Aujourd’hui on parle d’un problème de santé publique : le crack à Paris.
Début octobre, le camp du square Forceval a été démantelé par la police et les usagers dispersés. Presque 400 personnes y vivaient au quotidien, et beaucoup d’autres le fréquentaient.
C’est un nouvel épisode dans l’histoire de la gestion dramatique de la situation par le gouvernement. Si la stratégie répressive est la même depuis l’arrivée du crack, elle a pris un nouveau tour depuis l’évacuation définitive du camp historique de la « colline
du crack » en 2019. Les usagers sont désormais régulièrement déplacés d’un endroit à un autre, sans qu’un plan de soin ne soit mis en place.
Cette stratégie, qui consiste à traquer et chasser les consommateurs, à les regrouper dans les endroits « les moins gênants »,
puis de les évacuer quand les riverains n’en peuvent plus, est catastrophique pour plusieurs raisons. La bataille contre la drogue ne se gagne pas par la force, et malgré deux ans de répression la quantité d’usagers a augmenté entre la colline du crack et le square
Forceval, notamment car l’addiction à ce stimulant se développe d’autant plus dans une situation d’insécurité. La violence de cette méthode désinsère les consommateurs de la société, la précarité de leur situation les empêche d’entrer dans un parcours de soin. Les zones
dans lesquelles ils sont livrés à eux mêmes sont dangereuses, ce qui complique le travail des associations.
Pourtant des solutions existent et sont connues. L’approche de la réduction des risques, dans les « haltes soins addiction » (salles de shoot), permet de
sécuriser la consommation, et de proposer un suivi social et médical. C’est une solution qui fonctionne dans d’autres pays européens, et qui est recommandée par une récente étude de l’Inserm. Elle demande cependant d’envisager le problème du crack comme un enjeu
sanitaire, non sécuritaire. Car si l’évacuation du square de Forceval a permis de calmer la violence et de renvoyer une partie des usagers vers les associations, elle a surtout invisibilisé le problème, qui ne sera pas résolu sans parcours de soin. Mais ça n’est pas le
rôle de Darmanin, c’est celui du ministère de la santé.
Or la situation est dans une impasse politique, car on peine en France à adopter une approche pragmatique sur ce sujet. Les associations de riverains, influentes pour l’implantation d’espaces de soin, sont à couteaux
tirés. Pourtant, les plus bruyantes d’entre elles sont loin d’être les plus représentatives. Au final il semble que si le débat s’enlise, c’est dû à l’inquiétude de propriétaires quant aux potentielles conséquences de l’implantation de ces espaces sur la valeur de l’immobilier.
Darmanin dégaine le concept d’« écoterrorisme ». (1/10)
Le ministre de l’intérieur a estimé ce dimanche que les actions écologistes anti-bassines à Sainte-Soline le week-end dernier relevaient de l’« écoterrorisme », ce qui a suscité un tollé à gauche.
(2/10) Le projet de méga-bassine censée retenir l’eau en hiver pour être utilisée par les agriculteurs en période de sécheresse est très contesté, car accusé de perturber le cycle de l’eau et de la privatiser. La mobilisation contre ce projet a donc réuni entre 4000 et 7000
(3/10) personnes ce week-end pour une manifestation interdite par la préfecture et réprimée par un impressionnant dispositif policier, ce qui a suscité des violences.
Darmanin est un habitué des outrances. On rappelle qu’il avait qualifié une manifestation des Gilets jaunes en