Thread by @CabriolesDouze

Alors ? Le COVID c'est fini ? L'OMS a levé l'alerte maximale, mais qu'en dit le virus lui-même ? Et qu'en est-il dans les pays voisins qui n'ont pas achevé d'invisibiliser la pandémie ?

Un thread qui vous fait voyager dans les égouts des pays frontaliers (miam) 🌊🧵

Pour rappel il y a plusieurs moyens d'évaluer la circulation virale :
- enquête épidémio par échantillonage en population (type ONS au UK)
- dépistage clinique (pharmacie/labo/hopitaux)
- surveillance de la charge virale dans eaux usées
- surmortalité (a posteriori)

Le 1er (le + fiable) n'a jamais été mis en oeuvre en Fr. Le 2nd a été méthodiquement cassé par le gvt, tout le long de la chaîne sanitaire. Le 3eme, était assuré par le @RObepine,et définancé début 2022 pour l'entrée en campagne d'Omicron aka 'c'est fini'
radiofrance.fr/franceinter/en…

Du coup au pays du macronoraoultisme dont les contributions majeures à la pandémie mondiale sont le traitement frauduleux HCQ, le mensonge de la 'dette immunitaire', et la risée internationale de la définition psychosomatique du COVID Long, l'épidémie officiellement en est là 👇

Plutot cool non ? Fin de partie en mode @chbeziers ?

https://twitter.com/winslow_la/status/1655490391112548352

Mais au contraire de France 🏅 tous les pays frontaliers ont maintenu une surveillance du Sars-Cov-2 dans les eaux usées. Allons faire un petit tour des villes frontalières et en profiter pour apprendre à dire "eaux usées" dans différentes langues.
Pas de test, pas de virus ?

Avant de commencer notons qu'il existe des limites à la surveillance virale dans les eaux usées, mais qu'elle demeure néanmoins "une méthode bien + représentative de la circulation virale réelle que les simples données issues des dépistages cliniques" :

https://twitter.com/C_A_Gustave/status/1654147030535610375

Trève de babillage, c'est parti !

🇧🇪Première étape la Belgique ! où la 'Wastewater surveillance' (oui ils disent tout en anglais, même le périph ils l'appellent le 'Ring') est effectué par @sciensano .

Avec un tableau de bord fort pratique (mais pas d'affichage simultané cas/eaux usées) :
lookerstudio.google.com/embed/reportin…

Ici la charge virale par jour et pour 100000 habitants, depuis août 2020, dans les eaux usées de Froyennes, situé à 30 minutes en voiture de Lilles.

Nous avons ajouté une ligne rouge qui signale le niveau de la récente vague pour faciliter la comparaison avec les précédentes.

A l'autre bout de la province du Hainaut, les eaux usées de Montignies-sur-Sambre à 1 heure environ en voiture de Charleville-Mézières.

Que voit-on en ce qui concerne la récente vague de février-mai 2023 ?
- la charge virale est nettement supérieure à celle de janvier à novembre 2021 (pré-Omicron)
- et, à part les pics de janvier et juillet 2022, elle reste proche des vagues de novembre 2021 à mai 2022.

Comparons avec le nombre de cas confirmés par tests dans la province de Hainaut où sont situées les 2 villes.

Si l'on se fiait à cette mesure la récente vague semblerait être une des plus petites de toute la pandémie.

Comment pourrait-il en être autrement ?

Comme en France, les politiques de normalisation de la pandémie ont fait s'effondrer le nombre de tests. Mais si l'on compte environ 35 000 tests par jours pour une population de plus de 11 millions d'habitants…

La France quant à elle compte désormais autour de 30 000 tests par jour pour une population de plus de 65 millions d'habitant. Quelqu'un faisait récemment remarquer que cela faisait moins d'1 tests par jour par commune. Autant lire la dynamique épidémique dans du marc de café !

🇱🇺 Seconde étape le Luxembourg dont la capitale est à 1h de Metz.

