Thread by @mclucal

👍 entretien avec @PaulRocher10, sur les principaux apports de ses deux ouvrages : 1. Gazer, mutiler, soumettre. Politique de l'arme non-létale. 2. Que fait la police ? Et comment s’en passer. À faire lire par tous les promoteurs du « plus de police ! ». revue-ballast.fr/paul-rocher-un…

⬇️ Je mets les principaux points dans ce fil :
1. Les policiers sont de plus en plus armés et tirent de plus en plus.
2. La police en France utilise de plus en plus des armes supposément non létales sans diminuer le recours à celles létales.

3. Les policiers sont de moins en moins issus des classes populaires. Ce sont des individus ayant un goût prononcé pour la violence avant d’y entrer et la socialisation professionnelle contribue à développer ce goût. #SES

4. Les policiers ont du respect, en raison de cette socialisation, pour certaines franges de la population (agriculteurs) mais en détestent d’autres (« jeunes étu­diants favo­ri­sés casseurs » : écologistes, féministes voire… ouvriers).

5. L’arrivée des armes « non létales » favorise la violence policière puisqu’elles seraient moins dangereuses.

6. Il existe un racisme institutionnalisé, systémique, qui n’est pas le résultat de dérapages individuels. La socialisation professionnelle pousse à ce racisme, aussi pratiqué par les policiers non blancs.

7. La police moderne apparaît dans la deuxième moitié du 19e siècle, quand le capitalisme se généralise en France et l’État se renforce pour le construire. Elle est son fruit, et non celui de la délinquance (qui n’augmente alors pas). Il y a un triptyque État capitalisme police.

8. Les violences policières ont très vite fait débat. Les ouvriers étaient ciblés. Afin que la population légitime la police, ses dirigeants ont convaincu les journalistes d’écrire qu’elle courrait derrière les voyous, ce qu’elle ne fait pas !

9. La police est plus violente en France qu’ailleurs en Europe car les mouvements sociaux ont davantage résisté aux velléités du patronat depuis l’émergence du capitalisme néolibéral (années 1980).

10. La police n’a fraternisé que deux fois avec la population : la révolte des vigne­rons en 1907 et le mou­ve­ment de grève de 1947. Et ça n’a pas duré longtemps. Pas grand chose à espérer de ce côté.

11. La police n’a pas connu l’austérité, les effectifs ont beaucoup augmenté. Il y a plus de policiers par habitant en France qu’en RDA au début des années 1960 ! C’est digne des pays autoritaires !

12. La police de proximité n’est pas une solution. Elle ne fait que mieux connaître les citoyens pour mieux les surveiller et les réprimer.

13. Il n’y a pas de police démocratique. Une idée pour assurer le maintien de l’ordre serait que les citoyens se relayent pour réaliser cette fonction. Des expériences ont déjà été réalisées en ce sens en Afrique du Sud et en Irlande du Nord.