🔴ALERTE PUBLICATION! Le rapport sur les aides publiques aux entreprises commandé par la #CGT en lien avec l'@IresFr et le #CLERSE est sorti, et il est disponible ici:
Le chiffre à retenir: 150 Mds€ / an!
🧵UN FIL avec les éléments marquantsires.fr/index.php/etud…
Le chiffre à retenir: 150 Mds€ / an!
🧵UN FIL avec les éléments marquantsires.fr/index.php/etud…
D'abord des ordres de grandeur:
150 Mds€, ça représente:
- 25% de la masse salariale du privé
- environ 2 fois le budget de l'éducation nationale
- plus de 30% du budget de l'Etat
Bref, c'est COLOSSAL. Et c'est sans doute l'autre facette majeure du coût du capital.
150 Mds€, ça représente:
- 25% de la masse salariale du privé
- environ 2 fois le budget de l'éducation nationale
- plus de 30% du budget de l'Etat
Bref, c'est COLOSSAL. Et c'est sans doute l'autre facette majeure du coût du capital.
Ensuite, l'intérêt majeur du rapport est de proposer un cadre unifié. Car le maquis est tellement dingue (plus de 2000 dispositifs de soutien aux entreprises), et les sources si diverses que personne n'est capable (ou ne veut 😬) de donner un chiffre global.
Et enfin on a un chiffre SOLIDE, avec une méthodo bien définie. Et le chiffre donne le tournis... on passe de moins de 10 Mds€ en 1980 à 156 Mds€ aujourd'hui! (p. 47 du rapport). 
Mais c'est sans doute encore PLUS que cela. Connaissez-vous la notion de "mesure déclassée"? C'est simple; ce sont des mesures qu'on décide tout simplement de ne plus compter "officiellement", considérant qu'il s'agit de la nouvelle norme fiscale.
En ajoutant ces mesures déclassées, on arrive à un chiffre de plus de... 200 Mds€ par an!!
Soit l'équivalent de plus de 8% du PIB en 2019, et 40% du budget de l'Etat! 😱😱😱
Soit l'équivalent de plus de 8% du PIB en 2019, et 40% du budget de l'Etat! 😱😱😱
L'essentiel de ces mesures sont des exonérations de cotisations sociales (compensées pour la plupart à la sécu par l'Etat). Le reste consiste en niches fiscales. Si on le met bout à bout, le soutien public aux entreprises devient... l'un des premiers postes budgétaires de l'Etat!
Reprenant ainsi l'idée développée par Howard en 1997 d'un "hidden welfare state" (Etat Providence Caché). Si Husson était encore parmi nous, il aurait certainement des choses à dire sur ce que cette "perfusion" dit du capitalisme contemporain (d'ailleurs le titre du rapport).
Petite parenthèse: ces 150 + Mds€ sont des données 2019... soit antérieures au "quoi qu'il en coûte" lié à la crise sanitaire (envron 80 Mds€ supplémentaires) et au "quoi qu'il en coûte volume 2" de la crise énergétique actuelle.
On est donc bien loin d'une disparition de l'Etat / affaiblissement de l'Etat; il se recompose, dans ses liens avec le capital, en le soutenant massivement.
Pour financer ces aides, on notera deux choses:
1/ Une hausse de la dette publique; c'est bien connu. Et ce n'est clairement pas lié à une hausse de l'investissement ou consommation publics; (APU = Administrations PUbliques)
1/ Une hausse de la dette publique; c'est bien connu. Et ce n'est clairement pas lié à une hausse de l'investissement ou consommation publics; (APU = Administrations PUbliques)
Et une forme de transfert vers les ménages. Car comment expliquer que globalement le TPO (taux de prélèvement obligatoire) soit resté stable? Et bien en partie comme ceci:
Le rapport revient ensuite sur le lien entre aides publiques aux entreprises et coût du travail; spoiler; il est loin, très loin d'être démontré que les aides publiques soient efficaces (France Stratégie le confirmait encore il y a quelques semaines) rexecode.fr/public/Analyse…
Le rapport insiste ensuite sur "l'effet d'accoutumance" des aides publiques (p. 114). Un peu comme si des résultats "exceptionnels" (liés aux aides) devenaient... normaux! Il y a un lien indirect mais CLAIR entre versements d'aides aux entreprises et versements de dividendes.
Lisez ce merveilleux résumé... Un argument qu'on retrouvait déjà dans le rapport... GALLOIS de 2012!
Je m'arrête par ici par peur d'être trop long. Le rapport esquisse des pistes d'alternatives à cette gabegie, qui correspondent plutôt bien aux demandes de la CGT:
1/ Investissement public direct dans les services publics et nationalisations plutôt qu'aides publiques
1/ Investissement public direct dans les services publics et nationalisations plutôt qu'aides publiques
2/ Conditionnalité stricte dans l'attribution (d'abord pour les TPE/PME etc) et dans l'exécution (objectifs clairs des aides, et sanction en cas de non-application; j'en connais beaucoup qui devront rembourser le Crédit Impôt Recherche...)
3/ Pas de dividendes si aides publiques.
4/ Ouverte de négociations obligatoires sur temps de travail et salaires
4/ Ouverte de négociations obligatoires sur temps de travail et salaires
En tout état de cause, on serait bien avisés de faire le lien entre ces deux graphiques; et de poser de sérieuses questions ET au gouvernement, ET aux employeurs...
Bravo aux auteurs pour ce travail, qui sera très utile à la CGT et au delà. Maintenant, saisissez-vous du rapport! Et nous on produira une note (reprenant la logique du fil ci-dessus) très bientôt:
ires.fr/index.php/etud…
ires.fr/index.php/etud…
Deux grandes leçons politiques (au moins) peuvent être tirées de ce qui est présenté:
1/ Quand on veut dépenser, on peut. Le contrôle sur les "moyens" est une affaire politique, pas technique
2/ Le capitalisme est bel et bien sous "perfusion"; et cet hiver sans doute + encore...
1/ Quand on veut dépenser, on peut. Le contrôle sur les "moyens" est une affaire politique, pas technique
2/ Le capitalisme est bel et bien sous "perfusion"; et cet hiver sans doute + encore...
Bref, vivement la suite des travaux à partir de ce rapport (comparaisons internationales, critique de la gestion des entreprises etc). Il y a tout un chantier qui s'ouvre! Au boulot! 💪
@UnrollHelper
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