Thread by @coachouicoachv2

Hier, j'ai écrit un thread en collaboration avec @beikoni_ sur les arguments des droitards sur les plateaux.

Aujourd'hui, j'aimerais vous exposer quelques situations tactiques vus dans l'émission de "C ce soir" (@Ccesoir ) du 7/09.

Un thread tactique du coach ! ⏬

1/28

Du côté de la gauche, nous avions Salomé Saqué, Guillaume le Blanc et Nicolas Duvous. Du côté du capital, nous avions Laetitia Strauch-Bonart, Pierre-Henri Tavoillot et Arthur Chevallier...qui est désormais chroniqueur et donc payé pour défendre les riches.

2/28

Et comme vous pouvez le voir, le positionnement est incroyable. C'est l'un des meilleurs tirages que la gauche ait eu dans l'histoire de "C ce soir". Un trapèze de parole peut se créer avec Camille Diao et exclure totalement les droitards de la conversation.

3/28

Malheureusement, les trois droitards en présence sont des vétérans de cette émission et sont pleinement rompus à cet exercice.

Pour moi, le premier enjeu est l'interruption.

Nos poulains ont été durement éprouvés comme on peut le voir dans cet extrait suivant.

4/28

Ainsi, en 53 secondes, Salomé Saqué est interrompu 4 fois par Chevallier, 1 fois par Strauch-Bonart et 2 fois par Tavoillot qui se succèdent dans un ballet flippant d'efficacité pour interrompre sa pensée et son discours.

5/28

Seconde séquence : Guillaume le Blanc se fait interrompre 4 fois en 30 secondes. A chaque fois par deux adversaires synchronisés.

Cette synchronisation permet de créer un brouhaha qui couvre les dires de Guillaume et rend donc sa pensée inaudible pour le spectateur.

6/28

Quel sont les trois problèmes tactiques de cette séquence ? :

1. Les droitards font corps alors que nous sommes isolés. Chaque personne de gauche se faisant interrompre n'est pas soutenue.

2. Aucune recadrage n'est exigé.

3. Nous n'utilisons pas cette tactique.

7/28

En plus de l'inaudibilité de notre discours, ce silence face aux attaques nous rend vulnérables car le corps arbitral va moins siffler en notre faveur.

C'est frappant dans cette séquence : Guilllaume le Blanc rectifie Strauch-Bonart. L'arbitre demande de ne pas interrompre.
8/28

Alors qu'il s'était fait lui-même sauvagement interrompre par la meute, Guillaume le Blanc s'excuse.

Je pense qu'il aurait pu essayer de confronter l'arbitre : "Je me suis fait interrompre à multiples reprises et vous n'aviez rien dit alors? Pourquoi intervenir maintenant ?"9/28

Un deuxième exemple du corps arbitral ne sifflant pas en notre faveur.

Ici Nicolas Duvous n'en peut plus, il veut visiblement prendre la parole. Au montage, la prod a pourtant coupé son micro mais a laissé son plan visuel.

Sa protestation est donc tue. Très chelou.

10/28

Passons au regard à présent.

Je vais utiliser un jeu de regard, que j'estime perfectible, de Salomé Saqué dans cette séquence pour illustrer mon propos.

Elle veut rebondir sur les propos de Strauch-Bonart et Chevallier et les fixe.

11/28

Elle revient sur Strauch-Bonart qui l'interrompt 1 première fois à 17". Salomé Saqué conserve la parole et on voit Strauch-Bonart impatiente.

Tavoillot vole au secours de cette dernière et l'interruption à 2vs1 aura raison de Salomé Saqué qui perd la parole.

12/28

Pourquoi ai-je parlé du regard? Car elle a invité Strauch-Bonart à l'interrompre en la fixant trop longtemps.

Je pense que c'était bien de regarder dans sa direction pendant les 15 premières secondes. Elle aurait dû revenir vers Camille Diao après avoir maté ses notes.

13/28

Ainsi, Camille Diao se serait sentie impliquée dans les paroles de Salomé Saqué car elle aurait fait de la présentatrice l'interlocutrice privilégiée.

