Thread by @clara_m_b

De retour à la cour d'assises d'Ajaccio pour le procès du féminicide de #JulieDouib.
Ce matin, la cour va entendre les enquêteurs de police. Je reprends le live ici ⬇️

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"Quand je suis arrivé, j'avais une arme à la main. Je sonne, elle ouvre, je rentre, elle recule. On a une discussion sur la garde des enfants. Je l'ai faite s'asseoir par terre..."
Bruno Garcia a déjà été entendu sur sa personnalité. Il s'exprime maintenant sur les faits.

"Je tire un coup, elle part sur la terrasse. Et c'est allé tellement vite. Je me souviens juste de l'avoir retenue quand elle tombait. Je sais qu'un autre coup est parti. Et là j'ai pensé à mes enfants qui étaient chez moi et je suis parti."
#JulieDouib

"J'ai dit à mes proches : j'ai fait une grosse connerie, emmenez moi à la gendarmerie. J'ai embrassé mes enfants."
Bruno Garcia Cruciani vient de dérouler en 3-4 minutes et d'un seul trait le déroulé du meurtre de Julie Douib. La cour appelle maintenant un policier à la barre.

La cour appelle à la barre un gendarme (et non un policier comme écrit plus haut, mea culpa) en poste à Calvi. Il était de permanence le 3 mars 2019, le matin où Julie Douib a été tuée. Quand il arrive à Île Rousse, elle a déjà succombé à ses blessures.

Le gendarme présente la résidence où Julie Douib habitait à Île Rousse, là où elle a été tuée par Bruno Garcia après lui avoir ouvert la porte. Le plan de l'appartement, de l'immeuble... Bruno Garcia a assuré aux enquêteurs être reparti en direction de chez lui après son crime.

La caméra d'une station essence montre bien le véhicule de Bruno Garcia repartir de chez Julie Douib. Par contre, elle ne le montre pas à son arrivée, explique le gendarme. Il est donc arrivé par un autre chemin.

Lors de la perquisition du domicile de Bruno Garcia, les gendarmes retrouvent + de 700 munitions.
L'accusé s'est présenté à la gendarmerie avec son arme juste après les faits, le 3 mars 2019.
#JulieDouib

Un soir avant sa mort, #JulieDouib sort au cinéma. Après la séance, les caméras montrent sa voiture partir puis revenir. Pourquoi ?
Les écoutes téléphoniques montrent que Julie appelle ses proches : elle est apeurée car Bruno Garcia était en train de la suivre.

"Les appels du 2 mars, donc la veille du meurtre, montrent bien son inquiétude" explique le gendarme à propos de Julie Douib.
Julie passe un dernier appel à un homme qu'elle fréquente quelques minutes avant sa mort, le 3 mars 2019.

L'analyse du portable de Bruno Garcia étonne les enquêteurs. L'accusé n'a pas dans ses contacts sa soeur, ni son meilleur ami. L'accusé dispose-t-il d'une 2e ligne téléphonique ? Oui, découvrent les gendarmes.
#JulieDouib

Les gendarmes exploitent le 2e numéro de Bruno Garcia. Étrange : la ligne a arrêté d'émettre pile le soir après le meurtre.
Qqs heures avant le crime, l'accusé échange des SMS avec son meilleur ami. Autre chose : les 2 hommes ont appelé le même avocat, ce même jour.
#JulieDouib

"Maintenant, on comprend qu'on nous cache des choses" dit le gendarme à la barre. Les enquêteurs placent donc des proches de l'accusé sur écoute, dont son meilleur ami. Il reconnaît avoir brûlé un ordinateur, le 2e téléphone de l'accusé, des sacs... Le tout, dans le maquis.

Les gendarmes entendent Sébastien, l'homme que Julie Douib fréquentait avant sa mort. La veille des faits, ils sont au cinéma et Julie se sait traquée par son ex compagnon. "Dès que la porte du cinéma s'ouvrait, elle avait peur" se rappelle Sébastien.

Plus de 100 auditions ont été réalisées. Une voisine dit avoir entendu un coup de feu à 11h05. En sachant que Julie Douib a été au téléphone jusqu'à 11h01... Les enquêteurs estiment que l'accusé a tiré sur Julie dès son entrée dans l'appartement et qu'il est très vite reparti.

