Quel traitement médiatique de l’extrême droite à Lyon ? c'est la question que pose @Rue89Lyon ce soir, avec Philippe Corcuff, @UsulduFutur et le directeur de la publication @LaurentBurlet
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On attend tout le monde. Une cinquantaine de personnes sont présentes pour assister au débat.
(ce qui veut dire complet, pour le Boomerang)
Scoop pré-débat : c'est @MarieAllenou , de la rédaction de @Rue89Lyon , qui va distribuer la parole.
Update : il y a près de 70 personnes, et le public est jeune ce soir, pour ce débat sur l'extrême-droite.
Tout le monde est en place, et @LaureSole de la rédaction, introduit la soirée par la situation de @Rue89Lyon et le besoin urgent d'abonnés pour assurer sa survie.
Elle concrétise ce journalisme d'impact du média par un échantillon des enquêtes qui ont fait bouger les choses : les profs insistants des universités de Lyon, le chauffage remis dans les HLM de la Duchère...
Questionnement du soir, pour la rédaction : comment traiter l'extrême-droite sans lui faire de pub. Et présentation des invités : @UsulduFutur qu'on ne présente plus et P. Corcuff, prof de Scr Po Lyon qui a écrit sur le sujet.
Corcuff : "il y a un pôle important de médias d'extrême droite qu'il n'y avait pas il y a 10 ans", citant CNEWS. "Twitter donne le la, plus que la presse écrite " sur l'information.
Corcuff : "la montée de l'extrême droite est un pb plus large, elle se développe sur une crise du clivage gauche-droite" où la gauche est affaiblie. L'hypercriticisme est à droite, les formes conservatrices ont mis la main sur la critique.
Corcuff : "il y a une dynamique d'extrême droite forte idéologiquement mais faible intellectuellement "
Corcuff : "la gauche est en train de perdre son imaginaire" et s'est convertie au libéralisme.
Corcuff : "la meilleure façon de lutter contre l'extrême-droite est de réinventer un imaginaire de gauche plutôt que de seulement critiquer l'extrême droite"
.@UsulduFutur rappelle l'entreprise de dédiabolisation, quand "Nathalie Saint-Cricq déclarait il y a 3 ans que Marine Le Pen était dédiabolisée".
Il remet en perspective la manière dont Le Pen père était reçu dans les médias : rarement et sans courbettes au regard de son passé.
.@UsulduFutur : "mais les journalistes se sont rendus compte que JM Le Pen était bon dans les médias ". Les journalistes y ont trouvé leur compte, et l'extrême droite n'a plus à se justifier de sa présence médiatique.
L. Burlet explique le "fafporn" : inviter l'extrême droite pour faire de l'audimat.
Usul rappelle aussi que les faits divers font vendre. Et quand Charles Villeneuve à TF1 met en avant des faits divers sordides juste avant des élections, cela aide à faire monter les idées de l'extrême droite.
Usul plus optimiste sur l'avenir de la gauche que Corcuff : "l'avenir n'est pas seulement souhaitable mais nécessaire", après avoir laissé l'imaginaire collectif dont s'est emparé l'extrême droite.
Corcuff : peut-on réinventer, questionner le fait divers avec une approche sociale, ou simplement le combattre ? La gauche a fait le choix de le combattre.
Corcuff : "La gauche ne fait que répondre aux problématiques du cadre posé par les dominants, sans problématiser autrement "
Corcuff : la gauche s'est aussi embrumée dans le complotisme, de la parano de Mélenchon au complot contre DSK à l'époque. Donnant du grain à moudre au conservatisme.
L. Burlet : la théorie du "tout se vaut" a amené des députés de gauche à aller chez Hanouna. Et Burlet de tancer l'immobilisme de l'ARCOM.
Usul : "le complotisme est un imaginaire majoritaire" dans la classe politique voire médiatique, entraînant notamment des critiques des juges et une justice qui serait aux ordres.
Usul plaint aussi l'absence de force du fact checking, car ceux qui fact checkent sont ceux de la parole dominante. Et "le complotisme est un imaginaire de l'impuissance".
Corcuff sur le fact checking : "ça permet de contenir les choses pour pas que ça déborde trop, sans toucher au cœur de l'imaginaire du complotisme"
Corcuff : "Le complotisme est une dégradation de la critique sociale structurelle, et n'amène pas à l'émancipation car le principe est de couper des têtes ". D'où cette importance de reconstruire un imaginaire de gauche.
Quelles bonnes pratiques dans les médias pour traiter l'extrême-droite : pour Laurent Burlet, "il faut rétablir le cordon sanitaire" car l'extrême droite n'est pas un sujet comme les autres.
Et surtout pas avec une interview qui peut être passe-plat.
Burlet : face aux 88 députés du RN, il y a malgré tout de quoi remplacer ce qu'est le RN, à savoir un parti d'extrême droite. De type "le RN, parti d'extrême droite, déclare que..."
Burlet demande un minimum d'hygiène médiatique. @UsulduFutur rappelle que pour l'excellent @Backseat_fr , son créateur @JeanMassiet pratique le cordon sanitaire et n'invite pas l'extrême droite dans son émission.
Usul : "pourquoi on n'emmerde pas l'extrême droite avec ses affaires ?", rappelant le système de financement des campagnes précédentes du RN par un prestataire imposé ainsi que des prêts pour les frais de campagne à taux exorbitant.
Corcuff : "avec la crise de la gauche en 2017, le cordon sanitaire est devenu poreux. On est passé notamment chez LFI non pas de voter contre l'extrême-droite, mais de ne pas voter pour elle "
Corcuff : "tout ce qui est réflexion et temps long s'est vue minorée, au profit des plateaux télé"
Corcuff : "visibiliser les résistances quotidiennes, les formes alternatives, c'est l'une des voies pour reconstruire cet imaginaire de gauche."
