🚨 J'AI FRACASSÉ MON DERRIÈRE... 😱

📝Je m'appelle Yan et ceci est mon histoire.

J'ai 30ans, je vis les dernières heures de ma vie. Comme tous les jeunes, j'aspirais au meilleur pour ma vie.
Né dans une famille catholique et pratiquante, j'ai connu les dix commandements dès mon plus jeune âge. J'allais à l'église tous les dimanches avec mes parents et mes frères. Deuxième dans une fratrie de cinq enfants, je connus tôt le sens de la responsabilité.
J'avais une foi profonde.
Je voulus devenir prêtre, ma mère y opposa un veto. Elle voulait une autre vie pour moi.

Elle voulait que je forme ma famille plus tard. Je me contentai donc de servir le seigneur et de vivre ma foi.
Mes parents s'étaient littéralement saignés pour nous. Mon père, pauvre maçon, trimait jour et nuit sous la pluie et le soleil pour remplir la table et nous envoyer à l'école. Ma mère était femme au foyer.
Son rôle n'était pas moindre car elle maintenait la cohésion familiale.

Nous étions pauvres mais l'amour régnait à la maison. J'étais un élève très brillant et intelligent. J' eus mon baccalauréat avec une mention.
Mes parents étaient fiers de moi. Je me voyais déjà devenir quelqu'un d'important. J'avais un rêve. Un rêve ancré en moi. Je voulais devenir magistrat. Ne me demandez pas pourquoi mais c'était mon rêve.
Je me voyais réussir à un grand concours professionnel de magistrature dans ce pays et aider enfin ma famille.
Je devins d'abord obtenir une licence en droit. Je l'obtins haut la main.
Je n'avais pas oublié mon rêve.
Il me fallait y arriver.
Je décidai de passer un concours afin d'intégrer une grande ecole. Malheureusement,
cette même année, la famille vécut un drame. Mon père décéda sur un chantier. La dalle s'était écroulée sur lui.
Ce fut douloureux pour tous. Dur encore plus pour ma mère qui perdait un conjoint et ami. Ma génitrice ne savait plus quoi faire. Mon frère aîné avait abandonné les études depuis longtemps pour se consacrer à l'agriculture.
Ce n'était pas rentable pour lui. Je voyais ma mère pleurer tous les soirs.
Elle cherchait comment faire pour m'aider à continuer mes études. Je lui dis que je laissais tomber mon projet pour une année , le temps de chercher l'argent pour ma scolarité.
Elle versa toutes les larmes de son corps.Elle ne voulait pas.Mais je devais le faire.Pendant un an, je vendis du charbon,des sucettes,de la glace en passant par de l'eau glacée pour avoir assez d'argent et présenter mes dossiers pour ce concours qui allait m'ouvrir les portes.
Ce fut sans surprise que j' obtins mon admission dans cette grande école du pays formant les hommes de loi. Il ne me restait plus que l'épreuve orale. Ma mère était si fière de moi . Ses yeux brillaient.
Elle voyait déjà son fils arborer la toge des magistrats. C'était extraordinaire.

Je me rendis à l'oral confiant, en conquérant. J'étais un ordinateur ambulant. Aucun sujet ne m' échappait.
Je tombai des nues lorsqu' à peine entré, le premier membre du jury me posa cette question :

"_Qui est ton parrain ?"

Six paires d'yeux me faisaient face.

Je ne compris pas la question. J'étais gêné.
Un autre répéta la même question en anglais.

Je n'osai pas leur dire que le sens de la question m'échappait.
_Je n'ai aucun parrain..

Répondis-je enfin d'une voix faible après un long moment.
La réplique ne tarda pas.
" Merci d'être passé ...à l'année prochaine."

Et Ce fut tout. J'étais congédié. Je n'en crus pas mes oreilles.

Je perdais ainsi mes premières illusions.
Je quittai cette salle le cœur plein d'amertume et en colère contre moi-même, tout le monde, ces hommes qui n'avaient condamné sans m'écouter.
Je n'eus pas le courage de dire à ma mère que je n'avais pas eu le concours. Je décidai de rester en ville.
Je repris mon activité de moto-taximan pour survivre. J'avais essayé d'autres examens mais je n'avais pas le coeur à ça. Je voulais devenir magistrat. C'était mon rêve. C'était ça où rien.
Je laissai tomber l'oral dans une école pour devenir enseignant. Ils m'avaient demandé

"Que veux-tu devenir ?"

