La #sécheresse hivernale devient préoccupante.
L'indice EFI de cumul de précipitations des 15 prochains jours montre une anomalie sèche marquée. Signal plus robuste près de l'Atlantique, dont les perturbations sont repoussées, anémiées par un anticyclone qui n'a que trop duré.
Ainsi, il est possible que, à l'échelle du pays sur la période 1959/2023, ce mois de février 2023 devienne le mois de février le plus sec observé en France, et qu'on entame le printemps météo avec les sols les plus secs observés.
Mais tout espoir n'est pas perdu...
En effet, la prévision d'ensemble européenne de ce matin entrevoit une baisse des champs à partir du 22 février, dans un contexte plus cyclonique à la fois vers la Péninsule Ibérique et sur l'Europe du Nord.
Si ces deux objets météo se phasent bien entre eux, on pourrait connaître d'appréciables frontogénèses à même le pays, de quoi donner un peu d'eau, plus probablement au sud et à l'est d'une ligne Bordeaux- Nancy. Dans le domaine des possibles, mais encore largement hypothétique.
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Évolution assez encourageante depuis hier.
L'EFI entre J+7 et J+9 montre un premier signal sur l'axe précité (à g.).
Dans la zone de SOT>0 (isoligne noire), au moins 10% de chance d'atteindre le premier centile de la climatologie, certes faible à cette période de l'année (à d.).
Le plongeon du talweg bien plus à l'ouest que sur la PE hier permet cette hausse significative des probas de pluie.
Un tel flux de sud-ouest rapide et cyclonique sur la carte de droite, c'est excellent pour donner des perturbations actives généralisées sur le pays.
L'EFI sur 15 jours s'équilibre aussi par rapport à hier.
La zone probable de déficit recule vers la Bretagne, et une zone d'excédent apparaît entre Catalogne et nord de l'Italie. A suivre sur les prochaines sorties.
Les conditions ensoleillées et douces favorisent une petite activité avalancheuse naturelle ces derniers jours.
Exemple ici sur le domaine d'Orcières, cette avalanche spontanée de taille moyenne (un skieur entouré pour l'échelle) est partie au pied de barres rocheuses lundi. 1/4
Le temps durablement sec et calme ces dernières semaines a bien stabilisé le manteau neigeux. Le soleil de février chauffe désormais bien les pentes raides ensoleillées, et quelques départs de neige pourrie se produisent au soleil près des rochers.
Ces départs de neige humide concernent de rares pentes et sont peu volumineux, ce qui correspond à un risque spontané faible. Les instabilités résiduelles dans la neige froide en versants nord deviennent très rares : le risque de déclenchements provoqués est faible également.
En six jours, l'indicateur thermique national de température minimale a augmenté de 14 degrés, passant de la 118ème valeur la plus basse pour un mois de décembre sur la période 1947/2022 (-3,4°C le 17), à la 5ème la plus élevée (10,59°C le 23).
Ainsi, le froid notable observé à la mi-décembre 2022 reste cinq fois plus fréquent dans la série historique que la douceur exceptionnelle, qui a culminé hier. Pourtant, le premier fut souvent perçu comme étant bien plus remarquable que la deuxième.
Dans un climat qui se réchauffe, un évènement froid classique du climat passé devient rare dans le climat actuel, tandis qu'un événement chaud rare du climat passé devient de plus en plus fréquent dans le climat actuel.
Pic de #douceur demain au passage d'une #rivièreatmosphérique, qui va donner beaucoup de pluie à toute altitude sur les Vosges et le Jura, et jusqu'à 2500 m sur les Alpes du Nord.
Animation anomalie normalisée eau précipitable IFS 22/12 00z. 1/7
Pluie sur neige = diminution de l'épaisseur du manteau neigeux, d'abord par tassement, puis fonte surtout aux plus basses altitudes.
Mais comme le manteau est déjà dense et peu épais à ces altitudes, la diminution de l'épaisseur ne sera pas forcément spectaculaire.
2/6
Auparavant très rares, les épisodes de pluie jusqu'à haute altitude dans les Alpes deviennent de plus en plus fréquents. Il y en a déjà eu les deux précédents hivers. Dans un climat qui se réchauffe, la fraction de précipitations sous forme liquide augmente en montagne.
3/6
La prévision étendue du modèle européen confirme le changement de circulation à grande échelle déjà évoqué.
On va assister à la formation d'un puissant blocage scandinave, qui devrait glisser légèrement vers la Mer de Norvège la deuxième semaine de décembre.
(mini 🧵)
La situation à 500 hPa se reflète également près du sol par une anomalie de vent d'est. À cette période de l'année, cela favorise une anomalie froide étendue et durable sur le continent européen.
On va beaucoup parler du "blocage scandinave" ces prochaines semaines, car ce sera le régime de temps ultra-dominant. S'il y a quelques incertitudes (l'atmosphère est chaotique) à long terme, tous les membres de la prévision européenne le prévoient pour début décembre.
Les premiers jours de décembre et donc de l'#hiver météo devraient se caractériser par un changement important de régime de temps à l'échelle de l'Europe, qui aurait pour conséquence un épisode #froid, restant a priori d'ampleur modérée en France.
Un 🧵(un peu technique).
Avant tout, il est important de rappeler la notion de "régime de temps".
Chaque situation donnée dans l'atmosphère peut être comparée à des situations standard. Deux fonctions en particulier expliquent une grande partie de la variance des situations en Europe : NAO et BLO.
La NAO, c'est l'oscillation nord atlantique. BLO, c'est le blocage.
On a donc 4 régimes de temps, caractérisés par des schémas typiques d'anomalie de géopotentiel 500 hPa (patterns) sur un domaine étendu à l'Europe et Atlantique Nord : NAO+, NAO-, BLO+, BLO- ( =Atlantic Ridge).