Cette dernière aurait pu alors peut-être la protéger des interruptions qui allaient venir.

14/28

Vous voulez voir un jeu de regard qui n'invite à l'interruption? Regardez Tavoillot. Son regard se balade partout et n'a aucune accroche.

Nicolas Duvous tente de l'interrompre à 8". Tavoillot le regarde 1 seconde avant de reprendre le fil de sa pensée, imperturbable.
15/28

Ainsi, Guillaume Le Blanc a eu son plus long discours ininterrompu en fixant Camille Diao.

Néanmoins, cette technique n'est pas suffisante.

Il faut aller plus loin, il faut maîtriser le rythme et la passe décisive.

16/28

Le rythme est l'intensité du débat. Les interruptions augmentent avec les esprits qui s'échauffent. Il est donc plus pertinent de sortir des idées longues au début et il faut se préparer à se voir se faire couper au fur et à mesure.

17/28

Deuxièmement, en sachant que le temps de parole va devenir plus précieux au fur et à mesure, il faut absolument se mettre aux passes décisives. Je ne peux pas piffer Strauch-Bonart mais sa passe décisive est ici une merveille technique.

18/28

Elle développe son idée pendant 20 secondes, se tourne vers Chevallier...qui prend la parole et va à nouveau développer une idée allant dans le sens de leur camp. Ils ont gagné gratos du temps de parole. Une belle technique que la gauche fait rarement.

19/28

Sur une autre note, je voulais souligner cette tactique utilisée par Guillaume le Blanc que j'ai bien aimé.

Il veut pousser Chevallier à concéder à 1 de ces idées pour l'acculer. Les droitards reconnaissent immédiatement le danger et émettent un brouhaha pour l'éloigner.

20/28

Après visionnage de ces séquences, j'ai deux choses à dire à mes amis de gauche qui participent à ces émissions :

1. Nous devons faire davantage corps dans ces émissions de débat COLLECTIF.

Nous agissons systématiquement comme si nous étions dans une perf individuelle.

21/28

2. On va être clair, vous n'êtes pas Babeau, Strauch-Bonnart, Tavoillot ou Chevallier.

Vous ne serez pas réinvité car vous êtes de gauche.

Vous n'êtes pas la 1ère option téléphonique dans le répertoire de "C ce soir". Vous n'en avez même certainement pas envie. Eux oui.

22/28

Mieux que ça, vous avez certainement une éthique où vous vous dites "Je suis apte à parler sur ces sujets X, Y et Z".

Les droitards s'en foutent de ça et parlent sur tous les sujets, de A à Z, car ils n'ont aucune dignité.

23/28

Ceci a pour conséquence d'en faire des clients faciles qui accumulent de l'expérience au fur et à mesure des émissions.

Ceci doit vous faire comprendre que vous n'avez pas leurs armes et que vous ne pouvez donc pas adopter leurs dispositifs tactiques.

24/28

Du coup, les ami.e.s, FAITES RENTRER LE CONFLIT.

Qu'il soit basé sur la colère, le mépris, la manipulation. Je m'en fous. Opposez-vous à eux en oeuvrant de face ou en coulisses.

Arrêtez de penser qu'en étant sages, vous vous ferez réinviter. Vous ne le serez pas.

25/28

Vous avez tout à gagner à venir perturber l'émission en faisant prévaloir votre temps de parole et celui de vos alliés. Vous paverez le chemin pour vos futurs équipiers qui prendront davantage de place.

Comprenez que la victoire de vos idées sera collective ou ne sera pas.
26/28

Vous n'allez pas passer la défense de droite en faisant tout seul un passement de jambe.

C'est avec une organisation stratégique collective, avec un réseau de passes organisé, que vous battrez cette défense.

Rendez-nous fiers et faites nous vibrer sur les plateaux.

27/28

Sur ce, je vous fais des bisous les ami.e.s et je vous dis à la prochaine fois.

Si vous avez aimé ce thread, aimez-le et repartagez-le s'il vous plaît.

J'aimerais retrouver une audience sur Twitter après la suppression de mon 1er compte qui me permettait d'être lu. Merci à vous

Source : france.tv/france-5/c-ce-…