La "Illinois Long-Term Selection Experiment" a bien été menée sur la maïs comme la majorité l'a trouvé, bravo aux 23% qui ont trouvé que les caractères
sur lesquels la sélection a agit sont les taux de protéines et d'huiles dans le grain !
La sélection qui y est menée depuis >100 cycles a permis de produire 9 populations apparentées qui ont participé à la découverte de nombreux gènes et a la découverte des réponses d'un génome à la sélection artificielle.
Cette expérience inédite par sa durée commence en 1896 sous l'impulsion de l'équipe de Cyril G. Hopkins par le choix d'une population de maïs nommée "Burr's White".
163 épis issus d'une fécondation aléatoire (open pollination) de cette variété ont été choisis.
Le taux de protéines et de lipides ont été mesurés sur qq grains par épis et les 24 meilleurs épis pour le taux de protéine ont constitué le matériel de départ de la souche IHP (Illinois High Protein)
les 24 meilleurs épis pour le taux de lipides ont constitué le matériel de départ de la souche IHO (Illinois High Oil)
Il a été fait de même avec les 12 épis présentant le taux de protéines le plus faible : souche ILP (Illinois Low Protein) et le taux de lipide le plus faible : souche ILO (Illinois Low Oil)
On récapitule
pour les protéines IHP >> ILP
pour les lipides IHO >> ILO
Il a ensuite été entrepris une sélection récurrente de type "ear to row" (un épi à la ligne) chaque année sur ces 4 populations. C'est une méthode de sélection appelée "sélection familiale demi frère"
Comment ça marche ici ?
Au sein de la population (partie du haut) on sélectionne les meilleurs épis portant les graines qui remplissent le critère choisi (max taux de protéines , de lipides ; min taux de protéines , de lipides) en testant entre 60 et 120 plantes
Un échantillon de chaque épi (dans le schéma = famille) est testé et le top 20% (ou le min 20%) est conservé pour la génération suivante (on repart vers le haut du schéma) en mélange
Et ainsi du suite
On parle de "sélection familiale demi frère" parce qu'il n'y a pas de contrôle de la fécondation et que la famille (l'épi ici) est constituée de descendants qui n'ont qu'un seul parent en commun : ils sont donc demi frères
Les mesures de taux de protéines pour les populations IHP et ILP sur une centaine de génération montre l'efficacité sur le long terme d'une telle sélection pour les 2 types de sélection (taux de protéines x 2,5 pour la population IHP)
Et pour les populations IHO et ILO également (taux de lipides x 4 pour la population IHO)
... a ceci près que les limites techniques de détection d'un faible taux de lipides dans la population ILO n'a pas permis d'aller au dela de la génération 85
Une autre façon d'observer cette efficacité de la sélection sur a population
Il est à noter que malgré + 100 cycles de sélection, il reste suffisamment de variabilité génétique dans ces populations. Cette méthode de sélection parmi les 1eres mises en oeuvre par les sélectionneurs (Vilmorin 1856 sur le taux de sucre des betteraves) présente
néanmoins des inconvénients. Un des principaux inconvénients est une "force de la sélection" plutôt faible ce qui nécessite un grand nombre de cycles. C'est pour cela qu'elle a petit a petit laissé la place a d'autres methodes (ou du moins a une combinaison de methodes).
Dans cette expérience les limites physiologiques ont été probablement atteintes dans les populations ILP et ILO et ceci liées a des taux de germinations très faibles à partir des générations 48-50
Il a donc été choisi de créer d'autres sous populations à partir de ces générations 48-50 en "inversant la sélection".
Ainsi les populations suivantes ont été créées :
- Reverse High Protein (RHP) a été sélectionnée à partir de la population IHP sur le critère "min taux de protéines"
- Reverse Low Protein (RLP) a été sélectionnée à partir de la population ILP sur le critère "max taux de protéines"
Idem pour les RHO et RLO à partir des ILO et IHO
Les résultats obtenus confirment la relative variabilité génétique résiduelles dans ces populations.
L'efficacité de la sélection étant cependant moindre du au fait que de nombreux allèles ont été fixés à l'état homozygote au sein de la population (il n'existe donc plus de source de variabilité pour ces facteurs au sein de la population)
Il existe également la population "Switchback High Oil" (SHO) sélectionnée a partie de la RLO au cycle 55 sur un critère "max taux de lipides".
La sélection des taux de protéines et de lipides ont eu un impact sur la morphologie du grain comme montré sur les courbes.
Ces populations ont permis l'identification de +100 facteurs génétiques pour le contrôle du taux de protéines et autour de 40 pour le taux de lipides (estimations)
Elles restent aujourd'hui un matériel de choix pour des études des dynamiques du génome en réponse aux pressions de sélection.
La découverte de chromosomes surnuméraires en 1907 chez la Punaise américaine de la Floride (Acanthocephala terminalis) est confirmée en 1915 chez le maïs. Il seront nommés chromosomes B en 1928 lors de travaux également chez le maïs.
Les chromosomes B sont présents chez de nombreuses espèces, comme les champignons (environ 10 espèces recensées) , les animaux (environ 500 espèces recensées) et les plantes (environ 1400 espèces recensées).
Bravo a toutes et a tous, les 4 réponses étaient valables, en effet cette nouvelle publication permet d'apporter un nouvel éclairage sur la domestication et la sélection de la carotte
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L'article publié cette année permet de préciser les mécanismes de domestication et de création de variétés cultivées
Je ne m'étendrai pas sur la partie qui parle de l'assemblage & l'annotation d'un génome de référence de qualité supérieure à ce qui était disponible jusque là
1- Identification de la structure des populations de carotte
Les autrices et auteurs ont séquencé 630 génomes issus de
- 95 carottes sauvages
- 533 variétés cultivées (cultivar et variétés de pays)
- 2 espèces apparentées : Daucus syrticus et Daucus sahariensis
La fécondation à l’intérieur d’une fleur fermée est appelée la cléistogamie, elle reste minoritaire dans le monde végétal où la chasmogamie (fécondation d’une fleur plus ou moins ouverte) reste la règle, mais est observée dans de nombreuses familles suggérant un avantage sélectif
Chez la violette odorante on observe ainsi 2 types de fleurs :
les fleurs ouvertes qui sont bien visibles et de couleur très caractéristique
L'agave bleu (Agave tequilana / Agave angustifolia ssp. tequilana cv azul Web) est une des nombreuses espèces d'agave (environ 200) qui sont pour la plupart originaires du Mexique.
Son utilisation très ancienne dépasse largement la seule production d'alcool, si ces considérations ethnobotaniques vous interessent, je vous conseille la lecture de cet article tela-botanica.org/2019/08/lagave…