Thread by @Eadgifuu

🧵 THREAD - Imperial Ladies of the Ottonian Dynasty : Women and Rule in Tenth-Century Germany, Phyllis G. Jestice.

Thread pour rassembler tous les passages que je trouve intéressants afin de les retrouver plus facilement.

Lettre d'Otton III du Saint-Empire destinée à sa grand-mère Adélaïde de Bourgogne, où il remercie celle-ci d'avoir maintenu l'unité de l'empire alors qu'elle était régente durant sa minorité.

Thietmar de Mersebourg louant Théophano, épouse d'Otton II et mère d'Otton III :

Proportionnellement, les femmes étaient plus représentées dans l'art ottonien que carolingien.

L'évêque Théodulf d'Orléans compara l'impératrice byzantine Irène l'Athénienne à la (mauvaise) reine Athalie de l'Ancien Testament et protesta quand le pape Adrien reconnut son rôle dans le concile œcuménique de 787, affirmant qu'elle devait se soumettre à l'autorité des hommes.

Le concile de Trèves de 927 interdisait aux prêtres de vivre avec des femmes, y compris leurs mères et leurs sœurs.

Toujours selon le concile de Trèves, les pénitences de l'adultérin et de l'adultérine devaient être similaires. Ainsi, le concile rejetait l'idée selon laquelle l'adultère serait un "crime de femmes".

Le clergé ottonien ne semblait pas avoir les mêmes stéréotypes de genre que son prédécesseur carolingien.

Selon le chroniqueur Widukind de Corvey, les Hongrois avaient pour ancêtres des empoisonneuses goths qui furent exilées pour leurs crimes et allèrent vivre dans des marécages, tels des animaux sauvages.

Liutprand de Crémone accusait les femmes de ses ennemis, italiennes principalement, de comportements dépravés.

Ainsi, Willa, femme du margrave Boson de Toscane, aurait caché une ceinture en or dans son vagin. Théodora de Rome, quant à elle, est qualifiée de "putain éhontée".

Liutprand avait cependant une opinion positive des femmes ottoniennes, n'hésitant pas à faire leur éloge.

Les femmes "neutres" (ni ennemies ni alliées de Liutprand de Crémone) étaient également dépeintes positivement.

Femme grecque sauvant son époux de la castration en affirmant que les testicules de son mari étaient les siens, et que le castrer constituerait un acte de guerre contre les femmes puisqu'elle serait privée d'enfants.

Les femmes ottoniennes avaient le droit d'hériter et léguer leurs biens, même si elles restaient sous l'autorité légale de leurs époux ou du chef de la famille.

Le concile de Francfort de 951 interdit l'enlèvement des femmes pour les marier de force.

En 987, les grands du royaume de Francie occidentale exclurent le carolingien Charles de Lorraine de la succession, en raison de son mariage à une femme de la petite noblesse.

Vers la fin du neuvième siècle, les noms des épouses commençaient à apparaître (aux côtés de leurs époux) dans les chartes de donations et autres transactions.

Les noms des épouses étaient cependant séparés de ceux des époux. Il faut attendre le dixième siècle pour que leurs noms soient mentionnés ensemble, en plus de ceux de leurs enfants.

Les femmes fictives apparaissant dans les travaux de la chanoinesse Hrotsvita de Gandersheim ne sont peut-être pas fortes physiquement, mais elles triomphent de la force brute des hommes grâce à leur éloquence et force de caractère.

Diable apparaissant à une abbesse du nom de Gerberge afin de l'informer que l'archevêque Géron de Cologne allait bientôt mourir si il n'était pas soigné, en plus de la menacer de mort si elle prévenait quelqu'un. Elle informe toutefois l'archevêque et le diable la tue.

La première personne officiellement canonisée par un pape, l'évêque Ulrich d'Augsbourg, recevait des conseils de la recluse Wiborada de Saint-Gall. Cette dernière est quant à elle la première femme officiellement canonisée par un pape.