Le suivi des eaux usées est effectué par le Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST) : list.lu/fr/covid-19/co…

Dans le rapport du 3 au 10 avril on y trouve ce graphique très intéressant pour observer le découplage 'cas confirmés / eaux usées'

On constate qu'avant septembre 2022 cas confirmés et charge virale des eaux usées sont 'similaires' puis qu'elles s'éloignent de + en + fortement.

Les cas confirmés par tests [en gris] chutent radicalement, alors que la charge virale prélevèe dans les eaux usées [en bleu] continue de s'élever fortement, témoigant d'une circulation virale toujours importante.

Bien plus importante que ce que montre le suivi par tests.

🇩🇪Continuons en Allemagne, où vous pouvez avoir un aperçu de l'évolution de la 'Viruslast im Abwasser' (charge virale dans les eaux usées) sur le Pandemieradar du @rki_de:
rki.de/pandemieradar

Les bulettins réguliers et la surveillance des variants : rki.de/DE/Content/Inf…

Mais pour ne pas trop nous éloigner de la frontière nous allons jeter un oeil à la région de Stuttgart, située à 2h de Strasbourg, où l'on observe un découplage similaire (et aussi une synchronicité bien moindre qu'au Luxembourg)
stuttgart-stadtentwaesserung.de/unternehmen/se…

Les lignes rouges du niveau de la dernière vague pour le Luxembourg et Stuttgart :

🇨🇭Nous arrivons en Suisse où le suivi du Sars-Cov-2 dans les eaux usées est effectué par @EPFL_en et @EawagResearch :
sensors-eawag.ch/sars/overview.…

Même schéma : découplage à partir de l'automne 2022. Les "cas confirmés" s'effondrent alors que la croissance virale continue.

Et c'est ici que nous allons commencer un nouveau jeu intitulé le 'Jeu Oh un Pic'
*cimballes* 🤹
#Saccage2024

Exemple : Prenons la ville de Bâle, toujours en Suisse, à 30 minutes en voiture de Mulhouse.

Avant le découplage même quand les taux n'évoluent pas paralèllement les variations se répondent, mais après le découplage de l'automne 2022...

On remarque que la récente vague est la troisième plus grosse vague de la pandémie en terme de circulation virale, et si on se concentre sur la courbe trompeuse des 'cas confirmés' on remarque également que :

Oh un pic !

🇮🇹 Continuons en Italie où la surveillance des eaux usées (acque reflue) est effectuée par Istituto Superiore di Sanità :
iss.it/en/cov19-acque…

(mais nous n'avons pas trouvé d'accès public aux données)

Par contre la région du Piémont, qui borde la frontière française, produit un bulletin régulier avec des graphiques présentant l'évolution eaux usée 🔴 / cas confirmés 🔵 :
regione.piemonte.it/web/temi/sanit…

Ici le bulletin de mars 2023, qui présente les données octobre 21 à mars 23.

Avec un zoom sur certaines villes, comme ici Alessandria ou Asti (à 2h de Briançon).

🇪🇸 Dernière étape de notre voyage, los aguas residuales (eaux usées) de l'Espagne !

Celles-ci sont scrutées par le VATar (Vigilancia y Alerta Temprana de COVID-19 en aguas residuales) :
miteco.gob.es/es/agua/temas/…

Et nous posons nos bagages à Figueres, à seulement 45 minutes de Perpignan.

Où différents acteurs publics de Catalogne ont développé l'outil le plus pratique que nous ayons vu depuis le début de ce voyage : sarsaigua.icra.cat

Ici depuis juillet 2020 :

Et là un zoom allant de septembre 2021 à avril 2023.

On vous laisse faire les traits rouges mentalement pour comparer aux vagues passées.

