Thread by @C_A_Gustave

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A force de ne suivre l'épidémiologie de SARS-CoV-2 que via des indicateurs cliniques au lieu d'indicateurs populationnels, on a non seulement perdu de vue l'ampleur réelle des contaminations, mais aussi oublié qu'on a finalement encore très peu de recul sur ce virus...

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Pas d'emballement s'il vous plaît ! 😅
Oui bien évidemment, on "connaît" ce virus depuis ~44 mois.
Mais savez-vous quelle part de la population a été exposée à l'infection tout au long de ces 44 mois ?...

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Pour avoir cette info, on peut se référer au UK 🇬🇧 :
même démographie et épidémiologie qu'ici en 🇫🇷, mais doté d'un système de veille épidémiologique remarquable, sans commune mesure avec le nôtre (du moins jusqu'à mars 2023 et l'arrêt des enquêtes de l'ONS 🇬🇧)...

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L'UKHSA 🇬🇧 fournit le taux de porteurs d'anticorps anti-N dans la population.
Ces anticorps ciblent la nucléocapside virale, et ne sont acquis que suite à l'infection (contrairement aux anti-S, qui ciblent Spike et peuvent aussi être acquis via la vaccination)...

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Quand on regarde l'évolution du % de porteurs d'anti-N au cours du temps, on remarque que :
A) fin 2020, il n'est que de ~10%
B) fin 2021, il n'est que de ~25%
Soit pas plus de 10 à 15% de pop infectée par an.
Et après ?...
https://t.co/iP7is2oOfwassets.publishing.service.gov.uk/government/upl…

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La courbe 🔴 (anti-N acquis après infection) ne s'envole qu'à partir de 2022, l'abandon des mesures de prévention et l'arrivée d'Omicron.
Elle finit à ~90% de séropositifs anti-N !
Ainsi, en moins d'un an, Omicron a abouti à l'infection de quasiment toute la population...

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On n'a donc pas 3,5 ans de recul sur la diffusion de SARS-CoV-2 dans la population, mais seulement ~20 mois au cours desquels le lignage Omicron a infecté ~5x plus de personnes que les variants de l'année 2020 ou 2021 (10 à 15% chacun versus >75% pour Omicron)...

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Comprenez donc que quand on vous présente ce virus comme une "grippette" ou un "rhume"... on oublie de vous préciser 2 choses :
A) On n'a que ~20 mois de recul sur sa diffusion populationnelle à grande échelle, et avec 1 seul lignage (Omicron)...

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En si peu de temps, on a déjà une littérature scientifique gigantesque sur les lésions et dérégulations persistantes qu'il induit au niveau neurologique...

https://twitter.com/ISlovan/status/1667637136013524992?s=20

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Ainsi qu'au niveau pulmonaire, cardiovasculaire, surrénalien, immunitaire...
La littérature (souvent ignorée) comporte >3400 références, pour seulement 44 mois de diffusion virale, dont seulement 20 mois à grande échelle et avec 1 seul lignage...
apresj20.fr/veille-scienti…

11/16
Certains ont l'hubris de penser avoir fait le tour de ce virus et de son impact.
Parlez leur de l'EBV qui entre via le CD21 sur les lymphocytes B = cible restreinte+++.
Il a fallu 60 ans pour comprendre son rôle dans la sclérose en plaques !

https://twitter.com/EricTopol/status/1689029831458267141?s=20

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B) L'autre élément qu'on oublie, c'est le tropisme cellulaire de SARS-CoV-2, qui n'a rien de commun avec celui des virus du rhume ou de la grippe.

Les virus du rhume = Rhinovirus.
Ils utilisent 2 récepteurs peu exprimés hors de l'épithélium respi
https://t.co/FBB46zlB9gncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/P…

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Les virus de la grippe = Influenza.
Ils utilisent aussi des récepteurs peu exprimés hors de l'arbre respiratoire (acides sialiques alpha2-6, voire alpha 2-3).
https://t.co/FaOxjhol3jncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/P…

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Pour SARS-CoV-2, on change d'envergure puisqu'il utilise le récepteur cellulaire ACE2, qui est présent dans presque tous nos tissus.
Dit autrement, contrairement aux autres virus cités, SARS-CoV-2 nous infecte littéralement de la tête aux pieds
https://t.co/rXT5SPdJe4embopress.org/doi/full/10.15…

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Et d'ailleurs, contrairement à la croyance populaire voulant que SARS-CoV-2 soit un virus "respiratoire", ACE2 est justement très peu exprimé au niveau respiratoire.
SARS-CoV-2 a un tropisme multi-systémique, très peu focalisé sur l'arbre respiratoire 🤷‍♂️

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Bref, tout ça pour rappeler que si certains ne considèrent l'impact médical de SARS-CoV-2 que sous l'angle politique ou sociologique ("il ne fait plus peur"), il ne faut cependant pas oublier qu'on a encore très peu de recul sur lui et ses atypies biologiques.

@RLedoyen2428 Tant que la population maintiendra son niveau de consommation et de productivité, malgré une mortalité en hausse, et des indices de morbi-mortalité ↗️, je pense que rien de plus ne sera fait puisque le pays sera "stable" (dans la galère mais stable)...

@RLedoyen2428 C'est à mon sens l'objectif des "rassuristes" qui visent justement à détourner l'attention de cette problématique, pour parvenir à ramener l'activité économique à son plus haut niveau, non pas en éliminant la menace covid, mais en éliminant la perception de cette menace.

@RLedoyen2428 ... Mais comme on dit, on s'habitue à tout, et pour peu que la dégradation soit assez progressive et durable, ça deviendra simplement le "nouveau normal".

@RLedoyen2428 Des médecins (de 1er plan, présidents de CME, référents ARS...) se sont par exemple exprimés sur Twitter en se vantant d'avoir "fait tomber le dernier totem du covid long", d'autre prétendant ne jamais en voir, quand l'OMS estime que 1 infecté sur 10 est concerné.