« Risquer sa vie c'est d'abord, peut-être, ne pas mourir. Mourir de notre vivant, sous toutes les formes de renoncement, de la dépression blanche, du sacrifice. »
« L'amour est un art de la dépendance. Il suppose donc que l'on s'y risque. Admettre sa défaite, son attente insensée, son désespoir devant le brusque refus de l'autre, se laisser dévaster par une douleur qui nous semble-t-il ne prendra jamais fin. »
« Dépendre d'un autre, ce n'est pas nécessairement s'y livrer corps et âme, peut-être y a-t-il à inventer des ères de microdépendances, de tout petits paysages de très violents attachements, avec quelques bulles autour, aussi légères que des ailes de libellules. »
« Si le doute est la réalisation de la pensée elle-même, et pas seulement une gare de triage qui déciderait ce qui est à garder ou pas, à penser ou pas, alors il nous faut appréhender un mode d'être en suspens encore plus léger, métaphysique, bouleversant que toute croyance. »
« On voudrait tellement se reconnaître dans nos actes, nos jugements, nos assertions. Alors que c'est la métaphore, l'image floutée, l'incertitude qui nous décrit le mieux. »
« On peut refuser la passion et retourner à la vie quotidienne. Mais une fois entrés dans ce mouvement où tout ce qui est vécu prend un relief différent, il est impossible de revenir à la langue qu'on utilisait avant, plus aucun mot n'a la même saveur, on n'a plus la même faim. »
« La passion c'est épouser un mouvement, qui vous dépossède et vous révèle tout à la fois. Il y a une vérité terrible dans la passion. Accepter l'inadéquat, le décalé, l'inégal qui habite toute fusion et se délivre d'elle, mais c'est une naissance pour qui s'y donne réellement. »
« Il nous faut partir, nous défaire de nos codes, nos appartenances, notre lignée. Tout amour est à ce prix je crois. La dépression est l'envers de se quitter. C'est ne pas pouvoir se déprendre, se défaire, se délester à temps, s'abandonner à l'ailleurs, pour risquer sa vie. »
« L'amour n'est pas un nid douillet dans lequel on cherche à se lover. L'amour vient avec l'irréparable, des blessures, des morsures, de la jalousie et du pardon, de l'attente, la solitude, tout le contraire de ce qu'on appelle l'amour vient aussi avec l'amour. »
« Quitter la famille n'a pas de fin, sauf à recréer avec les liens du sang de l'amitié et de l'intelligence ; c'est un mouvement sans remords, acharné pour trouver ailleurs ce qui fait de nous des êtres capables d'amour et de joie, libérés des scénarios d'un passé hors mémoire. »
« L'oubli, comme le sommeil, est une délivrance, et il n'est pas seulement une puissance de refoulement, d'évitement et de méconnaissance. Ce qu'il délivre n'est pas la même chose que ce dont il nous délivre. »
« Les expériences les plus fortes dissolvent le "soi-même" plus qu'aucune résolution négative. Dans la perception élargie de l'instant et du monde, dans la joie instantanée qu'elles infusent, il se passe une étrange réconciliation, comme si le réel ne s'opposait plus. »
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[Thread] Cette Une toute blanche façon White Album à se réapproprier (accompagnée à l'intérieur de stickers rigolos) sert de couverture au 500e numéro de M le Magazine du Monde. Un numéro collector à retrouver demain qui contient les 499 Unes qui ont fait M. Florilège
La première Une de M remonte au 24 septembre 2011. Arnaud Lagardère y était raconté par Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin
Dès les premiers numéros, M affiche son éclectisme. Le fait d'être vendu avec le quotidien du week-end et non pas séparément offre une liberté dont l'équipe graphique va pouvoir s'emparer.