🗺️Bilan du voyage :

- la politique de casse du dépistage a invisibilisé la pandémie et rend l'interprétation de la dynamique épidémique à partir du suivi des 'cas confirmés' très hasardeuse (pour le dire gentiment)

- les eaux usées montrent que la récente vague est une des + importantes à ce jour, avec un impact faible en terme de décès grâce à l'efficacité vaccinale, mais si l'évaluation basse de 10% de Covid Longs se vérifie, de nombreuses vies vont être fortement impactées.

- mais surtout... la circulation virale ne redescend jamais au niveau qu'elle pouvait atteindre dans le creux des vagues de 2020 et 2021. Cela met en danger de mort toutes les personnes à haut risque, et en danger de séquelles lourdes asbolument tout le monde.

Nous aurions aimé vous annoncer qu'après avoir arrêté un nuage nucléaire cette frontière arrête également les virus aérosols.

Mais ce n'est pas le cas.

Voici la nouvelle normalité. Aucune "vaguelette post-pandémique" à l'horizon. Mais une marée haute continue de contaminations. Un nombre d'hospitalisations qui ne redescend pas en dessous de 10 000 depuis plus d'un an.

Maintenant un mot sur l'annonce de l'OMS.

Cette pandémie a démontrée ce que nous savions déjà : l'OMS est une courroie de transmission des politiques de destruction néolibérales. Elle n'est pas là pour protéger la santé des classes populaires mais celle du capitalisme.

Le fait que la déclaration de la "fin de l'urgence" soit présentée comme la "fin de la pandémie" n'est pas une erreur, c'est le but. L'OMS, avec ses armées de communiquants, savaient parfaitement l'effet que cela produirait. Ils ne se disent pas "oups, ils ont mal compris" !

- L'OMS a menti pendant 2 ans au sujet des connaissances scientifiques établies sur le mode de transmission principal du COVID, l'aérosolisation. Ce mensonge délibéré a eu des conséquences criminelles incalculables.

- L'OMS a agit main dans la main avec des scientifiques financés par des acteurs de la Great Barrington Declaration (GBD), le manifeste eugéniste de l'extrême droite libertarienne promouvant l'infection de masse.
bylinetimes.com/2021/05/07/top…

- L'OMS compte comme conseiller de son 'COVID-19 IHR Emergency Committee', Anders Tegnell, maître d'oeuvre du libertarianisme sanitaire suédois (

https://twitter.com/CabriolesDouze/status/1537055276322398209

), proche de la GBD et de nombreux acteurs d'extrême droite.

https://twitter.com/NDLoubere/status/1639734354426359810

Les urgences de l'OMS ne sont pas les notres.
Un virus n'attend l'avis d'aucun comité pour continuer ou arrêter ses ravages.
Act Up, les YoungLords, les luttes contre le racisme environnemental, n'ont jamais attendu l'avis d'une officine capitaliste pour définir leurs urgences.

Notre choix reste le même :

- Accepter passivement de nous laisser infecter plusieurs fois par an par un virus aux conséquences multisystémiques, que les personnes à hauts risques soient mises en danger et exclues partout, voir des camarades contracter des COVID Longs 1 à 1...

... Accepter que l'hopital public se fasse lentement laminer par le COVID, que les lieux de soin soit des lieux de mise en danger, et ainsi deviennent inaccessibles à celleux qui en ont le plus besoin.

- Ou bien refuser. Défendre la prévention populaire et la réduction des risques sur nos lieux de travail, dans nos lieux de soins, dans nos espaces de luttes.

https://twitter.com/infirmierSNPI/status/1655631101023379458

Attaquer les responsables de la mise en danger de toustes et de la désinformation. Se battre pour l'autodéfense sanitaire. Prendre soin de nous, de nos proches, de nos camarades, de nos collègues, de nos voisin·es.
Prendre soin de nos luttes.

https://twitter.com/pride_banlieues/status/1652018170004160523

***
Addendum : On nous signale une erreur sur le nombre de tests quotidiens en Belgique qui serait de 2640 et non 35000. Soit un rapport tests/population encore pire qu'en France. Merci pour le signalement @tha0507 .

https://twitter.com/tha0507/status/1656531758223859713