[1 journée d'entrepreneuse] J80 #FrAgTw
Aujourd'hui, journée mixte bureau le matin + terrain l'après-midi.
Ce matin, j'ai travaillé sur les partenariats avec les laboratoires d'analyses de sol. Je vais donc pouvoir proposer diverses analyses en fonction du besoin de l'agriculteur
Je vais proposer des reliquats azotés, des analyses de sol classiques (P,K, pH, oligos, MO, CEC). De la granulométrie (même si ça sert rarement).
Mais aussi des analyses d'effluents (fumiers, lisiers, digestat, boues)
Des analyses de sève.
Et des analyses de fertilité biologique
Ensuite le téléphone a pas mal sonné.
En cause, la fin de durée de protection des derniers fongicides sur blé et apparition de symptômes. Et un peu de panique par les agris en mode : regarde mon blé il est malade.
Alors on se calme et on respire, ça va bien se passer!
Et j'ai une bonne suggestion à faire dans ce genre de situation. Le test de la bouteille. Facile et rapide à mettre en place.
L'objectif est de prendre des feuilles symptomatiques et de les faire incuber dans une bouteille à température ambiante avec un peu d'eau.
Ainsi s'il y a un champignon au bout de 24-48h on voit apparaître les spores ou organes de reproduction (pustules ou picnides).
On sait ensuite si on a affaire à une maladie ou juste des symptômes physiologiques.
C'est ce qu'a fait l'agriculteur ici. Et on voit des feuilles avec des tâches qui ont bien bruni et d'autres qui n'ont pas bougé!
Dans les tâches brunes, de plus près on devrait voir des points noirs, les picnides de la Septoriose.
Étant donné qu'il reste plus d'un mois avant la récolte et qu'il est prévu des orages et de la pluviométrie. + des stades pas très avancés dans l'Indre, nous avons discuté avec l'agriculteur pour intervenir avec un fongicide afin de faire ce qu'on appelle un relai de protection.
Ce n'est pas toujours ainsi. L'année dernière, il faisait tellement sec et les cultures étaient minables par endroit qu'on n'avait même pas fait de fongi du tout parfois!
Mais les échos de la plaine et les observations de cette semaine sont assez clairs. Le risque reste important.
Ici photo reçue ce matin du Nord de l'Indre.
Et ici encore mais dans le Sud de l'Indre !
Ensuite cet après-midi, je me suis rendue dans le 79 pas loin du marais poitevin pour une visite spécifique.
Visite d'un essai variété de colza par @terresinovia sur la tolérance à l'orobranche rameuse.
C'est un parasite strict du colza.
Son petit nom : Phelipaea ramosa
L'orobranche n'est pas une vraie plante. Elle germe lorsque le colza présent produit des exsudats racinaires. Elle va ensuite s'accrocher au colza et mettre en place des suçoirs pour se développer.
L'orobranche est surtout localisée en Poitou Charente : Vendée, Charente, Charente Maritime et les 2 Sevres.
Il convient donc d'être très vigilant comme dans mon cas pour ne pas disséminer les graines.
Nettoyage des chaussures et de la voiture, surbottes si besoin.
Les graines se conservent plus de 10 ans. La dissémination se fait facilement par le vent, les machines, la semence...
La multiplication est facile, environ 100 000 à 1M de graines par pied.
En plus elle peut aussi se développer sur les adventices comme le gaillet, géraniums, erodium, calépine ou Ammi majus...
On l'a reconnait facilement à ses fleurs de petites tailles, jaune pâle cernées de bleu violet.
L'orobranche est un fléau.
Les pertes de rendement peuvent être très importantes. Jusqu'à 90-100% de pertes en cas d'attaque précoce et intense.
Les plantes se nanifient, de la chlorose des feuilles (jaunissement) et vont même jusqu'à la disparition des pieds.
Exemple en photos
En conséquence, dans les parcelles très infestées les agriculteurs ont dû bannir le colza de leur rotation.
Cela a des conséquences importantes sur l'agriculture locale
Le colza reste une tête d'assolement pour les céréales et une solution pour limiter les problèmes d'adventices
Par ailleurs, lorsque la culture de colza est bien maîtrisée, la rentabilité est là.
