En place pour "Sexualité et bande dessinée: peut-on tout dessiner?", le débat de tous les dangers #FIBD2023
Les intervenants Franck Bondoux (directeur général du FIBD), Bernard Joubert (historien) et Coco (dessinatrice.)
Franck Bondoux: "On n'arrive pas à se retrouver dans un temps de dialogue. On se retrouve confronter à un flot, dans des injonctions. Or la nature même de cet événement (le FIBD) est d'être tourné vers le dialogue, et non de s'insulter."
Franck Bondoux: "le temps de ce débat vient trop tard par rapport au choix de programmer ou de déprogrammer une exposition."
Bernard Joubert revient sur la première plainte de 2018 contre "Petit Paul" et sur l'article 227-23 du code civil, qui interdit les représentations à caractère pornographique de mineurs
Bernard Joubert rappelle l'évolution de l'article 227-23. À la fin des années 1990, alors que Internet se généralise, la loi est étendue pour lutter contre "les images virtuelles ou photoshopées"
Selon Bernard Joubert, une quinzaine de Grand Prix d'Angoulême ont dessiné des scènes pédopornographiques dans leurs albums.
30 minutes de débat. À part un rapide retour sur l'histoire de la loi, on a surtout eu beaucoup de déclarations de Franck Bondoux qui justifie la position du FIBD, dénonce les menaces envers Bastien Vivès et rappelle l'importance de débattre sur la question.
On n'est pas encore entré dans le vif du sujet...
Coco prend la parole et évoque le travail de Wolinski et Reiser.
Coco: "Si je suis là aujourd'hui, c'est que cette fameuse affaire Vivès dépasse largement le cas Vivès. Cette liberté de tout dessiner doit être défendue. On est amené à dessiner sur la guerre, les enfants. Ces sujets existent, il faut pouvoir les aborder. Il faut du cran."
Beaucoup de références à Julie Doucet, sur le fait qu'elle était isolée en tant que femme dans le milieu de la BD américaine (quel rapport avec le sujet ?)
"Si il y a des censeurs dans la salle, vous avez perdu", lance Bernard Joubert. L'historien rappelle que, historiquement, "la censure baisse toujours les bras"
Le débat a aussi un peu bifurqué sur "Hara-Kiri" et son interdiction en 1970 après sa fameuse une "Bal tragique à Colombey, 1 mort"
Franck Bondoux: "Le festival est récipiendaire de ce qui se passe dans le milieu de la BD"
Ça part un peu dans tous les sens sans vraiment évoquer en profondeur le sujet du débat sur la représentation de la sexualité. Franck Bondoux est par ex en train de parler de la place des femmes dans la BD et de leur absence dans les sélection/palmarès
Coco et Franck Bondoux saluent les autrices qui reçoivent des prix au FIBD pour leur talent, comme Emil Ferris, et évoquent aussi l'absence de femmes aux Césars 2023. Je suis perdu.
50 minutes de débat : "on passe au concret." On passe au commentaire d'images !
"C’est prendre un contrepied sur ce qui est grave, avec une scène absurde, comme chez Vivès avec ce gamin avec une bite de 80 cm", explique Coco à propos de ce dessin
Coco à propos du dessin du tweet précédent : "On est dans du fictionnel. Je défie quiconque venir me faire ça sur mes propres yeux. C'était une manière de dédramatiser, de montrer quelque chose de grotesque pour parler d'un sujet grave."
"Il ne faut pas s'interdire de délirer", insiste Coco. "Il faut des gens plus irresponsables que les autres, pour explorer ce champ le plus librement possible."
1 heure de discussion, on est revenu sur la liberté d'expression en général.
Franck Bondoux vient de partir.
On enchaîne sur un commentaire de ces dessins de Coco sur le non-consentement de Blanche-Neige et le #MeTooThéâtre. Quel rapport avec l’intitulé du débat/forum/rencontre qui était "Sexualité et bande dessinée: peut-on tout dessiner?" ?
On passe aux questions/réponses.
Une première question très applaudie qui dénonce le "déni" du FIBD face au contenu/propos des œuvres de Bastien Vivès.
Coco a été dérangée par la démarche de se moquer de "La Charge mentale" dans "La Décharge mentale" + elle a été dérangée par les propos tenus sur les forums par Vivès, qu'elle qualifie de "sacré geek"
2e question : "je vous félicite pour cet exercice de confusionnisme"
La personne qui pose la question dénonce la comparaison faite pendant le débat entre le travail de Julie Doucet (qui est inspiré par son expérience personnelle,)et celui de Bastien Vivès (qui pratique une "érotisation de la violence"). Une question très applaudie.
3e question : "je voudrais qu'on revienne sur le sujet de cette table ronde pas tout à fait ronde: la liberté d'expression"
Coco : "si on n'aime pas, il suffit de ne pas aller voir"
4e question sur la comparaison faite pendant le débat entre le travail de Coco et celui de Vivès. "Vous dénoncez [la pédocriminalité], lui non", précise la personne qui a posé la question.
C'est difficile à live-twitter, ça part dans tous les sens, gros mal de crâne.
C'est fini : "le débat est loin, très loin d'être tranché", conclut Romain Brethes.
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