Emma de France aida son frère le faiseur de rois et duc des Francs Hugues le Grand à choisir quel candidat mettre sur le trône de Francie occidentale.

La douceur était vue chez les auteurs ottoniens comme une vertu féminine et un vice chez les hommes. La patience, quant à elle, était considérée comme une vertu masculine, mais également accessible aux femmes exemplaires.

Les Mérovingiens n'hésitaient pas à se marier à des roturières, même quand celles-ci étaient des esclaves. Ces mariages n'affectaient pas le rang royal des enfants issus de ces unions.

Chez les Carolingiens cependant, cette pratique était impensable.

Louis le Pieux, fils de Charlemagne, choisit sa 2ème épouse à l'issue d'un concours de beauté.

Ceci nous rappelle l'empereur byzantin Constantin V Copronyme qui organisa un concours similaire pour son fils Léon IV le Khazar, à l'issue duquel ce dernier épousa Irène l'Athénienne.

Le mariage d'Otton I le Grand à Edith d'Angleterre, demi-sœur du roi anglo-saxon Æthelstan, permit à ce dernier de sceller une alliance avec les Saxons continentaux conte les Danois, en plus d'attirer des clercs allemands en Angleterre.

Le culte du roi northumbrien Saint Oswald s'était déjà diffusé à l'est du Rhin au début du huitième siècle.

Durant les premières décennies du dixième siècle, son culte avait atteint la Saxe.

L'empereur byzantin Constantin VII Porphyrogénète interdisait dans son traité "De administratione imperio" le mariage des membres de la famille impériale byzantine aux "tribus primitives" (Khazars, Turcs, Ruthènes, Petchenègues, etc.), à l'exception des Francs.

Les Carolingiens essayèrent à plusieurs reprises d'organiser des mariages avec la famille impériale byzantine, en vain.

Il existait chez les Lombards une coutume permettant à la veuve du roi de choisir son successeur en l'épousant.

Selon Liutprand de Crémone, Otton I le Grand était un saint roi qui avait le pouvoir de combattre les démons et les ennemis visibles et invisibles. Hrotsvita de Gandersheim affirme quant à elle qu'Otton I bénéficiait de la même protection divine que celle accordée au roi David.

Selon le synode de Hohenaltheim de 916, se révolter contre un monarque oint est un sacrilège.

Les reines couronnées impératrices ne prêtaient aucun serment lors de la cérémonie de couronnement, contrairement à leurs époux qui s'engageaient à défendre l'Eglise et à gouverner avec justice.

Les reines pouvaient être accueillies dans des monastères, là où les femmes laïques ordinaires n'avaient pas ce privilège.

Pour accueillir un roi au monastère, les moines devaient s'agenouiller sur les deux genoux, alors qu'un seul genou suffisait pour accueillir une reine.

Après la mort de l'empereur Henri II le Boiteux, sa veuve Sainte Cunégonde de Luxembourg se retira au couvent de Kaufungen. Là-bas, elle gifla l'abbesse qui agissait comme si elle était l'égale de Cunégonde.

La Salve Regina aurait été composée au monastère impérial de Reichenau.

La Vierge Marie reçut le titre de "reine du Ciel" pour la première fois vers la fin du dixième siècle.

Elle apparait couronnée pour la première fois dans le bénédictionnaire de saint Æthelwold.

Les chanoinesses, contrairement aux nonnes, pouvaient avoir une propriété privée et des domestiques. De plus, elles ne prononçaient pas de vœux perpétuels et n'étaient pas obligées d'être cloîtrées.

Présence en Saxe de nombreuses communautés religieuses féminines, leur nombre passe de 15 durant la période carolingienne à au moins 51 sous le règne des Ottoniens.

Sainte Mathilde de Ringelheim avait l'habitude de prier pendant la nuit, contrairement à son époux Henri I l'Oiseleur (père d'Otton I le Grand) qui dormait.