Ainsi le manque à gagner peut être considérable. Surtout dans des parcelles à des niveaux de réserve d'eau faible (30 mm, 15 cm de terre) et sans apport extérieur (exit l'irrigation par endroit
Alors que le panel des produits phyto se réduit et que les possibilités de culture sont limitées ou risquées quel est l'avenir de cette agriculture sans innovation?
Les réserves de substitution sont un moyen d'y répondre en le couplant à la création de filières de VA.
Par exemple, le pois chiche, la lentille pour l'alimentation humaine. Ou encore la production de semences (luzerne, trèfles, persil, coriandre et cie).
Mais cela met du temps à se mettre en place. Si on fait confiance à nos agris et quon n'entrave pas les décisions?
Alors en attendant que les gens ouvrent les yeux, il y en a qui travaillent sur le colza pour trouver des solutions.
On sait d'ores et déjà que se sera pas une solution miraculeuse mais c'est mieux que rien.
C'était le but de cet essai.
Essai mis en place déjà depuis plusieurs années en lien avec les semenciers.
Cette année l'infestation orobranche du site visité était très intense. Du jamais vu d'après les habitués.
Avec des symptômes de décoloration dès l'automne sur le témoin sensible.
Ensuite un décrochement net entre fin avril et mai. Alors qu'avant certaines variétés n'avaient pas bronché.
Les notes vont de 1/9 à 7/9 pour vous dire....
On voit d'ailleurs bien les pieds qui ont disparu sur les 2 premières photos.
Une note de 9/9 est considérée comme un colza qui n'a pas subi d'impact négatif de l'infestation d'orobranche. 1/9 il n'y a presque plus ou plus de colza.
J'espère que ce petit fil orobranche aura permis de mettre en lumière les difficultés de l'agriculture locale du Poitou Charente et vous fait prendre conscience de la nécessité d'innover et de permettre la mise en place de nouveaux moyens de production pour sécuriser les fermes.
Bonne soirée à tous et à demain pour la suite!
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[1 journée d'entrepreneuse] J81 #FrAgTw
Aujourd'hui, journée de bureau.
Ce matin, point organisation pour aller en formation début juin sur le semis direct sous couvert permanent avec @terresinovia.
J'ai vraiment hâte d'y être!
@terresinovia Ensuite discussion avec un agriculteur dans le sud du Cher sur ses couverts.
Vous vous en doutez donc, j'ai travaillé sur des propositions de couverts pour mettre avant pois de printemps et méteil.
J'ai fais en sorte de partir sur une base de mélange tout prêt.
@terresinovia Par exemple ici un mélange fénugrec, radis chinois, nyger (cousin du 🌻) et phacélie.
J'ai rajouté de l'avoine d'hiver (que l'agri a en stock), du lin et de la moutarde d'abyssinie. Moutarde plus tardive à floraison que les autres espèces de moutarde (la blanche et la brune).
@bcassoret On va commencer par une carte celle du GISSol en lien avec @InfoEtSols nottamment.
Regardez bien ou le stockage du carbone est le important et vous verrez en partie les zones d'élevages!
Les stocks les + élevé sont observés dans les zones d’altitude ou dans les zones de prairie. Les stocks élevés en zone montagneuse s’expliquent par l’effet combiné du climat montagnard T° faibles et pluviométrie ++ avec périodes d’anoxie peu favorables à la minéralisation du C
[Vis ma vie d'agro] Tweet spécial
C'est une journée un peu particulière pour moi aujourd'hui.
Je commémore la mémoire d'un agriculteur. Mais pas n'importe lequel.
Laissez moi vous expliquer en thread.
Prévoir les mouchoirs pour les âmes sensibles comme moi @Fragritwittos#FrAgTw
Il y a 4 ans de ça j'ai démarré mon année par un enterrement le 03/01/2019. Celui de Pierre, 33 ans, jeune agriculteur et éleveur de limousines sur Ecueillé.
Pierre je l'ai rencontré à l'occasion de mon 1er travail en chambre d'agriculture. J'ai commencé ce travail en mars 2017.
Je travaillais en antenne décentralisée avec 2 autres collègues. Moi au service Agronomie et eux au service Entreprise. C'est mon collègue Alain qui a d'ailleurs travaillé et aidé Pierre à s'installer sur la ferme.
De mon côté, j'animais des groupes de développements dont un CETA