Thread by @YvDelx

Chacun va y aller de son petit refrain. Aujourd'hui nous avons la version qui prétend qu'il suffit de dire la messe Paul VI en latin ad orientem avec quelques fioritures et ainsi l'affaire sera réglée.

Cc @MeyerLouisEmma1

#Fatigue #LongThread

la-croix.com/Debats/Messe-l…

Cette tribune combine donc :
1. Satisfaction de #TraditionisCustodes d'avoir quasiment interdit la messe de Saint Pie V
2. La réduction du courant tradi à un simple besoin d'esthétisme... (lunaire)

3. La petite concession, un lieu dans chaque diocèse (réserve d'indien), pour une messe Paul VI qui respecterait (pour une fois !!!) les textes de Vatican II.

Je me permet de vous répondre. Et lors d'un de vos passages vernonnais, nous pourrons prendre une bière pour en discuter

1. Se satisfaire, et le justifier, de la brimade d'un groupe de catholique démontre un manque d'empathie certain pour l'attachement du groupe à la liturgie dite traditionnelle.

Nous parlons ici d'un groupe qui maintient sa fidélité à Rome, coûte que coûte. Un groupe qui, contrairement à ses cousins de la FSSPX ne bénéficie pas de la mansuétude papale. Ils osent même demander des audiences privées avec le Pape pour lui redire leur fidélité,

leurs mères de prêtre osent faire un pèlerinage pour demander grâces. Si vous ne partagez pas nos opinions, je vous demanderais de nous respecter a minima.

Oui, c'est pour moi un manque de respect que de nier notre légitimité de catholique.

2. Mais au-delà du manque de charité, il est impressionnant de voir le déni sur la cause initiale. Non, ces catholiques ne sont pas des nostalgiques, non ce ne sont pas des marginaux.

Ils ont eu l'expérience de la messe Paul VI soit car ils l'ont vu se mettre en oeuvre, pour les plus anciens, soit parce qu'ils l'ont vécu en étant enfant ou jeune adulte dans leurs paroisses.

Par la force des choses, ces tradis ont du devenir des connaisseurs poussés de la liturgie, très drôle quand on sait que c'est un des objectifs du Concile Vatican II. Et c'est cette connaissance qui les amène à adhérer à la liturgie traditionnelle.

Non uniquement pour le latin ou pour l'orientation, mais surtout parce que cette messe est stable : pas de laisser-aller à l'interprétation, pas d'offertoire équivoque, pas de pénitence au rabais, pas de suppression aux références trinitaires de la liturgie, etc.

Ils y trouvent tout simplement l'expression de leur Foi.

Maintenant que ce cadre est posé, pourquoi, sales bougres, n'acceptent-ils pas, d'être restreint à la messe (et encore si les planètes sont alignées et que l'évêque est levé du bon pied) en osant réclamer la liturgie sacramentelle qui en est issue : baptême, confirmation, etc. ?

Permettez moi, Monsieur l'abbé, d'en donner deux raisons majeures.

La première suit le même raisonnement que pour la messe : les rites ont été changés et donc les tradis n'y retrouvent pas ce qui fonde leur Foi.

Vous citez le baptême par un cas extravagant (ceux demandant l'usage du rituel de 1952 sont à l'extrême marge du mouvement traditionnel, en tirer une généralisation est malhonnête),

les formules d'exorcisme ont été simplifiées à l'extrême et leurs efficacités est remise en doute, et pas que chez les tradis (hommenouveau.fr/nouveau-rituel…). Quand vous savez cela, et que vous êtes attaché à une expression de la Foi claire et sans équivoque, pourquoi l'accepteriez vs?

Vous avez donc ici la première raison du souhait de conserver les sacrements sous leur forme traditionnelle.

La deuxième est pastorale. Même les tradis font de la pastorale. Quand vous élevez vos enfants dans un rite donné, avec toute la théologie qui y est associée, il est très compliqué de faire des va-et-vient avec un autre rite sans perdre la cohérence d'ensemble pour vos enfants.

En résumé, nous les nourrissons spirituellement avec un rite à la messe, il est cohérent de continuer sur les autres sacrements.

3. Une fois que tout cela est dit. Vous comprendrez que votre proposition de régler le "problème tradi" (si vous arrêtiez d'y voir un problème, vous y gagnerez) par une concession de réserve d'indien pouvant célébrer la messe Paul VI en latin et ad orientem ne sera pas suffisante

Mais j'attire votre attention sur le fait que cela fait plus de 50 ans que les diocèses pouvaient le mettre en oeuvre. 50 ans. Rien n'a été fait. Vous conviendrez que venir maintenant faire cette proposition est a minima une prise de conscience très tardive du problème.

Mais surtout, admettons que nous allions à cette messe, dans un lieu retiré du diocèse loin des yeux et loin du coeur. A chaque fois que nous changerons de paroisse nous aurions une messe différente : le missel Paul VI permet toutes les adaptations.

Vous n'avez aucune messe Paul VI qui soit identique les unes par rapport aux autres : de quoi y perdre son latin.

Je vous ai écrit tout cela sans acrimonie, mais avec la ferme volonté de ne plus se faire prendre pour un petit canard sauvage.

Au plaisir de vous croiser à Vernon, je serais ravis d'en discuter avec vous de vive voix.