Thread by @IfopOpinion

A l’occasion de #JournéeDeLaLaïcité, l’Ifop publie une enquête auprès des enseignants qui montre une recrudescence des atteintes à la laïcité à l’Ecole, une non-application croissante de la loi de 2004 et des pressions contre la mixité et les jeunes filles qui se dévoilent

Signe d’une anxiété autour des questions de laïcité, les pratiques d’évitement se multiplient dans le corps enseignant si l’on en juge par la hausse du nombre de professeurs du public s’étant déjà autocensurés pour éviter des incidents sur ces sujets : 56%, contre 36% en 2018

Cette montée de l’appréhension va de pair avec une recrudescence des contestations d’enseignements pour des motifs religieux. Dans le public, 60% des professeurs y ont été confrontés au moins une fois au cours de leur carrière

La proportion d’enseignants ayant observé des contestations pour des motifs religieux est en hausse par rapport à décembre 2020, notamment dans les enseignements relatifs aux relations de genre comme les cours consacrés à la mixité filles-garçons (33% ; +9 points)

Quant aux atteintes à la laïcité en dehors des cours (ex : alimentation…), 71% des enseignants du public en ont déjà observé depuis 2004, et près de la moitié des enseignants du public (47%) y a été confrontée au moins une fois au cours des quinze derniers mois.

L’opposition à toute forme de contacts entre les sexes est la plus commune des atteintes à laïcité : 46% des professeurs du public rapportent avoir constaté l’absence de jeunes filles à des cours de natation ou d’EPS pour des motifs religieux

L’essentiel des autres atteintes à la laïcité qu’ils rapportent est constitué de tentatives d’imposer des tenues vestimentaires religieuses. Un enseignant du public sur trois a ainsi déjà vu des élèves ne les enlever qu’avant d’entrer en salle de cours (35%)

La tendance au « chantage à la photo » des jeunes filles s’étant dévoilées au sein d’une enceinte scolaire, n’est pas « marginale » comme le supposait le CIPDR. Observée par 15% du corps enseignant, cette pratique a en effet déjà été constatée par 31% des professeurs en REP

Cette étude montre aussi que c'est dans les zones d’éducation prioritaire que les atteintes au principe de laïcité sont les plus massives. Un enseignant sur trois rapporte y avoir déjà vu des élèves faisant leur prière (29%) dans l’enceinte de leur établissement

Tenue traditionnelle arabe, l’abaya est un vêtement qui, comme le qamis, n’est pas religieux par nature mais semble bien s’être propagé dans l’espace scolaire : 27% du corps enseignant y a déjà été confronté (dont 16% ces 15 derniers mois) et jusqu’à 49% dans les lycées publics

Nombre d’incidents ne font pas l’objet de signalements : 48% des enseignants admettant que la dernière fois qu’ils y ont été confrontés, ils n’ont pas fait remonter à l’administration le cas d’élèves qui portaient dans leur établissement des couvre-chefs religieux

Enfin, deux ans après l’assassinat de Samuel Paty, les trois quarts des enseignants (77%) estiment que le ministère de l’Éducation nationale n’a pas tiré les enseignements de ce drame et notamment « de la manière qu’a l’institution de gérer ces faits »

Les résultats complets de cette étude dirigée par @francois_Kraus pour la revue Ecran de Veille sont disponibles sur notre site
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