et l'histoire, se permettent des libertés. Je pense à Atia, mère d'Auguste, qui meurt bien plus tôt mais que la série garde en vie parce que le personnage traité était excellent et permettait des développements.
Et bien #RingsOfPower nous offre un arc narratif prometteur de ce point de vue. Deux personnages, l'elfe Arondir et l'humaine Bronwyn, inconnus, se meuvent dans (ce qui aurait dû être) un nouvel environnement.
Arondir est amoureux de Bronwyn, mais elle appartient à un peuple qui a fait autrefois alliance avec Morgoth. (Des Orientaix d'Ulfang donc, ce qui est curieux vu qu'ils sont présentés comme des Suderons, mais c'est le genre de détails geeks dont on se fout à l'écran.)
Bronwyn est veuve, femme accomplie mère d'un pré-adolescent, guérisseuse détentrice d'un savoir solide. Les scénaristes ont évité le piège de la jeune ingénue romantoc qui fait "hi hi" devant l'elfe mystérieux pour poser les bases d'une relation possible mais difficile :
- Les elfes surveillent les environs mais aussi ces humains, anciennement alliés aux ténèbres ;
- Bronwyn, à vue de nez en fin de trentaine / petite quarantaine, n'aura pas beaucoup de temps pour aimer Arondir l'immortel ; ce qui peut entraîner un conflit intérieur puissant.
*Oui, un conflit intérieur en fantasy, fait suffisamment rare pour être souligné puisque ce type de littérature, justement, extériorise et personnifie les tensions dont on sait qu'elles ne sont qu'intérieures*
*Vieux débat, pas le temps*
- Le fils de Bronwyn ne va pas aimer son potentiel futur beau-père ;
- Humains et elfes désapprouveront cette relation, si elle a lieu ;
- Si Arondir quitte les lieux, son service fait, il aura une promotion sociale.
J'en déduis, puisque l'elfe se décrit comme étant auparavant fermier, que c'est un elfe Avari, pour les connaisseurs. C'est très intéressant, et bien représenté ici.
À cela s'ajoute la menace : la région est la proie d'une nouvelle invasion du Mal. Arondir et Bronwyn devront donc lutter et tenter de s'aimer dans un contexte très peu favorable.
Mais que faut-il de plus pour créer une bonne histoire ?
Ce sont ces deux-là qui devraient être les héros de la série. Mais bien évidemment, on préfère se concentrer sur l'enchanteresse la plus puissante de la Terre du Milieu qui ne trouve rien d'autre à foutre que d'aller tataner des trolls pourris perdus au milieu de nulle part
en sautant comme un ninja à grand coup d'épée à deux mains sans regarder son adversaire mais la caméra, oui, pour montrer qu'elle est trop badass, bitches. "Badass" que je traduis immédiatement par "mauvais cul", qui sera dans ce thread la seule façon de transcrire l'expression.
Je cesse pour ce soir. Il y a un défaut dans ce scénario d'insertion, mais pour le dérouler cela va me demander de parler racisme à cause de l'acteur choisi. Là encore, les choses ne sont pas ce qu'elles semblent être :
ce que l'on peut reprocher à cette séquence est, justement, qu'il n'y a pas assez d'actrices et d'acteurs noirs. Eh oui. On verra ça demain, si mes digressions inutiles sur un monde imaginaire passé intéressent deux ou trois personnes. ++ #RingsOfPower#Tolkien
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C'est de la merde.
Faites vos frites au four vous-mêmes. C'est facile, pas si gras, plein de goût et vous n'engraissez que le producteur local de patates si vous les choisissez bien.
- Prenez de belles papates, type Agatha (moins de 2€ le kilo sinon c'est du vol). Si vous aimez avec la peau, bien craquante, choisissez des pommes de terre issues de l'agreiculture raisonnée ou bio : les PdT sont littéralement
noyées sous les insecticides, fongicides, etc.
- Ensuite : faites-les tremper dans l'évier, à peine couvertes d'eau froide, avec un trait de vinaigre blanc ménager et une goutte de liquide vaisselle. Laissez quelques minutes.
- Rincez soigneusement tout en les frottant.