L'avocat de l'accusé est brièvement interrompu par la présidente. Alors il s'emporte : "un procès, c'est à charge et à décharge !" Vendredi, il estimait déjà que son client n'avait "pas droit à un procès équitable"...
C'est tendu. Le public souffle dans la salle.
#JulieDouib

La cour entend le deuxième enquêteur, Ludovic de Smet. Il dit que Bruno Garcia assure qu'il n'avait pas prévu de passer chez Julie Douib le matin où il l'a tuée. Il était armé car il devait se rendre au stand de tir, soutient-il.
#JulieDouib

"Quand il tire, Julie lui dit qu'il fait une connerie. Et il répond que non, c'est elle qui fait n'importe quoi. La discussion s'envenime alors, il parle des plaintes qu'elle a déposées (pour violences), de sa nouvelle relation avec Sébastien."
#JulieDouib

"Il avait paniqué, il avait le doigt sur la détente et le coup est parti. Il dit qu'il ne sait pas s'il l'a touchée" dit l'enquêteur. Mais il y a du sang sur la terrasse.
Et là il retire sur elle, "cette fois volontairement". Et "il part sans prévenir les secours".
#JulieDouib

"Le vendredi j'étais écoeuré, le samedi, décomposé, le dimanche (3 mars 2019), il s'est passé ce qu'il s'est passé". Voici ce qu'a dit Bruno Garcia aux enquêteurs. Il se dit "écoeuré" par la nouvelle relation de Julie Douib, pourtant le couple est séparé. Le dimanche, il la tue.

En garde à vue, Bruno Garcia Cruciani dit qu'il était venu chez Julie Douib pour discuter. Mais avec une arme à la main. Une fois chez Julie, il met le chargeur. Puis il reconnaît avoir tiré volontairement.
Le geste est maîtrisé puisqu'il est tireur sportif.

"Il y a eu 5 mains courantes et 6 procédures (pour violences) concernant Bruno Garcia. Vous le connaissez déjà ?" Demande la présidente. Le gendarme répond que "non".
- Vous étiez combien à Île Rousse au commissariat ?
- 16.

🔴 "Bruno Garcia ne pleurait pas, il a juste dit qu'il regrettait le geste. Mais pas d'émotion particulière" dit le gendarme concernant l'accusé en garde à vue.
#JulieDouib

L'avocat partie civile : "un tireur sportif ne doit il pas prendre certaines précautions ? Une malette de transport, pcq on met pas l'arme dans son pantalon... Est-ce qu'il est courant que les tireurs sportifs mettent un silencieux sur l'arme ?"
#JulieDouib

Avocate parties civiles : "sur les 7 auditions de Bruno Garcia, est-ce qu'il vous a dit une seule fois spontanément qu'il regrettait ?"
Le gendarme : "j'ai pas le souvenir qu'il l'ait dit, non, pas spontanément."
#JulieDouib

"Ce n'est pas moi qui voulait qu'elle parte, je voulais recoller les morceaux et qu'elle revienne..." disait Bruno Garcia en garde à vue.
(Note : pourtant vendredi dernier à l'audience il a bien dit : "j'avais mis Julie dehors")
#JulieDouib

"Bruno Garcia dit que Julie Douib a tiré l'arme et que c'est là que le coup est parti. Elle a saisi le canon de l'arme" assure l'avocat de la défense. L'idée est de convaincre le jury que la première balle était accidentelle, j'imagine.
#JulieDouib

Troisième fonctionnaire entendu.e : Sandrine Didier. "On connaît très vite le nom de la victime et de l'auteur, Bruno Garcia. Car une voisine l'a croisé et identifié. Elle poursuit sa route, entre chez Julie, suit les tâches de sang et voir Julie."
#JulieDouib

"Tous les témoins diront qu'ils ont vu cet homme (Bruno Garcia) marcher très tranquillement puis accélérer en arrivant vers sa voiture. Dès qu'on arrive sur la scène de crime, on sait qu'il était seul. Que c'est l'ex compagnon de la victime et qu'ils avaient des conflits."