"Magistrat !"
Surpris, ils me regardèrent.
"Ici, on forme les enseignants ."
"Je sais. Vous m'avez posé une question et j'ai répondu."

Je ratai l'oral. Ceci ne m' inquiétait nullement car j'avais décidé de retenter ma chance pour le concours de magistrat.

Ceci allait me prendre des années.
Je commençais à fouiller un parrain. Où commencer ?
Comment faire ? Je passais mes journées sur une moto, pas le temps de chercher dans la capitale. Et puis, y avait t il un marché pour trouver des parrains ? Et C'était quoi un parrain ?
J'avais entendu ce mot plusieurs fois dans les film italiens parlant de la mafia. C'était vraiment quoi un parrain ?

Un jour, prenant mes aises dans un restaurant au centre ville, j'écoutais malgré moi une conversation intéressante.
C'était deux hommes qui se vantaient des relations qu'ils avaient dans tous les ministères. Je pris mon courage à deux mains pour m'approcher d'eux.

"_ Excusez moi, pouvez vous m'aider ?"

C'était audacieux de ma part. Ils me devisagèrent sans comprendre .
"Sans le vouloir, je vous ai écoutés."

_Et...?

_ Je voulais quelqu'un pour me guider...

Les deux hommes devaient avoir la trentaine. Je ne savais pas ce qu'ils faisaient là car ils étaient apparemment bien mis pour un milieu pareil.
Le plus grand se frotta les mains et me demanda de lui exposer mon problème.

C'est ainsi que je fis la connaissance de Martin et de Paul. Ils travaillaient dans un ministère de la ville mais pouvaient m'aider si je le désirais. J'avais 25ans.
Martin m' invita chez lui. Il était marié et avait deux enfants. Paul également mais lui m'avait pas encore d'enfants.

Ce soir là, Martin et moi étions tous les deux. Il me dit:
_ Yan..je peux t'aider et plus encore. Mais en échange je désire une seule chose : ton derrière !

C'est difficile à décrire ma réaction sur le moment . Je crus que j'avais mal entendu. C'est vrai que je n'étais pas si naïf.
J'avais lu sur les réseaux sociaux, entendu à la radio..bref je savais ce que ça sous-entendait.

Je voulus crier au scandale, à la malchance. À la place, je pris mes cliques et mes claques pour m'éloigner.
Je tremblais sur le chemin de retour. Je n'avais jamais su qu'une chose pareille m'arriverait à moi. C'était incroyable. Je pleurais comme un gamin. Je me rendis à l'église pour prier. Je sorti plus apaisé.

Je jurai de changer de restaurant.
J'avais même oublié ce Martin et son acolyte. Je continuais ma vie tranquillement. J'eus même eu quelques petites amies.

Trois ans plus tard,
Je retentais ma chance au concours de magistrat, une fois encore, j'eus mon admission pour l'épreuve orale.
J' apprehendais ce moment. Est ce que la scène vécue trois ans plus tôt allait se reproduire ?

J'étais prêt physiquement et psychologiquement.

Cette fois, juste deux hommes me faisaient face. Ils posèrent deux questions sur l'actualité. Je répondis brillamment.
Ils demandèrent d'aller attendre le résultat. Je commençais à sourire intérieurement. Enfin !

Mais la dernière phrase me fit bondir de ma chaise.

" On attend un mot de votre parrain..."

J'écarquillai les yeux. Quel parrain encore ? De quoi parlaient-ils ?
"Oui..oui..oui..."

répondis-je en bredouillant.

"Je le lui dirai. Je lui demanderai de vous contacter"

Je sortis en courant. Je pleurais sans arrêt tout au long du chemin jusqu'à chez moi.
L'histoire n'allait pas se répéter une seconde fois. Non...je ne le voulais plus.
Comme un fait express, je me retrouvai devant le restaurant où j'avais rencontré Martin des années auparavant. Je repensai à sa proposition de m'aider. Non, C'était fou. Je ne sus pas quel démon m' habitait car je finis par l'appeler.
Il décrocha à la première sonnerie. Je croyais avoir supprimé son numéro depuis longtemps.

