@bcassoret On va commencer par une carte celle du GISSol en lien avec @InfoEtSols nottamment.
Regardez bien ou le stockage du carbone est le important et vous verrez en partie les zones d'élevages!
Les stocks les + élevé sont observés dans les zones d’altitude ou dans les zones de prairie. Les stocks élevés en zone montagneuse s’expliquent par l’effet combiné du climat montagnard T° faibles et pluviométrie ++ avec périodes d’anoxie peu favorables à la minéralisation du C
Les stocks de C faibles à moyens sont caractéristiques des sols des grandes plaines de culture ainsi que des sols limoneux, comme par exemple dans le grand Bassin parisien Les stocks les + faibles sont en Languedoc-Roussillon. Importance de la vigne, culture restituant très peu
Donc déjà on part du constat que les prairies et forets ont globalement plus de C dans le sol. Mais ce n'est pas tout. La répartition du C n'est pas la même.
Ci dessous on voit bien la distribution du carbone dans le profil de sol.
et ici sur l'âge du carbone dans les sols :
Des travaux montrent les effets significatifs de chgts d'utilisation des terres ou de pratiques sur le C profond des sols, une ⬇️ par la mise en culture de prairies ou de forêts. Une ⬆️ lors de la conversion de forêts en prairies...
L'introduction de légumineuses est aussi un levier positif important.
Après le constat parlons des mécaniques du stockage de C.
Le phénomène n'est pas linéaire et de nombreux facteurs influence le stockage.
Le + important étant ce qu'on appelle le "priming effect"
C'est la sur-minéralisation de la matière organique du sol après un apport de MO fraiche. Ce phénomène serait généré par 2 mécanismes distincts, la décomposition stœchiométrique et le « nutrient mining »
Ils ont chacun leur propre dynamique, leurs propres acteurs, leurs propres déterminants et leur propre stock de MO ciblés. Le premier serait plutôt lié à la séquestration de MO dans les sols et l’autre à sa déstabilisation.
Souvent considéré comme une perte nette de C, puisque l’effet le + rapporté est une stimulation de la minéralisation de la SOM native, jusqu’à 400 % selon le type de milieu et/ou les conditions du sol. Mais, il peut être négatif, avec jusqu’à 50 % de réduction des émissions de C
Alors pourquoi je vous parle de ça et des élevages, c'est maintenant ce que nous allons voir.
Je vous remet ici l'état des lieux par occupation du sol :
Evolution du C :
les essais français longue durée montre un déstockage de -200 kg C/ha/an, pouvant s’expliquer à la fois par les systèmes de culture mis en place et par un historique de retournement de prairies.
En Europe, la valeur est de -170 ± 330 kgC/ha/an.
La transition culture -> prairie se traduit par un stockage +++ de COS sur plusieurs 10aines d’années, . Les synthèses et méta-analyses rapportent des stockages additionnels sur la couche 0-30 cm variant de 300 à 800 kgC/ha/an.
A l’inverse, la transition prairie vers culture se traduit généralement par une perte de COS, de l’ordre de 50% du stock initial. Une décroissance progressive de la vitesse de perte C est observée avec le temps.
Résumé des évolutions par changement d'usage ici
Venons en maintenant aux leviers retenus pour augmenter le stockage de C dans un usage précis les prairies et pourquoi le rapport de la Cour des comptes est inquiétant.
Les écosystèmes prairiaux de longue durée sont également caractérisés par des stocks élevés (84,6 tC/ha), et une tendance à un léger stockage (+110 kgC/ha/an). L’analyse de la littérature a permis d’identifier deux leviers techniques ayant un effet presque toujours positif.
Apport de fertilisants (50 kgN/ha) et/ou ⬆️ des légumineuses, associée à une⬆️ des prélèvements d’herbe. Malgré l'⬆️ des prélèvements (par des fauches ou pâtures supplémentaires), la production additionnelle de biomasse augmente le retour au sol de carbone et accroit le stockage.
Ordre de grandeur d'une prairie fertilisée : de 0 à 300 kgC/ha/an.