On peut la troller, elle le mérite sans doute. Mais on peut aussi, en quelques tweets, montrer au public qu'elle a tort, sans jugement moral.
Elle suppose qu'elle n'avait rien à faire dans un collège "lambda" parce que normalienne et, donc, parmi les meilleurs profs. Eh non ⤵️
Disclaimer, comme disent les jeunes : il n'est pas question de critiquer normaliens et agrégés. Ils (vous) êtes excellents, le problème n'est pas là. Il est que cette dame se fait l'écho d'une mentalité française qui fonde tout sur le parcours initial et fait fi du reste.
En gros, elle suppose que, toute fraîche émoulue de son parcours, excellent au demeurant, elle ferait "naturellement" partie des "meilleurs profs". C'est faire bien peu de cas de l'expérience professionnelle et du travail souterrain de plusieurs années réalisé par ses collègues.
Parcouru ici les fines réflexions concernant l'affaire Hamas / Israël. Il est frappant de constater que personne, même et surtout les médias, ne développe un exposé géopolitique — fût-il basique.
Voici donc quelques réflexions, niveau 1, à destination du "grand public".
Donc, les profs, soit les 3/4 de ma TL, barrez-vous.
Les sérieux, jveux dire.
D'où parle-je ? Professeur d'histégé en retrait (pas en retraite, je te vois) et ancien militaire. Quelques dizaines de lectures, et une expérience relativement solide en tactique. Rien de plus. Tout ce qui suivra est critiquable, c'est un déroulé sommaire, BLABLABLA, etc.
Connaissez-vous l'externalisation des coûts ? Parfait. J'ai (avec mes sources sûres) un parfait exemple de la raison pour laquelle ça ne marche pas dans le service public- pas à long terme. Prenons, au hasard, l'hôpital public en général et le CHU de Bordeaux en particulier.
Le CHU de Bordeaux, notamment le groupe Sud, a décidé depuis belle lurette d'externaliser les coûts qui n'entrent pas dans son cœur de métier. Très bien. Quasiment plus de jardiniers "maison", que des intervenants. Résultat ?
Le parc est entretenu à dates fixes, plus ou moins bien. Il y a quelques mois, un tronc de pin, suite aux rafales de l'hiver, s'est écrasé contre une voiture - vide. Il avait été signalé faible depuis plus de 14 mois. S'il y avait eu une famille à l'intérieur...
Il faut bien que je l'admette. Cette Ve République part en sucette. Le grand s'est taillé un costard sur mesure mais pour assurer derrière et c'est pas une bande de communiquants à la gomme qui va pouvoir assurer. Le trop-plein de pouvoir, en revanche, ils aiment.
La promesse de stabilité face à la IVe a été tenue. Mais quand cette stabilité devient de la surdité face à de nécessaires ajustements, et que les contre-pouvoirs sont trop faibles ou carrément vendus... Il ne reste que l'espérance de la viscosité du peuple, vu comme une masse.
Et percevoir les citoyens uniquement comme masse est aux antipodes du projet humaniste depuis le XVIe, au moins. Sans parler des lumières.
Rien ne va. Mais c'est aussi aux citoyens, au sens premier, de prendre le problème au sérieux. Sans quoi ils auront raison de persévérer.
- Bonjour m'ssieur Robert
- Qui êtes-vous et comment avez-vous eu cette adresse secrète bordel
- C'est Kevin, Johanna et Mehdi vos anciens 4eB, c'est Madame Micheline qui nous a donné le lien
- Gniiaaa elle me le paiera bon alors quoi
- On a peur pour notre avenir
- Je sais. ⤵️
- On s'est dit que même si vous étiez plus là,
- Biquets, je suis dans le privé
- On sait, on s'est cotisé pour que nous coachiez l'an prochain
- 💔
- Vous en dites quoi
- NAAAAAN
- Ouin
- Ce sera gratos mais le Ier qui fait pas ce que je lui dis je le broie, c'est clair ?
- 😇🤞
Fallait bien que je le dise à quelqu'un, c'est à ma TL. C'est gratifiant, posé comme ça, hein. Mais putain. Comment faire. Ils ont tout mangé. Le COVID, les réformes à la con, pas un rond et ils ont bossé, au moins avec moi. Fait chier.