Il n'était pas du tout surpris de mon coup de fil. Il me demanda ce qu'il pouvait faire pour moi comme si on s'était séparé la veille.
Je lui dis pour le concours. Il me répondit qu'il pouvait m'aider, le problème allait être résolu. Je savais ce que j'avais à faire. Il m'invita pour un dîner le soir même.

J'étais perdu. J'étais désaxé.
Je savais que ce que j'allais faire n'était pas bien mais je me disais que ça sera juste une fois et puis, personne ne le saura de toutes les façons .
Bien nerveux, j'étais présent ce soir là.
J'avais à peine goûté à mon plat. Martin me semblait plus joyeux et actif. Je me demandais ce que je faisais là. Non, ce n'était pas possible. Je grandis avec de bonnes valeurs de la vie . Je ne devais pas être ici. J' esquissai le geste de m'en aller. Martin dit:
_J'ai appelé le monsieur. Ton nom est déjà sur la liste des futurs magistrats de ce pays. Félicitations monsieur le magistrat.

À ces mots, mon coeur commença à battre très fort . Quoi ? C'était aussi simple que ça ?
Maintenant je devais remplir ma part du contrat. Martin souriait comme un oiseau ayant attrapé sa proie.

Ce qui se passa après reste une scène à jamais gravée dans ma mémoire. Il avait loué une chambre d'hôtel luxueuse.
Je ne pris pas le temps d'apprécier le décor car je pensais à ce qu'il devait se passer. La réceptionniste qui nous reçut n'était pas surprise de voir deux hommes pour une chambre.

Comme une jeune fille vierge, je vécus le martyr.
Je hurlais de douleur. C'était l'enfer sur terre. À chaque coup, je pensais à cette robe noire que je mettrais bientôt. C'était hallucinant. Il m'avait pourtant montré toute une gamme de lubrifiants de toutes marques, me rassurant que c'était juste pour quelques minutes.
Je sortis de cette chambre traumatisé. Je marchais à peine. Martin m'avait remis 100.000fcfa pour mon taxi.

Dans ma chambre minable, je ne pus m'asseoir car mon derrière était en feu.
Je fit bouillir de l'eau pour un bain de siège, mais rien. J'avais trop mal. Je croyais mourir. J' appelai Martin. Il m' envoya 50.000 fcfa en me demandant d'aller en pharmacie acheter un antalgique. Ça ira, me rassura t-il.
Je fis tout ce qu'il avait demandé mais la douleur ne disparut pas.
Durant deux jours, je restai cloîtré dans ma chambre..Martin m' appelait régulièrement . Il voulait se rassurer que j'allais bien.
Il me fit un autre transfert de 200.000fcfa pour certains besoins primaires.
Je n'avais jamais eu tant d'argent en une seule fois. C'était hallucinant.
Quatre jours plus tard, j'étais admis à la prestigieuse école. Martin m' appela pour me féliciter. Il voulait qu'on fête l'événement. Je ne put lui dire non.
Je me retrouvais encore une fois avec lui dans une chambre sans savoir comment. Cette nuit était différente mais aussi douloureuse. Il me remit 300.000fcfa pour m'acheter mes costumes et être prêt pour l'école.
C'est ainsi que je devins l'amant entretenu d'un homme. Il prenait soin de moi. Intervenait à mes moindre désirs.
Il m' invitait même parfois chez lui en présence de sa femme et de ses enfants. Il disait que j'étais une relation de travail.
L'argent. J'en avais à profusion. J'en envoyais à ma pauvre mère au village qui croyait que j'avais depuis longtemps commencé un boulot après l'école.

J' appris que Paul était l'amant de Martin. Celui que je remplaçais.
Il commença à me menacer. Il voulait que je quitte Martin car à cause de moi, celui ci l'avait délaissé. Il me menaça même de mort.

