#sophisme
Thread.
Justine Triet ne remet pas en cause le modèle français, qui est à tout point de vue vertueux pour la diversité du cinéma. Elle s’inquiète d’un courant de pensée qui vise à faire du cinéma un produit financièrement attractif…
…de sorte que ce secteur puisse attirer massivement des investisseurs privés. Hors, ce raisonnement relève à mon sens d’un fantasme. Globalement, le marché national français est trop étroit pour amortir à lui seul les investissements à risque…
…et les marchés étrangers sont dominés par les blockbusters hollywoodiens et/ou les films nationaux et donc difficiles à conquérir.
L’observation historique et le bon sens nous enseignent également que le cinéma est une activité risquée et hautement imprévisible quant au résultat (artistique et commercial).
C’est donc l’équilibre financement privé / financement public, la régulation et le principe de redistribution qui assure la cohésion et la pérennité de l’ensemble du système.
Le @cnc doit rester le garant d’un système imaginé dès 1948, qui a fait ses preuves et que de nombreux pays nous envient, tout en l’adaptant à la révolution numérique qui bouleverse les techniques de fabrication et de diffusion des films ainsi que les usages.
Cela nécessiterait une réflexion, un débat de fond, sur la place de l’art, de la culture, et des artistes dans notre société actuelle. N’oublions pas la célèbre formule de Malraux « Le cinéma est un art ; et par ailleurs, c'est aussi une industrie. »
Quel autre pays au monde peut se targuer d’avoir produit sur les 2 dernières années : 2 Palmes d’or (Julia Ducournau et Justine Triet), 1 Lion d’or (@AudreyDiwan ), 1 Lion d’argent (Alice Diop) et 1 Ours d’or (Nicolas Philibert) ?
Tous ces films ont-ils ou seront-ils rentables ?
Pour ce faire, le CNC doit garder son indépendance et son autonomie financière.
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