Thread by @L_Moncondhuy

Malgré nombre d'oppositions institutionnelles, associatives, citoyennes, scientifiques, la Préfecture persiste et signe un Protocole pour l’Agriculture Irriguée. Un passage en force très dangereux à l'heure de tensions maximales autour des usages de l’eau.
france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquit…

Faudra t-il attendre que les risques soient avérés et les dégâts irréversibles, pour faire entendre que ces projets vont à rebours de nos intérêts collectifs de long terme ?
Et qu'ils vont déjà à rebours de la loi !

Le Code de l’environnement définit les usages prioritaires de l'eau : l'eau potable (qualité/quantité), puis l'eau des milieux aquatiques, déjà dramatiquement touchés par la sécheresse. En pompant (trop) dans les nappes pour remplir les retenues, ces besoins en eau sont menacés.

C'est pourquoi, avant tout projet de type #Bassine, la loi impose la mise en place d’un PTGE (Projet Territorial de Gestion de l’Eau), pour intégrer tous les usages, tous les usagers, et assurer un partage raisonné. La #Vienne n’en a pas. Nous demandons le respect du cadre légal.

De +, ce protocole n'assure pas le partage de l'eau : 30 retenues géantes, très chères, pour - de 6% des exploitations du bassin. Comment relocaliser nos productions alimentaires, et assurer notre sécurité alimentaire demain, sans que toutes les exploitations aient accès à l'💧?

Enfin ces retenues sont de fausses solutions, inadaptées au changement climatique. Aujourd’hui, et encore + demain, l’eau sera + rare : ces projets n’en tiennent pas compte. Ils partent des besoins actuels, et les pérennisent. Moins d’eau, pour tout autant voire plus de besoins…

Plutôt que d’affecter ces fonds publics massifs à l’évolution des modèles agricoles, ils confinent les bénéficiaires dans un système qui n’est pas viable, dangereux pour eux comme pour nous, car excessivement consommateur d’eau par rapport à ce que notre milieu peut fournir...

... même en hiver. La sécheresse n'est plus un problème d'été.
"Le @Prefet86 a pris un arrêté prolongeant la réglementation temporaire des usages de l’eau [...]. Jusqu'au 30/11/2022, des mesures de crise s'appliquent encore sur tout le Département"

https://twitter.com/Grand_Poitiers/status/1588244627131244545

Des engagements en faveur de la transition des pratiques ont ici été pris, à force de négociations estivales opiniâtres. Mais quelle valeur ont-ils, sans une gouvernance publique et partagée claire permettant d’en assurer le suivi, l'encouragement, et le respect ?

Quels encouragements réels auront-ils au changement, si les politiques gouvernementales continuent de soutenir davantage les modèles productivistes, d'accorder dérogation sur dérogation, même quand le milieu n'en peut plus de se déssécher ?

#SainteSoline le montre clairement : ces projets ne sont pas acceptables, sont sources de fortes tensions, et, lancés brutalement, ne manqueront pas de générer des oppositions similaires.
Un moratoire, le retour au cadre légal, et le lancement d'un vrai #PTGE s'imposent.

Dans le contexte de fortes tensions que nous connaissons, le rôle de l’État n’est pas de jouer les pyromanes. Mais plutôt d’apaiser, de garantir la cohésion, le dialogue, la transparence, et une gestion ferme et démocratique pour la première de nos ressources vitales : l’eau.