Tout allait bien pour moi. À l'école, j'excellais comme d'habitude.
Je m'étais promis de tout arrêter à la fin de ma formation. Ce n'était pas aussi facile.
J'étais plongé dedans jusqu'au cou. Je connaissais les hommes qui étaient dans notre cercle.
Les hommes importants que je n'aurais jamais cru rencontrer. Ils étaient mariés , avaient des enfants.. Ils étaient des hommes responsables occupant des postes prestigieux dans plusieurs ministères de la capitale.
Je fus approché par plusieurs. L'un d'eux m'offrit une voiture. Martin piqua une crise de jalousie.

Il entra dans une rage folle. Il voulait l'exclusivité.
Il ne voulait me partager avec personne. J'étais sa propriété. Personne ne devait m 'avoir. Même les femmes, j'avais arrêté de draguer.

C'est arrivé une matinée. Nous étions en plein cours.
Je sentis une sensation de relâchement. Mon derrière était inondé. J' eus l'impression que je venais de me faire les selles dessus. Je restai figé de peur, se honte. L'odeur qui se dégageait me fit couler des sueurs froides.
Personne ne semblait s'occuper de moi. J'étais paralysé. Jusqu'à la fin du coup je n'avais pas bougé.

Aussitôt l'enseignant sorti...je me rendis aux toilettes en courant. Ce que je craignais était là.
Mon anus avait lâché. J' appelai Martin. Il me rassura. Il me dit quel médecin je devais rencontrer. C'est lui qui s'occupait des clients de la loge. Le médecin me prescrit des médicaments. Je devais porter les couches jetables.
La période la plus humiliante de ma vie. Je crus que j'avais atteint le fond.

Malgré tout le confort qui m'entourait, je pleurais seul la nuit.
J'obtins eu mon parchemin mais à quel prix ? J'avais honte.

Ma famille venue m' acclamer était joyeuse. Ma mère croyait que j'étais retourné à l'école pour avoir un niveau supérieur. Elle vint avec une jeune fille du village qu'elle voulait que j'epouse.
C'était le comble.

Je lui dis que je n'étais pas prêt à me caser. Je devais d'abord construire ma vie. Grâce aux relations de Martin, je fus affecté en ville.
Mon problème d'anus n'avait jamais été résolu. Martin insistait toujours pour avoir des rapports. J'étais las de cette vie là.

Mais que devais je faire ? J'aurais voulu retourner en arrière et continuer avec ma moto.
Je n'en serais pas là aujourd'hui. Je regrettais tellement le chemin que j'avais emprunté. J'avais choisi la facilité. Martin me donnait tout. Mais il m'avait aussi tout pris. Il prit ma vie, mon espoir, mon rêve, ma famille. J'étais devenu personne.
Mon sphincter anal avait lâché. Malgré toutes les sutures, rien ne fonctionnait. Je pris tous les médicaments. Je fus même au bloc opératoire, mais rien..je devais utiliser un déodorant spécial pour chasser les odeurs.
J'étais pourtant bien mis. Personne ne pouvait imaginer à ma vue que j'étais une loufoque à l'intérieur. Les femmes me voulaient. Mon appartement meublé, high tech, tout cela ne me procurait plus aucun plaisir. Je voulais juste récupérer mon ancienne vie.
Je retournai à l'église. Je parlai à un prêtre. Mais, il se faisait tard pour moi. Mon derrière avait déjà trop souffert.

J' entrais en clinique 6 semaines plus tôt. Les médecins avaient diagnostiqué un cancer du rectum en phase terminal.
J' appelai Martin, il ne répondait plus au téléphone, il m'avait déjà remplacé.

Ma mère vint du village. Elle resta à mes côtés..elle ne sut jamais ce que j'avais fait . Je ne le voulais pas.
Il ne me reste plus que quelques jours à vivre. Je tiens à laisser un témoignage vibrant et amère sur ma vie.

Il est important de poursuivre son rêve, il est encore plus important de conserver ses valeurs morales et de ne pas s'égarer sur la voie des chimères.
Sur l'autel d'un rêve, j'ai perdu ma personnalité, j'ai sacrifié la personne que j'étais .

Tout n'est que vanité. Pensez y lorsque vous désirez une chose à tous les prix !

Maintenant il ne se fait pas encore tard pour toi , demain peut-être ça le sera...

_Fin_

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