"La porte de Julie Douib comportait un verrou, posé par son père. Parce qu'elle se sentait menacée."
Les premiers fonctionnaires à atteindre la scène de crime trouvent un silencieux, des traces de sangs et de lutte, un impact dans le mur."

🔴 "Chez Julie Douib on découvre aussi une lampe taser, fournie par son père en janvier 2019 après sa séparation avec Bruno Garcia. Sur la terrasse on retrouve une bombe lacrymogène à côté de son corps.
Il nous a été rapporté qu'elle avait constamment ces 2 objets avec elle."

Bruno Garcia dit qu'il allait au stand de tir quand il est passé chez Julie. Mais le stand de tir est formel : il faut venir avec une malette et une arme non chargée. La plupart des licenciés du club ne reconnaissent pas Bruno Garcia en photo.
#JulieDouib

"Bruno Garcia était interdit de stand de tir et selon le président du stand, Bruno Garcia le savait très bien."
#JulieDouib

"On a découvert que Bruno Garcia avait remis passeports et livret de famille de ses enfants. On s'est demandé pourquoi. On a placé au plus vite les enfants dans un univers neutre : chez une amie de Julie Douib qui avait des enfants du même âge."
#JulieDouib

"On se demande pourquoi la soeur de Bruno Garcia est là alors qu'ils ne se parlaient pas. On découvre que c'est lui qui lui a demandé de venir et lui a même payé l'avion. Tout cela nous interroge beaucoup."
#JulieDouib

"Les enfants nous disent que la veille, leur père s'est entrainé à tirer dans le jardin. On retrouve 2 impacts. Plus 5 douilles sur les lieux. Plus 10 dans l'arme ramenée à la gendarmerie. Résultat : 17 balles = la capacité maximale que peut contenir l'arme."
#JulieDouib

"Je vais en prendre pour 20-25 ans, il sera ma force pendant ma détention." Voici ce que l'accusé a déclaré à ses proches placés sur écoute. "Il" = le nouveau compagnon de Julie. Il ajoute : "s'il avait été là, je les aurais deboités tous les deux."
#JulieDouib

La gendarme dépeint un contexte d'isolement social. "Il interdisait à Julie Douib d'aller sur Facebook. Sur les enregistrements, il l'insultait de truie, de pute, de salope, de mongol. C'est très répétitif. Il dit que si elle continue à faire sa "mariole", il va l'emplatrer."

"Il ne la supporte plus, il rêve de "l'emplatrer". Il y a des menaces sous entendues. Il refuse qu'elle reste à Île Rousse. Il lui dit qu'elle doit repartir à Paris et laisser ses enfants ici. Il lui dit que ça va mal finir. Qu'il supportera pas de la voir avec un autre mec."

"Sur un enregistrement on entend un enfant dire : Maman, j'espère que tu vas pas partir. Et Julie Douib répond : t'inquiète pas, je serai toujours là."
La gendarme qui dépose à la barre a la voix un peu enrouée sous l'émotion.
#JulieDouib

"Tous ces éléments audio et photographiques n'ont jamais été remis aux enquêteurs lors des plaintes déposées. Mais Julie Douib préparait un dossier. Il contient deux vidéos particulièrement violentes." Ce sont les 2 vidéos où Bruno Garcia violente sa mère.

🔴 La gendarme parle de violences psychologiques contre Julie Douib, puis d'une montée des violences. Bruno Garcia demandait par exemple à un coach sportif de faire travailler Julie sur des parties spécifiques pour qu'elle "ne lui fasse pas honte".

Quand Julie Douib a commencé à faire ses bijoux, Bruno Garcia a renversé son stand. Ce sont les 2 fils du couple qui ont ramassé et consolé leur maman. Autre scène : Bruno Garcia lance une assiette de riz sur le visage de Julie Douib. Puis il la met à la porte.

Le 30 juin 2018, Julie Douib va voir des assistantes sociales. Elle prend en photo des hématomes que Bruno Garcia lui a infligés. Il a aussi volé le téléphone où elle conservait les enregistrements des disputes. Puis a brûlé le téléphone dans le maquis.