Gisèle de Bavière et Dubravka de Bohème aidèrent leurs conjoints respectifs, le roi Etienne de Hongrie et le duc Mieszko I de Pologne, à se convertir au christianisme, de la même manière que Clothilde convainquit Clovis de se faire baptiser.

Otton I le Grand n'apprit à lire qu'après la mort de sa première femme, Edith d'Angleterre. Il était alors âgé de 34 ans.

Le cas d'Otton I nous rappelle celui de l'empereur Frédéric I Barberousse, qui ne savait ni lire ni écrire, et ne parlait pas latin.

Les hommes qui apprenaient à lire et écrire étaient destinés à une carrière ecclésiastique, et leur éducation était souvent assurée par des chanoinesses.

Une nièce d'Otton I du nom de Wendilgart rejoignit un monastère après la disparition de son époux Ulrich, présumé mort après une expédition contre les Hongrois. Mais lorsqu'elle apprit qu'il survécut, elle retourna à la vie conjugale et un synode la libéra de son vœu de chasteté.

Duel judiciaire pour défendre l'honneur d'une nièce d'Otton I (voire sa fille Liutgarde selon Thietmar de Mersebourg), accusée d'avoir eu des rapports sexuels avec un noble du nom de Conrad. Ce dernier, à l'origine de la calomnie, est vaincu et tué lors du duel.

Otton III essaya d'imposer les bonnes manières byzantines à son entourage, mais il rencontra une vive opposition.

Les Ottoniens n'étaient pas certains de leur salut et pensaient que la majorité des âmes irait d'abord au purgatoire, plutôt que d'aller directement en enfer ou au paradis. Ces âmes apparaissaient dans des visions et rêves et suppliaient les vivants de prier pour leur salut.

Selon les auteurs ottoniens, les femmes étaient faibles et enclines au péché. Pourtant, ces mêmes auteurs considéraient que les femmes étaient le seul espoir de salut des hommes de leur famille.

Cas de Judith de Bavière priant pour l'expiation des graves péchés de son défunt époux le duc Henri I de Bavière, frère d'Otton I le Grand.

Henri se révolta contre son frère, creva les yeux de l'archevêque de Salzbourg et castra le patriarche d'Aquilée.

https://twitter.com/Eadgifuu/status/1694259341342253076

Théophano pria également pour le salut de son défunt époux Otton II qui, selon Thietmar, provoqua la colère divine en dissolvant le diocèse de Mersebourg. Dieu l'aurait alors puni par la terrible défaite à la bataille de Crotone et la rébellion slave de 983.

Le poète Sedulius Scottus compara le mariage du roi Lothaire I de Francie médiane et Ermengarde à l'union du Christ et de l'Eglise.

Les dirigeants ottoniens n'avaient pas de maîtresses lorsqu'ils étaient mariés.

Anecdote d'Otton I laissant tomber son sceptre pour tester la disciple des moines du monastère de Saint-Gall. Son fils et co-empereur Otton II, en apprenant l'histoire, s'étonna que son père ait laissé tomber le sceptre alors qu'il ne partageait jamais le pouvoir avec lui.

Le mariage de Sainte Mathilde de Ringelheim au roi Henri I l'Oiseleur n'était pas une simple union charnelle, selon la vita posterior (hagiographie de la reine Mathilde) : le couple partageait une même âme et un même esprit.

Les Byzantins considéraient qu'il était indécent pour une femme de se présenter à une assemblée d'hommes, ce qui n'était pas le cas en Occident.

Otton I intervint en Francie occidentale à la demande de sa sœur Gerberge de Saxe afin d'obtenir la libération de son époux le roi Louis IV d'Outremer. Les domaines de ses ravisseurs, le duc Hugues le Grand et les Normands, sont ravagés par les troupes d'Otton.

