Il m’a fallu quelques heures pour rédiger ce thread ⬇️
Quelques heures pour digérer et tenter d’analyser ce que nous avons vécu hier à #SainteSoline. Dormir un peu malgré le bruit sourd des explosions qui se répète dans nos têtes.
Dormir malgré les images de blessés, la peur sur les visages qui contrastait avec la joie du début de journée. La joie d’être ensemble, des dizaines de milliers à défiler pour ce bien commun et précieux qu’est l’#eau.
Tôt le matin, nous nous sommes retrouvé à #Vanzay pour le départ de la manifestation, des collectifs, @ConfPaysanne, les partis politiques, les syndicats, des délégations internationales, des jeunes, des vieux, des familles…
Toutes et tous sommes partis sur les chemins et à travers champs pour rejoindre la #megabassine de Sainte-Soline.
Ambiance bon enfant, des chants, des fanfares, des slogans appelant à la convergence entre luttes sociales et luttes écologiques.
Arrivés sur site, nous découvrons la bassine fortifiée, défendue par 3200 gendarmes, des blindés.
La préfecture annonce 6000 manifestants, ce qui selon ses chiffres donne un ratio d’1 gendarme pour 2 manifestants.
Un déploiement disproportionné pour protéger quoi ? Un trou grand comme le stade de France plein de vide ! Un coût financier hallucinant, et un bilan humain inacceptable.
En n’autorisant pas cette manifestation, Gérald Darmanin a créé les conditions de la violence et a mis en danger les manifestants, comme les forces de l’ordre censées protéger ce tas de terre.
La préfecture annonce le tir de 4000 grenades pour une action qui a duré moins de 3h : ce qui fait un tir de grenade toutes les 3 secondes ! Que craignaient-ils ? Qu’on rebouche ce trou avec nos petites mains ?
Au bout de quelques minutes, les premiers blessés par les tirs de grenades commencent a affluer du côté où nous étions, à distance de la bassine. Nous entendons « médics ! médics !» sans arrêt. Derrière nous s’organise une base arrière pour que s’effectuent les premiers soins.
La situation se dégrade avec le déploiement d’une sorte de BRAV-M en quads. Ils nous contournent, vont et viennent, cherchent un accès. Nous comprenons qu’ils sont là pour disperser les milliers de manifestants qui restent à distance des explosions et des panaches de lacrymos.
L’escadron s’élance dans le champ, au revers de la manif, et tire. Déluge de lacrymo, la manifestation disparait sous l’épais brouillard. Nous, les élus, décidons de former une chaine humaine pour protéger les blessés, certains dans un état grave ne sont pas transportables.
Nous sommes en écharpe, crions qu’il y a des blessés graves à évacuer. Rien à faire, des grenades explosent à nos pieds, la lacrymo nous submerge. Là où nous étions personne ne représentait de menace : des médics affairés autour de corps allongés dans des couvertures de survie.
S’en suit un moment de panique. Et un calme étrange revient, on découvre l’ampleur des blessures, des plaies, des visages bandés. On nous communique qu’il y a des urgences vitales à prendre en charge et à évacuer mais que le SAMU a pour ordre de ne pas approcher.
Des collègues appellent la préfecture, donnent les coordonnées GPS, les minutes semblent interminables. De l’autre côté de la bassine nous savons qu’un homme est entre la vie et la mort mais les secours n’arrivent pas.
A côté de nous des dizaines et des dizaines de personnes arrivent, portés, hagards, qu’on tente d’évacuer par voiture. Certains ont des plaies très graves au visage, des fractures ouvertes.
A la base, interdire de manifester contre l’accaparement d’un #biencommun est grave. Le point de vue des opposants aux #bassines est solide, étayé, scientifiquement sourcé.
Mais justifier par cette interdiction des moyens de répression démesurés, notoirement dangereux et décriés, puis refuser que les blessés aient accès aux soins, au SAMU, c’est un nouveau pallier que le ministère de l’Intérieur a franchi. Etre aux abois ne justifie pas tout.
Je réitère tout mon soutien à toutes celles et ceux qui aujourd’hui revendiquent et manifestent pour que la question de l’eau, bien commun vital, ne soit pas accaparée par les intérêts mercantiles d’un mode de production agricole intensif dépassé.
Ce matin, l’examen de la #ReformeDesRetraites reprend à l’Assemblée nationale #DirectAN, après l'examen vendredi en Commission des Finances.
Petit tour d’horizon des perles macronistes, qui peinent à défendre leur réforme, quitte à bien s'arranger avec la réalité.
Un thread ⤵️
Mathieu Lefèvre : « vous considérez que le travail, c’est la torture ».
Vous apprécierez la nuance du propos 🙃
Et forcément, quand on refuse le concept même de pénibilité, nos propos et nos récits du travail ont de quoi choquer.
Sylvain Maillard : « l’index seniors est une proposition des syndicats ».
Les syndicats en question ⤵️
CGT : "ça ne va pas changer grand-chose".
CFDT : "quand on aura mesuré si l’entreprise ne joue pas le jeu, il ne se passera rien".
CFE-CGC : "C'est bidon".
En meeting à Moulins contre la #ReformeDesRetraites aux côtés des organisations syndicales et les représentants des partis de la NUPES, je reviens sur l’importance d’être uni·es face au gouvernement. Ensemble, nous construisons le front syndical et politique.
"Ce que je vois dans ce texte, c’est une réforme qui est injuste, qui sera inefficace mais surtout qui est purement idéologique."
Pour E. Macron, les travailleurs doivent payer les cadeaux fiscaux aux riches et aux grandes entreprises. Nous y opposons le partage des richesses.
Le déficit agité en 1er argument par le gouvernement ne nous inquiète pas plus qu'il n'inquiète le COR.
Pour que notre système tienne et assure à tous une vie digne, il y a des solutions : égalité salariale F/H, hausse des salaires... Le projet macroniste n'en fait pas partie !