Julie Douib dépose plainte. Le parquet opte pour une procédure très soft : une médiation pénale. Les violences s'enchaînent mais la médiation pénale n'aboutit pas : Bruno Garcia refuse les propositions. Le parquet classe la procédure pour infraction insuffisamment caractérisé.

🔴 Le récit livrée par la gendarme est tellement accablant. Toutes les plaintes déposées par Julie sans classées sans suite. Les mains courantes déposées aussi pour violence n'interpellent pas le parquet non plus. Rien n'est fait.
#JulieDouib

Re. L'audition très forte de la gendarme a été mis en suspens le temps d'entendre en visio le psychiatre. Ce dernier vient de décrire l'accusé comme "paranoïaque" et pointe le "risque de récidive".

"Ce qui est propre aux paranoïaques c'est la rancune. Une rancune longue et tenace."
Le psychiatre à propos de Bruno Garcia Cruciani, jugé pour le féminicide de Julie Douib. Le médecin estime que contre la paranoïa qui anime l'accusé, "la psychiatrie ne peut rien."

L'avocat de la défense demande si la prise d'anabolisants par Bruno Garcia a pu déclencher une paranoïa + un passage à l'acte.
Le psychiatre : au pire, "c'est un facteur aggravant, mais ça ne change absolument rien à mes conclusions psychiatriques." Donc non, pas 1 déclencheur.

Je vais être honnête, l'avocat en défense commence très clairement à embêter la présidente (et pas que). Il s'énerve, pose de très nombreuses questions alambiquées, par exemple il interroge ici le psychiatre sur Oscar Pistorius 😳

L'avocat en défense part très loin. Il compare Bruno Garcia et ses anabolisants avec la terrible histoire de Sarah Halimi, tuée par un jeune schizophrène sous emprise du cannabis. Le psychiatre hausse le ton : "ces deux affaires n'ont rien à voir !"

Le psychiatre a jugé Bruno Garcia "pas avenant". Il était crispé, les bras très tendus. "Parce qu'il est paranoïaque, il ne peut pas se livrer. Il ne peut pas se remettre en question."
#JulieDouib

La cour appelle Rose Mary, la voisine de Julie Douib à la barre. "C'était un dimanche. Je regardais la messe à la TV. Et j'entends un coup. Puis un 2e. Et là je me dis, mon dieu, c'est pas vrai." J'avais dit à Julie "n'ayez pas peur, il ne va pas tuer la mère de ses enfants..."

La voisine de Julie Douib : "dans les escaliers j'ai croisé Bruno Garcia. On s'est regardés. Je suis entrée chez Julie. Il y avait du sang dans le hall, puis dans la salle à manger. J'ai entendu Julie gémir. Elle était allongée au balcon. Je lui ai pris la main : allez Julie"

Rose Mary la voisine de Julie Douib pleure à la barre. "Elle m'a dit dans un souffle : il m'a tuée." C'est déchirant. Rose Mary connaissait son histoire, les violences subies. "Elle me disait qu'il la battait. Elle était souvent très triste, cette femme."

Après une longue suspension, l'audience reprend avec l'autopsie de Julie Douib. Je ne vais pas entrer dans les détails ici mais vous mets quand même en garde sur la violence qui peut suivre dans les tweets ci-dessous.

La médecin légiste est entendue en visio. Elle décrit la liste des lésions constatées sur le corps de Julie Douib. Elle note deux hypothèses : la victime a été atteinte soit par deux, soit par trois balles. Pour rappel, trois coups ont été tirés par Bruno Garcia.

La médecin légiste affirme que l'une des balles qui a atteint Julie Douib a été tirée "à bout touchant ou à très courte distance".
Julie n'est pas décédée immédiatement après les coups de feu.

Les auditions des experts scientifiques sont terminées. Nous reprenons donc l'audition de Sandrine Didier, la gendarme qui a dépeint ce matin le calvaire des violences psy et physiques subies par Julie Douib jusqu'à la veille de son meurtre.

