"L’expérience du travail contemporain est profondément marquée par son intensification" : "multiplication des contraintes, des cadences à tenir, des délais stricts à respecter, des demandes à satisfaire immédiatement, des files d’attente à « gérer », des interruptions fréquentes"
"Pourquoi cette intensification du travail est-elle si problématique ?" "La manière la plus rapide de procéder n’est pas nécessairement la plus adaptée, ce qui peut être source de pénibilités physiques et de risques pour la santé"
"risques accrus d’accidents du travail, de troubles musculo-squelettiques, de stress ou d’épuisement professionnel, et plus largement, sentiment d’un travail mal fait, trop vite expédié, dans lequel on ne se reconnait plus"
"sentiment dont les psychologues du travail ont démontré le caractère délétère tant pour les individus que pour les collectifs de travail."
"Cela explique qu’en 2019, 37 % des actifs occupés français déclarent leur travail « insoutenable », au sens où ils ne se sentent pas capables de tenir dans leur travail jusqu’à la retraite" dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/qu…
"Les métiers au contact du public (caissières, employé·e·s de la banque, de l’assurance et de l’hôtellerie-restauration), dans le secteur du soin (infirmières et aides-soignantes), de l’action sociale, certains métiers ouvriers non-qualifiés apparaissent les moins soutenables."
"L’intensité du travail et la faible autonomie au travail accentuent ce sentiment."
"Dans l’enquête européenne sur les conditions de travail réalisée en 2015, alors que 73 % des Européen·ne·s de 55 ans et moins se sentaient capables de tenir dans leur travail jusqu’à 60 ans, c’était le cas pour moins de 60 % des répondant·e·s français·e·s."
"Selon la DARES, on comptabilise encore 783 600 accidents du travail avec au moins un jour d’arrêt en 2019. Près de 40 000 d’entre eux donnent lieu à la reconnaissance d’une incapacité permanente (accidents graves), et 790 sont mortels." dares.travail-emploi.gouv.fr/sites/default/…
"Tout se passe comme si notre système productif devait inéluctablement générer un contingent stable d’accidents du travail. Mais la menace ne pèse pas uniformément sur le corps social."
"Les ouvriers ont sept fois plus de risques de connaître un accident grave que les cadres, et près de cinq fois plus un accident mortel."
Les secteurs de la construction, du transport et de l’entreposage ainsi que celui de l’agriculture sont traditionnellement fortement touchés par ces accidents du travail",
mais "c’est aujourd’hui l’hébergement médico-social et social, particulièrement dans les activités auprès d’adultes âgés ou handicapés, qui est le plus affecté, juste derrière l’intérim."
Pour comprendre les difficultés à améliorer la santé au travail, à faire du travail un facteur de bonne santé, il faut comprendre comment les maux du travail sont ni bien mesurés, ni clairement pris en charge,
voir la suite dans : sciencespo.fr/liepp/fr/conte…
La part de personnes appartenant aux classes moyennes est relativement importante en France : en 2014, elles constituent environ 78% de la population (26% de classes moyennes aisées, 34,7% de classes moyennes centrales et 17,4% de classes moyennes moins aisées) (définition BIT)
Contrairement à d’autres pays européens (notamment l’Allemagne et la Suède), la France n’a connu en volume ni d’érosion de sa classe moyenne ni de changement dans la part respective de ses composantes depuis la crise financière de 2008
#QueSaitOnDuTravail? "La grande séparation"
Les salariés du haut et du bas de la hiérarchie des salaires travaillent de plus en plus dans des entreprises différentes et ont de moins de chance de se croiser au travail.
Un nouveau texte d'@OlivierGodechot sciencespo.fr/liepp/fr/conte…
L'élite salariale de plus en plus concentrée et séparée des salariées de la moitié inférieure de la hiérarchie salariale
La désindustrialisation, les restructurations et la digitalisation ont alimenté cette évolution. sciencespo.fr/liepp/fr/conte…
"Réduire le coût du travail", comment cette obsession française a intensifié et dégradé le travail en France.
Ma contribution à notre série #QueSaitOnDuTravail? du LIEPP sciencespo.fr/liepp/fr/conte…
un long🧵
Depuis plus de trente ans, le travail en France n’est pas conçu comme un atout sur lequel les entreprises et les services publics pourraient s’appuyer pour améliorer leurs produits ou leurs services, mais comme un coût qu’il faut réduire par tous les moyens.
2/12 Le retrait est en train de devenir la solution la moins coûteuse. L’obstination alimente la protestation, le retrait la stopperait. Le pire est la radicalisation et la violence
Cette réforme touche, plus que les autres, et sans compensation, les classes moyennes peu qualifiées. Or ces catégories qui ont le sentiment d’être les grands perdants des mutations économiques constituent le premier réservoir de vote pour les partis populistes de droite radicale
Cette réforme impose de travailler plus longtemps aux personnes qui supportent de - en - la dégradation des conditions de travail. Or les mauvaises relations de travail sont au cœur du ressentiment social qui nourrit le vote pour les partis populistes de droite radicale.