Exemples de femmes dirigeant des troupes, sans forcément prendre part aux combats : les deux Emma de France (épouses des rois Rodolphe et Lothaire de Francie occidentale), Willa (reine de Bérenger d'Italie), Gerberge (reine de Louis IV d'Outremer) et Æthelflæd de Mercie.

C'est également le cas de l'impératrice Cunégonde qui commanda des troupes à l'est de l'empire alors que son époux Henri II assiégeait Metz à l'ouest, ainsi que la reine normande Emma d'Angleterre qui prit la défense de Londres après la mort de son époux Æthelred le Malavisé.

Les penseurs carolingiens insistaient sur la sagacité de la femme, indispensable pour bien conseiller son époux.

Sur son lit de mort, Henri I l'Oiseleur remercia Dieu pour tous les sages conseils de son épouse Sainte Mathilde de Ringelheim. Celle-ci apaisait la colère du roi et intercédait auprès de lui pour empêcher l'exécution des criminels.

De toutes les femmes ottoniennes, seule Théophano (une étrangère d'origine byzantine) fut accusée de mal conseiller son mari. Ainsi, Bruno de Querfurt attribua la déroute d'Otton II à la bataille de Crotone aux conseils "puérils" de son épouse.

Malgré une décennie passée en Occident, Théophano était toujours considérée comme grecque et plusieurs nobles s'opposèrent à sa régence à la mort de son époux Otton II, lui préférant un chef militaire après la déroute impériale à Crotone et le soulèvement des Slaves de 983.

Selon le chroniqueur Alpert, Théophano se moqua de l'armée impériale après sa défaite à Crotone, poussant l'évêque Thierry de Metz à soutenir Henri le Querelleur plutôt que Théophano.

Henri et Théophano étaient alors en conflit pour la régence du jeune Otton III.

Ce même Thierry est comparé à Judas par le duc carolingien Charles de Basse-Lotharingie, qui lui reproche d'avoir trahi Otton III.

L'abbé Odilon de Cluny évitait de mentionner le nom de Théophano, l'appelant plutôt "femme grecque" ou "impératrice grecque".

Contrairement à ce qu'on croyait, il est peu probable qu'il y ait eu un conflit entre Adélaïde de Bourgogne et son fils Otton II, conflit qui aurait été provoqué par Théophano, épouse de l'empereur Otton II.

Il n'était pas rare que les régentes soient accusées d'adultère avec leurs conseillers, c'est ainsi qu'Oda perdit la régence de son fils Louis IV l'Enfant.

Théophano et Judith de Bavière n'échappèrent pas non plus à ces accusations.

Otton III est le seul monarque ottonien élu à la fois par ses sujets italiens et allemands, et couronné à la fois par l'archevêque de Ravenne et de Mayence.

L'archevêché de Hambourg-Brême joua un important rôle dans l'évangélisation des Scandinaves.

Lorsque Théophano voyagea en Italie vers la fin de 989, elle n'était pas accompagnée d'une armée, mais d'un petit entourage, contrairement à tous les autres monarques allemands qui entreprirent une expédition similaire durant le Moyen-Âge.

Les régences de Théophano (984–991) et d'Adélaïde de Bourgogne (991-994), respectivement mère et grand-mère d'Otton III, furent marquées par l'absence de rébellions dans le Saint-Empire. C'est une des plus longues périodes sans rébellion dans l'empire ottonien.

Au dixième siècle, le terme "saxon" faisait généralement référence aux Allemands. Ainsi, l'Histoire des Saxons du chroniqueur Widukind de Corvey ne concerne pas uniquement les habitants de la Saxe, mais tous les Allemands.

Constance d'Arles, reine du capétien Robert le Pieux, frappa son chapelain hérétique si violemment qu'il perdit un œil. Le roi lui ordonna ensuite de se mettre devant l'église afin de dissuader la foule d'y pénétrer, non pas par sa force physique, mais par son autorité de reine.

Voilà c'était tout pour ce thread.

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