La gendarme explique que Bruno Garcia avait créé des comptes Facebook pour nuire aux proches de Julie Douib en les menaçant, et ce, après son meurtre. Bruno Garcia ajouté dans une conversation téléphonique : "il aurait fallu tous les dératiser. Au moins j'aurais été tranquille"

🔴 La gendarme explique qu'elle va maintenant démontrer la préméditation du meurtre de Julie Douib. A noter que Bruno Garcia est jugé pour assassinat mais a toujours nié, jusqu'à aujourd'hui, cette préméditation qui lui fait encourir la perpétuité.

Bruno Garcia Cruciani avait mis en vente ses deux voitures. En janvier, il donne procuration de ses comptes bancaires + les papiers de ses enfants à une proche. La veille des faits, il déclare à une connaissance : "moi aussi je vais bientôt rejoindre Borgo".
#JulieDouib

La gendarme rappelle enfin le témoignage terrible des 2 enfants du couple qui ont vu leur père s'entraîner à tirer la veille du meurtre. Deux douilles ont été retrouvées dans le jardin.
#JulieDouib

La veille du meurtre Bruno Garcia est aussi allé traquer Julie Douib à la sortie du cinéma, comme les gendarmes l'ont dit ce matin. Mais il a dit à ses proches qu'il sortait juste faire un tour, sans en donner la raison.

La gendarme explique que Julie Douib a déposé des mains courantes fin 2018. But = signaler des faits à la gendarmerie. En théorie, si ces faits constituent des infractions, elles doivent évoluer en plaintes. Les faits ici = menaces verbales. Julie se savait traquée et avait peur.

Violences avec 5 jour d'ITT, tirage de cheveux, anxiété généralisée... Le contenu des plaintes déposées par Julie Douib est terrible, accablant. Mais à l'époque, aucune plainte n'avait abouti sur une vraie procédure pénale qui permettait de la protéger.

🔴 6 plaintes et 5 mains courantes déposées par Julie Douib. "Est ce que les gendarmes n'auraient pas dû dire au parquet : warning, il se passe quelque chose ?" demande la présidente. Bien sûr une question totalement rhétorique. Pour rappel, le parquet de Bastia n'avait pas agi.

🔴 La gendarme assure que l'abandon subi par Julie n'arriverait plus aujourd'hui. Après plusieurs plaintes étayées, "aujourd'hui, on a mis des choses en place" au niveau de la police et de la justice.
🙏🏻 Pensée très émue aux proches de Julie et aux assos qui se battent pour ça.

La gendarme a entendu l'ex de Bruno Garcia. "L'audition a duré 4h. Elle tremblait. Elle a pleuré du début à la fin. Elle n'avait jamais tourné la page, avait vu des psychologues, pris des antidépresseurs."
Elle aussi avait déposé une plainte pour violences.
#JulieDouib

Bruno Garcia Cruciani a aussi tenté d'appeler Sébastien, l'homme que Julie Douib fréquentait avant de mourir. Et ce, depuis sa cellule avec un portable qu'il avait fait entrer en prison.
#JulieDouib

"Une des soeurs de Bruno Garcia pense qu'il a tué leur mère" affirme la gendarme. Je note que la fonctionnaire est très digne et à la fois émue dans son audition, et qu'elle se souvient d'absolument toutes les auditions qu'elle a menées en 2019, il y a presque 4 ans.
#JulieDouib

Question importante : comment la porte de Julie Douib a été ouverte ? Julie se savait en danger et voulait installer un 3e verrou. Mais la porte ne montre pas de signe d'effraction. Aurait-elle ouvert au tueur ? "Aucune investigation n'a permis de le savoir" regrette la gendarme.

Avocat partie civile : Bruno Garcia aurait-il pu faire croire à Julie qu'il était arrivé un drame aux enfants et c'est pour ça qu'elle aurait ouvert la porte ?
Gendarme : c'est une hypothèse. Il y en a d'autres. Garcia avait peut-être un double des clefs qu'on a jamais retrouvé.

