Un bref examen des deux années de vie de ce compte montrera que celui-ci a jusqu’ici interpelé en grande majorité des entreprises (grosses boîtes, startups) ou des institutions (CNIL, MENJS, DANE, Réseau Canopé) gravitant autour du #NumériqueEducatif.
Pourquoi ? Ssimplement afin de faire entendre une voix dissonante à un chapitre où approximations et légendes urbaines tiennent lieu d’évangile, généralement à base de « gestes réflexes » et d’imprécations militantes, loin des textes que pourtant, « nul n’est supposé ignorer ».
🎯 Cette doxa tiède, selon laquelle il serait surtout urgent de ne rien initier de trop téméraire, se trouve souvent relayée par des comptes institutionnels, le plus souvent en faisant reposer sur les agents l’essentiel des mesures de protection, via des injonctions telles que :
Soit, à peu de choses près, les consignes réunies sur cette abracadabrantesque affiche, corrigée ici même et régulièrement republiée dans ses deux versions (chef d’établissement / enseignant).
➡️ Ces pseudo-conseils, déresponsabilisants pour l’institution et culpabilisants pour les agents, doivent être battus en brèche. C’est le sens de ces interpellations, précisément : rappeler à chacun ce qui est (et surtout n’est pas) de leur responsabilité.
🎯 Parfois aussi, sont visés des industriels (petits ou grands) pressés de voir leur solution « passer à l’échelle », se dispensant au passage de cette ennuyeuse formalité qu’est le respect du RGPD (c’est cher, c’est long, ça ne sert à rien) et annonçant des choses comme :
« Nous sommes hébergés en France alors tout va bien »
➡️ Ces professionnels méconnaissent visiblement les bases de ce qui devrait être le socle juridique de leur activité : les interpeler sur ces manquements permet d’apporter un contrepoint au technoptimisme ambiant, en démontrant les insuffisances ou incuries de certains acteurs.
🎯 Certains profils de comptes personnels (formateurs, développeurs, « influenceurs ») ont également pu être interpelés car se faisant l’écho de la supposée « conformité RGPD » d’un produit destiné à l’éducation, avec des formules comme…
L’audacieux « cet outil n’utilise aucune donnée à caractère personnel des élèves »
➡️ Une posture « de confiance », modélisante et soucieuse des réalités du terrain autant que des obligations légales, est attendue de la part de ces relais à forte visibilité. Un débat argumenté et respectueux doit pouvoir être engagé avec eux sans crier à l’attaque ad hominem.
La contradiction et le débat, quoique mal reçus parfois, sont la raison d’être d’un réseau social public : qui ne souhaite pas se voir épingler, ne vient pas y faire commerce d’arguments erronés (ou trompeurs, parfois), au risque de se voir opposer une argumentation contraire.
Or, et puisque c’est un des reproches qui nous a été adressé, il se trouve que c’est précisément le sens de ces interventions : il ne s’agit pas de « chercher des cibles » pour une petite vindicte revancharde et personnelle. Ce n’est absolument pas le sujet.
Ici, il s’agit, inlassablement, de souligner des erreurs et proposer des remédiations argumentées. Identifier les relais locaux, les protocoles existants à différents niveaux, pour une approche réaliste et constructive du problème.
Et pour cela, ne pas hésiter à interpeler les différentes acteurs ayant au chapitre du numérique éducatif une pleine légitimité à s’exprimer :
✅soit en raison d’un positionnement institutionnel (comptes disciplinaires d’@Eduscol, le réseau des DANE régionales, la @CNIL) faisant d’eux des « interlocuteurs naturels » sur ces sujets,
✅soit en raison d’un rôle d’intermédiaire revendiqué (@EdtechFrance, l’@AFINEF, @reseau_canope), et adossé à une action orientée vers l’émergence de « bonnes pratiques » entre les différents acteurs d’un même système.
Quoi que l’on puisse penser de ces entités, chacune a un rôle à jouer dans ce chantier, que ce soit par obligation légale ou par positionnement choisi.
Les interpeler est à la fois nécessaire et inévitable, mais aucunement révélateur d’accointances secrètes à même de « décrédibiliser » le discours.
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#Privacy et #edtech, autre réflexion parfois entendue : "face aux appétits du secteur privé, il faudrait que les états développent leurs propres outils..." ➡ pourquoi ce n'est pas forcément une bonne idée, fil n°2️⃣.
Déjà, parce que de tels outils existent déjà : le rapport d'@hrw nous en donne un aperçu global, avec 42 états proposant leurs propres outils, développés à des fins de #ContinuitéPédagogique pendant les mois de COVID-19 et les confinements successifs. hrw.org/report/2022/05…
Sur ces 42 gvts, 39 ont développé (et prescrit !) des outils intégrant des dispositifs de suivi publicitaire. Pourquoi de telles pratiques ? Le rapport ne donne pas de réponse, mais il est possible (et nécessaire !) de s'interroger... à quelles fins ? Pour quel gain ?
“J'ai demandé à mon inspecteur, il m’a interdit d’utiliser cet outil en classe” ➡ quand autorité hiérarchique et compétence RGPD se croisent, un thread #MythesRGPD dans l'#enseignement.
Dans l’éducation nationale, il est généralement admis qu’une consigne émise par un supérieur hiérarchique a valeur d’ordre, surtout lorsqu’il s’agit d’une réponse à une question précise (au hasard, “ai-je le droit d’utiliser cet outil numérique en classe” ?).
Ainsi, un avis négatif d’un IEN ou IPR sur l’opportunité d’utiliser tel ou tel outil peut être pris comme une interdiction formelle autant que hiérarchique. Si cette posture peut être légitime sur certains sujets, il en va tout autrement lorsqu’il est question de DCP et RGPD.
“Les pseudos permettent de protéger efficacement les données des élèves dans les activités d’#enseignement” ➡ nécessité, obligation ou... pipeau ? Un thread #MythesRGPD.
La pseudonymisation : de bon sens, faisant écho à un geste-réflexe préconisé en cours d’EMI, cette pratique trouve souvent un écho dans les publications institutionnelles d’accompagnement à la mise en œuvre du RGPD, et semble faire consensus parmi la communauté éducative.
Car après tout, on en trouve mention dans le RGPD (cons. 28 et 29, art. 32.1.a), au chapitre des mesures de sécurité possibles afin de protéger les DCP qu’un responsable aura la charge de traiter. Qui dit mieux ? privacy-regulation.eu/fr/32.htm