Bien sûr les plus gros dégâts ont été commis dans les années 60-80.
Cependant le quartier n'a pas été rasé comme d'autres (à Belleville, dans le 13e...), il conserve un charme paisible qui a parfois de petits airs de Montmartre.
⤵️
3
Maintenant c'est reparti de plus belle. Et ce qui est démoli ce ne sont pas des bâtisses plus ou moins branlantes, mais les derniers témoins du bâti le plus ancien.
Ainsi cette jolie maison avec jardin, rue Santos-Dumont, remplacée par un mur de béton.
⤵️
4
Et encore ici on a de la chance, il s'agit d'un projet privé et le nouveau bâtiment est bas.
A l'arrière, il donne sur la villa Santos Dumont, une de ces petites rues un peu secrètes de Paris, au charme infini...
⤵️
5
Dans les quartiers pauvres du nord-est, l'insalubrité, réelle ou pas, sert souvent de prétexte à la démolition.
Là, la plupart des victimes sont des maisons rénovées.
⤵️
6
Et ce qui est construit à la place est souvent catastrophique, particulièrement quand c'est la mairie de #saccageparis qui est à la manœuvre.
⤵️
7
Les petites irrégularités et curiosités font le charme d'une ville.
Enfin... Faisaient.
⤵️
8
C'est le cas aussi du fameux phare de la rue de Castagnary, que Ian Brossat est très fier d'avoir remplacé par un mur en verre, foyer pour pauvres coincé à un mètre des voies ferrées.
⤵️
8
J'aimais bien, avant, boire le café tôt le matin, en allant au marché aux livres, dans ce petit bar kabyle.
Maintenant, c'est réglé, l'endroit a été municipalisé.
⤵️
9
Et comme ailleurs dans Paris, partout des constructions très denses dans les moindres espaces de respiration.
Brutale et cynique minéralisation.
⤵️
10
Les espaces que la loi imposait autour des immeubles des années 60-70 sont une cible de choix.
Ici, deux petits immeubles claustrophiliques sont venus encastrer le bâtiment.
⤵️
11
Même le terrain de sport municipal y est passé.
Une bonne grosse opération. 🤑
⤵️
12
Ce n'est pas fini.
Ici, rue Fizeau, prochainement une "surélévation", en réalité une destruction, ajoutant carrément 5 étages sur ce petit bâtiment.
⤵️
13
Et quelques mètres plus loin, une petite maison individuelle va sauter elle aussi.
Opération Elogie-Siemp, c'est à dire mairie de Paris.
⤵️
14
Cette maison a été soigneusement rénovée récemment.
⤵️
15
La mairie prétend crapuleusement qu'elle va être "réhabilitée" et "surélevée".
En fait elle va être détruite, pour laisser place à un immeuble HLM de 20 m de haut.
⤵️
16
Et du coup, on laisse faire ça jusqu'à quand ?
Jusqu'à ce que tous ces petites maisons typiques du Paris d'avant Haussmann aient disparu ?
Et on en classera pompeusement une douzaine à la fin, en souvenir ? 😐
Paris est cool, parce que ce n'est pas Paris :
c'est une bulle disneylandisée.
- La moitié de la population et des travailleurs sont absents, les touristes ne sont pas plus nombreux que d'habitude. Paris est soudain dédensifiée, cela rend des tas de choses plus faciles et plus agréables.
- L'activité économique est quasiment à l'arrêt, comme en coma artificiel (plus de chantiers, quasiment plus de livraisons ni de déménagements, etc., donc beaucoup moins de nuisances).
- Des milliers de SDF ont été expulsés (même les migrants de l'Hôtel de Ville sont planqués dans un gymnase pour ne pas faire tache).
- La présence massive de forces de l'ordre venues de partout met un couvercle artificiel sur l'insécurité et les incivilités. On respire.
- Les services publics, en particulier la RATP, sont mobilisés comme ils ne le seront plus jamais.
- La ville est déguisée, transformée en décor pour activités ludiques : "Paris has turned into a giant amusement park"...
Ce n'est pas Paris mais un artifice, une parenthèse de rêve éveillé.
1/2
A ceci s'ajoute un besoin d'illusion :
- Beaucoup de gens, fatigués de sinistrose et d'angoisses latentes, ont envie d'y croire, de s'offrir un moment de joie (oh combien légitime, et d'autant plus résolu qu'au fond d'eux-mêmes ils savent qu'il est illusoire).
- Les puissances d'argent, les médias, et les pouvoirs politiques, ont décidé que l'on était heureux. Une hallucinante et invraisemblable propagande nous chante "brave new world"(magnifique exemple ci-dessous, sous la plume, carrément, de Florence Aubenas). Les fake news se lâchent et sont dignes d'un trumpisme triomphant. Tout recul par rapport à cet unanimisme obligé est stigmatisé, quasiment comme une sorte de haute trahison. Et ceux qui prétendaient bloquer les JO s'adonnent aux joies du sport copyright Coca Cola...
- Reste à savoir si le pays et Paris sont en train de faire le plein d'énergie positive, ou si une fois le décor remballé le réel va nous revenir en pleine tronche, encore plus cruel. Ça, c'est la vraie question je pense.
(Panem et circenses, amen.)
Hier le marché de Barbès était annulé pour ne pas déranger la course cycliste.
Quel pied pour les riverains, un samedi tranquille !!!
Seulement ce marché bruyant, chaotique, et ses dizaines de camions diesel, ce sont des milliers de clients, pauvres pour la plupart, et des centaines de personnes qui y travaillent.
Alors c'est comme ça : une ville c'est de la vie, souvent des désagréments, le désir individuel doit admettre l'intérêt collectif. Ce Barbès d'hier n'était pas un idéal, juste un fake d'un jour.
Le gala annuel de Cap Magellan a eu lieu à l'Hôtel de ville durant 11 ans.
Même si l'association en question était présidée par un adjoint, si la mairie s'était contentée d'accueillir cette soirée dans ses salons il n'y aurait rien eu de très grave.
Seulement...
⤵️
2
Seulement le montage était un peu plus raffiné.
Il s'agissait administrativement et légalement d'une soirée de la Ville de Paris.
La Mairie de Paris jugeait donc important de célébrer, chaque année, la naissance de la Première République du Portugal, en 1910 (😎).
Le Conseil de Paris va voter une subvention de 8 000 € à un collectif culturel pour moderniser son site Internet. Une obole dans l'océan des prébendes...
Il s'agit en réalité un réseau de bars musicaux. Créée à Nantes, cette association est peu implantée à Paris.
(Suite ⤵️)
2
En effet, ce collectif qui a besoin de faire financer par le contribuable "un intranet à destination des adhérents" compte... 26 membres à Paris.
Au sein du "Collectif Bar-Bars", on trouve des poids-lourds, comme la Machine du Moulin-Rouge : 6 millions de chiffre d'affaires, 300 000 € de bénéfices (2022).
Le collectif IdF est dirigé par Aurélien Antonini, patron entre autres du très rentable Badaboum.
A droite une autoroute cyclable,
A gauche les... vélos.
(Rue Saint-Jacques)
1/4
Au centre une autoroute cyclable,
A gauche à droite et partout les deux-roues.
Cette piste royale vient d'ouvrir, on verra à l'usage si elle est adaptée (problème du débouché), et si les deux roues s'en contentent, ou s'ils veulent aussi les voies de circulation générale.
Rue Saint-Jacques la voie cyclable était à droite, depuis plus de 15 ans.
Elle avait été pérennisée à grands frais en 2022.
En 2023, hop on annule tout. La voie, devenue une bidirectionnelle, passe à gauche.