Le 1er décembre 2014 à Créteil, un jeune couple, Laurine et Jonathan, a été agressé alors qu’ils étaient hébergés chez les parents de Jonathan. (1/15)
Trois hommes pénètrent dans l’appartement, cagoulés et armés, à la recherche d’argent, parce « les juifs, ça a de l’argent, on sait que les Juifs ont de l’argent ». (2/15)
Laurine et Jonathan sont ligotés et bâillonnés. Les agresseurs fouillent l’appartement, mais, furieux de ne rien trouver, deviennent agressifs : « les Juifs ça ne met pas d’argent à la banque ». Ils menacent de les « buter ». (3/15)
Ils arrachent la mezouza, jettent des objets juifs à terre, et l’un d’eux lance des couteaux sur Jonathan « pour mes frères en Palestine ».
Laurine, 19 ans, est violée, isolée dans une autre pièce.
L’agression, en tout, a duré environ une heure. (4/15)
Le procès a eu lieu en 2018. La circonstance aggravante de l’antisémitisme avait été abandonnée par la juge d’instruction au terme de son enquête. (On se demande ce qu’il lui fallait...) Le motif antisémite a finalement été établi après l’appel du parquet. (5/15)
Au procès en 2018, Jonathan décrira ainsi l’agression : « Je pense à Ilan Halimi. J'ai peur qu'ils nous torturent. Ceux qu'on agresse chez eux parce qu'ils sont juifs, en général, ne survivent pas. » (6/15)
«Ça a détruit ma vie à tous les niveaux. Vous avez beau être solide, formé (Jonathan était gendarme), ça vous brise. Ça explose tout autour de vous. Vous ne vous sentez plus jamais en sécurité.» (7/15)
Il confesse que son appartement est désormais truffé de cameras, qu’il ne dort plus ou mal, qu’il fait des cauchemars. Ses parents sont traumatisés, sa mère dit ne plus oser sortir dans la rue. (8/15)
Les trois agresseurs ont été condamnés à des peines allant de 8 à 16 ans de réclusion criminelle. L’un des agresseurs, celui qui aurait commis le viol, a fui en Algérie. Il sera jugé à nouveau dans ce pays. (9/15)
Le cliché selon lequel les Juifs auraient de l’argent a des racines historiques et a déjà fait l’objet d’un post ici.
Nous avons fait des collages sur l’antisémitisme des blagues sur les Juifs et l’argent. Les conséquences de la circulation de ce cliché sont réelles. (10/15)
D’un autre côté, l’importation incessante du conflit israélo-palestinien en France pousse à tenir les Juifves français-e-s responsables de la situation des Palestinien-nes et les désigne comme cibles. (11/15)
Non, les agresseurs sont pas « des fous ». Dire une telle chose c’est faire preuve de psychophobie et c’est aussi dépolitiser le problème. Ce sont des personnes qui ont grandi avec l’idée que les Juifs étaient riches : ils sont le produit d’une société où... (12/15)
...les clichés antisémites circulent encore énormément. Ils évoluent dans une société où le monde politique (on le voit encore récemment…) instrumentalise l'antisémitisme, tantôt pour justifier son islamophobie, tantôt par clientélisme politique. (13/15)
Il y a un lien entre la culture antisémite dans laquelle nous baignons, et les agressions dont nous pouvons être victimes. Cette culture antisémite est le point de départ des agressions. (14/15)
Nous voulons lutter contre ces poncifs antisémites et vous enjoindre à faire de même : s’il vous plaît, reprenez votre entourage lorsqu’il dit de pareilles choses. Parlez leur de l’affaire du viol de Créteil. (15/15) #collagesfeministes#antisemitisme#antiracisme
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NOUS N'OUBLIERONS JAMAIS ILAN HALIMI.
Il y a 17 ans jour pour jour, le 13 février 2006, Ilan Halimi était assassiné. (1/6)
Suivant le cliché antisémite le plus courant, ses meurtriers ont kidnappé un Juif, pensant qu'il "serait riche", et réclamant une rançon hors de portée de sa modeste famille. (2/6)
Après avoir été séquestré et torturé pendant 3 semaines, Ilan Halimi a été abandonné par ses meurtriers au bord d'une route. Il est découvert nu, menotté et bâillonné, tondu, le corps brûlé. (3/6)