L'exploitation de l’herbe par pâturage plutôt que par fauche, qui a aussi pour effet d’⬆️ le retour au sol de carbone du fait de la moindre exploitation de l’herbe (refus par les animaux…) et de l’apport des 💩
Plusieurs études ont montré que le stockage de C en prairie fauchée était inférieur à celui de prairies pâturées, avec une variabilité liée à la fréquence et à la date des fauches qui jouent sur la production primaire et donc sur les entrées de C vers le sol.
Vous y verrez les différentes conduites de Cédric sur sa parcelle et l'évolution des stockages de Mo et donc de carbone.
Grâce à l⬆️ des taux de MO induite par des coefficients d'humification et de minéralisation , qui sont eux aussi en ⬆️ du fait d'un changement d'adduction du carbone (cf Claire Chenu), le C est soustrait aux dégradations atmosphériques engendrées = habituellement 80% de pertes
L’impact CO2 est au-delà de 10 t CO2/hectare/an.
Donc pour en terminer avec les affirmations de @bcassoret
oui les prairies sans élevage stockent du carbone mais elles en stockent beaucoup moins qu'avec de l'élevage surtout s'il est bien maitrisé. Alors non, ce n'est pas une bonne nouvelle de CC de vouloir réduire les 🐄!
Surtout que sans élevage, certaines prairies finiront par être retournées et comme expliqué plus haut cela aura une incidence sur le relargage du carbone.
Plutot que de vouloir réduire les élevages, on devrait en ré introduire plus pour intensifier le cycle du Carbone!
A disposition pour toutes questions!
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[1 journée d'entrepreneuse] J81 #FrAgTw
Aujourd'hui, journée de bureau.
Ce matin, point organisation pour aller en formation début juin sur le semis direct sous couvert permanent avec @terresinovia.
J'ai vraiment hâte d'y être!
@terresinovia Ensuite discussion avec un agriculteur dans le sud du Cher sur ses couverts.
Vous vous en doutez donc, j'ai travaillé sur des propositions de couverts pour mettre avant pois de printemps et méteil.
J'ai fais en sorte de partir sur une base de mélange tout prêt.
@terresinovia Par exemple ici un mélange fénugrec, radis chinois, nyger (cousin du 🌻) et phacélie.
J'ai rajouté de l'avoine d'hiver (que l'agri a en stock), du lin et de la moutarde d'abyssinie. Moutarde plus tardive à floraison que les autres espèces de moutarde (la blanche et la brune).
[1 journée d'entrepreneuse] J80 #FrAgTw
Aujourd'hui, journée mixte bureau le matin + terrain l'après-midi.
Ce matin, j'ai travaillé sur les partenariats avec les laboratoires d'analyses de sol. Je vais donc pouvoir proposer diverses analyses en fonction du besoin de l'agriculteur
Je vais proposer des reliquats azotés, des analyses de sol classiques (P,K, pH, oligos, MO, CEC). De la granulométrie (même si ça sert rarement).
Mais aussi des analyses d'effluents (fumiers, lisiers, digestat, boues)
Des analyses de sève.
Et des analyses de fertilité biologique
Ensuite le téléphone a pas mal sonné.
En cause, la fin de durée de protection des derniers fongicides sur blé et apparition de symptômes. Et un peu de panique par les agris en mode : regarde mon blé il est malade.
Alors on se calme et on respire, ça va bien se passer!
[Vis ma vie d'agro] Tweet spécial
C'est une journée un peu particulière pour moi aujourd'hui.
Je commémore la mémoire d'un agriculteur. Mais pas n'importe lequel.
Laissez moi vous expliquer en thread.
Prévoir les mouchoirs pour les âmes sensibles comme moi @Fragritwittos#FrAgTw
Il y a 4 ans de ça j'ai démarré mon année par un enterrement le 03/01/2019. Celui de Pierre, 33 ans, jeune agriculteur et éleveur de limousines sur Ecueillé.
Pierre je l'ai rencontré à l'occasion de mon 1er travail en chambre d'agriculture. J'ai commencé ce travail en mars 2017.
Je travaillais en antenne décentralisée avec 2 autres collègues. Moi au service Agronomie et eux au service Entreprise. C'est mon collègue Alain qui a d'ailleurs travaillé et aidé Pierre à s'installer sur la ferme.
De mon côté, j'animais des groupes de développements dont un CETA