Thread by @carolineboudet

Petit thread "vie perso" à l'approche de la Journée nationale des #aidants. Récemment, j'ai fait un grand pas pour moi: j'ai fait appel à une asso de soutien aux parents aidants.
Pourquoi pas avant?
1/n

Parce que c'est long et compliqué de se reconnaître dans la catégorie des "aidants". On est parent, on s'occupe de son enfant, c'est tout, non? J'avais écrit ce petit texte, il y a déjà quelques années, lors de ma "prise de conscience" : facebook.com/notes/83029548…
2/

Ca prend du temps. Et puis on n'a pas envie d'être aidant, pensez donc, ça désigne ces gens au bout du rouleau, isolés, pas franchement aidés par la société. Non, on veut être un.e battant.e , tout gérer avec brio et sans une ride de fatigue.
3/

On na n'a pas envie, non plus, que le handicap définisse notre vie, pas plus qu'il ne doit définir notre enfant.
Et puis.
Le temps passe, les lourdeurs s'accumulent, et on distingue de mieux en mieux la différence entre les moments "maman" et les moments "aidant". 4/

On commence à remarquer ces moments "sur le fil", cette impression d'être seuls face à un rouleau-compresseur, cette absence de répit, entre les dossiers, les commissions, les "soins", les médecins...
5/

On commence à noter, aussi, qu'il y a certaines choses dont on ne peut parler qu'avec des parents concernés. Que les autres, même avec la meilleure volonté du monde, ne "savent" pas. Que ça nous ferait peut-être de vider notre sac de soucis avec ces gens-là.
6/

Tout ça prend beaucoup de temps. Un long processus internes d'acceptations, de renoncements, de mini-deuils, d'arrangements avec son image de soi, de sa famille.
Mais cette rentrée, précisément, pour moi, j'ai senti que ce n'était plus possible d'être seule avec ça.
7/

Car oui, même avec 6000 followers qui suivent tes colères sur Twitter, dans la vraie vie tu es seul.e. Alors, je me suis dit "n'attends plus", et après l'heureux hasard d'une rencontre dans le cadre professionnel, j'ai fait ce pas. J'ai demandé de l'aide. 8/

Je ne sais pas encore ce que ça donnera concrètement (rencontre bientôt pour présenter l'asso), mais rien que de faire ce pas a ôté quelques-uns des kilos qui pesaient sur mes épaules ces derniers temps.
On ne peut forcer personne à faire ce pas. C'est long, pas facile. 9/

Mais - vu qu'on ne va parler que des aidants durant une journée et qu'ils seront à nouveau seuls pendant les 364 suivants- je voulais vous dire: il y a forcément un.e aidant.e autour de vous. Soyez là pour eux. Ne les forcez à rien. Aidez-les à faire leur propre chemin.
10/10