Usul déplore que les rédactions nationales, basées à Paris, ne se rendent pas compte de l'importance des groupuscules d'extrême droite dans les villes. Et le traitent du coup très peu.
Usul : l'une des causes est cette homogénéité du corps social, du paysage médiatique composé de bourgeois blancs. Et applicable aux structures de l'État.
.@MarieAllenou aborde le sujet de l'extrême droite à Lyon, absent en terme d'élus mais aux groupuscules très présents et organisés.
Burlet : "le journalisme de TGV a du mal à se rendre compte du quotidien d'une ville", raillant les rédactions parisiennes.
Et a enquêté sur l'occupation de territoire qu'est le Vieux-Lyon et une partie du quartier Ainay... car personne ne le faisait vraiment.
Burlet : l'extrême droite lyonnaise est en mode agitprop, récupérant les idées et méthodes de gauche au service de leurs objectifs.
Burlet : une action d'agitprop est souvent annoncée par communiqué aux rédactions, qui envoient un journaliste pour couvrir. "Une action, un article", l'extrême droite sait très bien se médiatiser.
Burlet : résultat, dans la presse généraliste, il n'y a pas de différence de traitement alors qu'on est face à des mouvements d'extrême droite violents
Burlet : il y a souvent dans les faits divers lyonnais avec violence des membres des groupuscules d'extrême droite qui y sont mêlés. Et ce n'est pas seulement un fait divers mais une action politique.
Burlet : "dans leurs actions violentes, il ne vont pas revendiquer leur côté identitaire".
Burlet sur le traitement de l'extrême droite : pas de tribune donnée en faisant attention à leur communication, analyser leur propagande pour la remettre en perspective de la réalité de l'idéologie propagée.
On passe aux questions du public : les mouvements antifa sont traités médiatiquement de la même manière que l'extrême droite.
Burlet rappelle notamment la récente une de @lyoncap. Burlet revendique de ne pas mettre ultra droite et ultra gauche sur un pied d'égalité.
Corcuff : "on est typiquement dans ce cas, dans la situation du cordon sanitaire poreux et de la paresse journalistique"
Corcuff : l'origine des black blocks est de s'attaquer à des objets, des symboles du capitalisme. L'extrême droite s'attaque aux personnes, et on a mis ces deux types d'attaques sur le même plan.
Usul : l'extrême droite n'a pas construit le modèle social dans lequel on vit. Et en cas de prise de pouvoir, ça pourrait glisser vers un régime "illibéral" où la presse aux ordres est importante, où les rédactions indépendantes sont poursuivies.
Usul : pour Zemmour comme Le Pen, il était important de privatiser les services publics d'informations, l'idée étant un rachat par des proprios de type Bolloré. "Macron les a seulement précarisés" en supprimant la redevance.
Usul : "il faut sanctuariser les médias, qui sont un bien commun "
Usul : "pour lutter contre le vote d'extrême droite, il faudrait que les journalistes reparlent de racisme" alors que des dérapages récents du RN à l'Assemblée nationale n'ont pas été traités médiatiquement comme ça aurait dû l'être.
Corcuff : la montée des thèmes de l'immigration et de l'islam ne doivent plus être au cœur du débat public.
Burlet : les gens qui traitent l'extrême droite à Libé sont des pigistes, Le Monde change souvent de correspondant sur l'extrême droite... ça n'aide pas au traitement de l'extrême droite par les grands médias nationaux, reléguant le sujet dans d'autres rubriques.
Usul : "quand on travaille sur l'extrême droite, on travaille souvent contre elle et ça nécessite une culture politique". Et nécessite de s'immerger dans les sites de la fachosphère. "Et c'est dangereux d'enquêter sur l'extrême droite".
Usul rappelle le cyber-harcèlement dont a été victime à Lyon Julie Hainaut, suite à un article en 2017 sur un bar à la déco colonialiste.
Fin du livetweet, bonne soirée !
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Bienvenue pour la traditionnelle sélection des délibérations du CONSEIL MUNICIPAL DE LYON DU JEUDI 10 NOVEMBRE 2022 🎉🥳❤️🥰🎁
On commence par différents rapports des mandataires, dont celui de @lpa_mobilites. Son bilan 2021 se révèle, d'après le rapport, encore impacté par les conséquences des crises sanitaires et la charge du minimum garanti au parking de l'aéroport de St-Exupéry.
La construction-acquisition de nouveaux logements continue son chemin, cette fois-ci au bénéfice des 7e et 4e arrondissements.
Allez, avouez que ça vous avait manqué. Mardi, c'est aussi la rentrée pour le CONSEIL MUNICIPAL DE LYON 🥳🥳🥳🥳 #CMLyon
Petit tour des délibs à l'ordre du jour.
On va débuter par une recomposition de l'équipe des adjoints municipaux, suite à la démission de Nicolas Husson à la fin de l'été.
Vous avez aimé le conseil métropolitain et le conseil régional de cette semaine ? Vous allez adorer le CONSEIL MUNICIPAL DU JEUDI 7 JUILLET !!!!!🥳🥳🥳🥳
Ce conseil municipal va être chargé : pas moins de 20 pages de délibérations... Et va rentrer directement dans le vif du sujet avec une q° du 7e ardt sur la place Gabriel Péri.
La loi PLM enfin en action. Cheval de bataille de @NPG_Lyon sous les mandats précédents, l'inventaire des équipements de proximité dont la gestion a été (enfin) déléguée aux arrondissements va continuer à être alimenté.