La gendarme a interrogé un des deux fils. "Il était très perturbé, sa maman lui manquait. Il pleurait." Je lui disais : "prend ton temps c'est important, trouve tes mots à toi." Je voulais rester là plus neutre possible.
#JulieDouib

C'est glaçant. La gendarme dit que ce sont les enfants qui ont parlé en premier du pistolet silencieux. "Personne ne savait cet élément, ni les médias, ni les enquêteurs, ni la famille Douib. Ils n'ont pas pu l'inventer."

La gendarme continue à dérouler tout ce que les fils ont rapporté sur les violences à la maison. Je ne vais pas le dire ici, c'est vraiment terrible. Je note que dans le box, Bruno Garcia fait non de la tête lorsque la gendarme rapporte les propos de ses enfants.

La gendarme est maintenant interrogée par les avocats de la défense. L'avocat est en train de relire les 5 mains courantes et 6 plaintes de Julie Douib car il estimait que la gendarme avait parlé de ces procédures "d'une certaine manière". Lui, il parle de "violences réciproques"

L'avocat de la défense note que parfois Julie Douib change légèrement de versions dans les plaintes qu'elle dépose. Peut-être qu'il ne connait pas les mécanismes d'emprise et la psyché propre aux femmes victimes de violences ?

L'avocat de Bruno Garcia est en train de relire toutes les plaintes/mains courantes : "Julie Douib parle d'empoignade, elle ne dit pas violence, ce sont ces mots, pas les miens."

La présidente a déjà repris x fois la défense mais là c'est carrément l'avocate générale qui s'y met, lassée par les questions alambiquées :
"C'est pas comme ça qu'on arrive à influencer les jurés, en + sur des choses qui sont fausses !"
L'avocat: "vous voulez que je m'énerve ?!"

La gendarme est toujours interrogée par la défense. Un avocat veut savoir si l'arme du meurtre était détenue légalement par Bruno Garcia. En théorie oui, mais en pratique, pas sûr, car il n'était plus inscrit au stand de tir.

La défense : Julie Douib pouvait aller à la salle de sport librement ? Vous parliez d'emprise...
La gendarme : les adhérents de la salle ont tous dit que Bruno Garcia venait la surveiller à la salle, il était même inscrit pendant un mois pour la surveiller.

La cour entend Guillaume, un voisin de Julie Douib à Île Rousse. "Le 3 mars 2019 je rentre à la résidence vers 11h15 et j'entends comme une dispute. Et là je vois la personne sur la femme. Puis j'entends comme un coup de feu. Je suis monté dans l'appartement"

"J'ai vu un homme qui maintenait la femme au sol, puis après un coup de feu."
Un voisin de #JulieDouib insiste : Bruno Garcia "la maintenait carrément au sol". Avant de tirer une troisième et dernière fois. Ce voisin est resté constant sur son témoignage.

Ce voisin ne connaissait pas du tout Julie Douib. Mais en entrant chez elle, il lui tient la main tandis qu'elle est au sol.
Le voisin ne connait pas non plus Bruno Garcia. Pourtant, il va au stand de tir où l'accusé est censé aller aussi.

Ce voisin de Julie Douib a vu Bruno Garcia sortir du bâtiment de manière "assez banale", "normalement". D'autres témoins ont aussi livré ce même détail sur l'attitude de l'accusé quelques secondes après son meurtre.

L'avocat de la défense demande au voisin de Julie Douib : a-t-il d'abord entendu le coup de feu, ou d'abord vu l'accusé immobilisant la victime sur la terrasse ?
C'est la dernière question, le témoin dispose.

Dernière témoin de la journée, voisine de Julie Douib encore. Elle a entendu 2 détonations. Entre les 2, elle a vu l'accusé et la victime sur le balcon. "La femme voulait s'enfuir". Et le "type était acharné. Il la lâchait pas. Je pense qu'il avait une pression sur son cou."

Pour tous les témoins qui ont vu la scène (de loin), tout est allé très vite, "moins de 5 minutes" dit cette voisine. Pendant que Julie Douib criait, son meurtrier restait silencieux, selon elle.

L'avocat de la défense estime que la voisine de Julie Douib n'a pas exactement la même version, a-t-elle vraiment entendu 2 coups de feu ?
Bref.
La journée fut longue. Merci d'avoir suivi, on se retrouve demain. L'audience est suspendue.