Thread by @C_A_Gustave

1/50
Parfois les réponses arrivent d'où on ne les attend pas !
On va parler de "dette immunitaire", et d'une interview mémorable parue hier dans "Pourquoi Docteur"...
Qu'on pourra rebaptiser pour l'occasion : "Docteur, raconte nous une histoire"... 😅
pourquoidocteur.fr/Articles/Quest…

2/50
Je me rappelle des critiques reçues quand on disait que la théorie de la "dette immunitaire" n'était qu'un concept inventé ad-hoc, absent de la littérature scientifique avant 2021.
L’auteur de cette théorie le confirme lui-même !

3/50
Une interview lunaire où vous allez voir les contradictions et non-sens s'enchaîner.
Tout d'abord, pourquoi le créateur de la "dette immunitaire" est-il aussi inquiet de la Covid chez les enfants cette année ???
Il part tout bonnement d'une contre-vérité... 🤷‍♂️

4/50
Il est quand même effarant de voir des médecins confondre encore en 2023, le taux d'incidence apparent (issu uniquement des tests cliniques de dépistage/diagnostic), et le taux d'incidence réel (issu d'indicateurs populationnels indépendants du taux de dépistage)...

5/50
Depuis mars 2022, que ce soit via les eaux usées, ou via les enquêtes de l'ONS 🇬🇧, on sait qu'il y a eu au moins 5 vagues, et que chaque vague a infecté entre 30 et 50% de la population A CHAQUE FOIS !...

https://twitter.com/OmicronData/status/1623762312904511489?s=20

6/50
Pour les eaux usées, la France ne publie pas de données, mais tous nos voisins le font.
Le constat est le même, plusieurs vagues de grande ampleur depuis mars 2022, indiquant que SARS-CoV-2 circule très activement dans la population...

https://twitter.com/nicolasberrod/status/1700027566583599126?s=20

7/50
Donc quand le créateur de la "dette immunitaire" déclare que "les enfants nés depuis mars 2022 ne sont pas du tout immunisés contre la Covid", il prend tout simplement ses lecteurs/auditeurs pour des abrutis olympiques... 🤷‍♂️

8/50
Même s'il y a eu moins d'infections en 2023 qu'en 2022 (cf. données des eaux usées 🔼), la prévalence des infections est restée très nettement supérieure à celles de 2020 ou 2021 !
C'est là que son raisonnement se prend les pieds dans le tapis...

9/50
Il se dit préoccupé par le risque de vague de Covid pédiatrique massive car les enfants nés depuis mars 2022 n'auraient pas été infectés et donc pas immunisés...
Mais pourtant, on voit qu'il y a eu bien plus d'infections sur cette période qu'en 2020 ou 2021...

10/50
A l'époque, la Covid était présentée comme un "non-sujet" pour les enfants ("peu contaminés, peu contaminants" 🤡).
Comment peut-il être désormais préoccupé par la "dette immunitaire Covid" alors qu'il y a eu déjà bien plus d'infections depuis mars 2022 qu'en 2020/2021 ???

11/50
S'il devait y avoir une "dette immunitaire" à la Covid, elle aurait alors été bien plus grande avant 2022 qu'aujourd'hui ; puisque avant 2022 il y a eu bien moins d'infections par SARS-CoV-2 que de mars 2022 à aujourd'hui.
Là aussi c'est la crise inflationniste ??? 😅

12/50
On voit donc dès le début de l'interview, qu'au-delà de confondre "taux d'incidence apparent" et "taux d'incidence réel", il y a en plus une absence de cohérence intrinsèque avec le concept de "dette immunitaire" qu'il a lui-même créé 😅...

13/50
A propos de la confusion "incidence apparente VERSUS réelle", je vous renvoie à mes innombrables threads, avec les comparaisons entre indicateurs cliniques VERSUS populationnels. Après 3 ans, je ne vais pas recommencer à expliquer ça ! 😤

https://twitter.com/C_A_Gustave/status/1700146992209371584?s=20

14/50
Ne pas comprendre la discordance majeure entre incidence apparente (mesurée sur la toute petite fraction d'infectés qui sont testés) VERSUS incidence réelle (mesurée en population générale), c'est un problème qui suggère :
A) de la désinformation
et/ou
B) de l'incompétence

15/50
Et je n'évoque même pas l'arrêt des déclarations SI-DEP, ou encore l'absence de mise à jour des définitions SPF de réinfections qui font que de nombreux infectés ne sont de toute façon pas intégrés dans les indicateurs officiels (uniquement issus des tests cliniques)...

16/50
Ensuite, son interview montre que la théorie de la dette immunitaire vise à discréditer l’usage du masque.
C’est là une confirmation magistrale de la nature non-scientifique de cette théorie, façonnée pour s’opposer à une mesure de santé publique...

17/50
Il présente une opinion comme un fait scientifiquement établi, en ne considérant qu'une seule hypothèse (celle qui incite à ne pas se protéger de l'infection 🤡), sans :
A) l'étayer par des données épidémiologiques
B) considérer les autres hypothèses

18/50
Une démarche scientifique évoquerait non pas une "dette immunitaire induite par les masques", mais une modification épidémiologique des virus saisonniers depuis l'émergence de SARS-CoV-2, en considérant toutes les hypothèses !...

19/50
Exemple avec cet article britannique qui a étudié les cycles saisonniers du VRS de 2016 à 2021.
Faites bien attentions aux termes employés par les auteurs, et à leur cheminement !
journalofinfection.com/article/S0163-…

20/50
Tout d'abord, ils n'évoquent pas une "dette immunitaire" imputée au port du masque (ce qui n'est d'ailleurs jamais étayé par des données scientifiques).
Ils évoquent toutes les hypothèses, et notamment celle des interférences virales...

21/50
Cette notion d'interférence est totalement éludée par le créateur de la "dette immunitaire", alors que contrairement à sa théorie, elle est largement étayée dans la littérature scientifique.
Mais évidemment, elle ne peut pas servir à justifier l'abandon du masque 🤡...

22/50
L'interférence virale peut se décrire de façon "simpliste" comme une compétition entre les virus.
Quand l'un circule fortement, il "gêne" les autres qui ne trouvent plus assez d'individus susceptibles à l'infection pour se répandre...

23/50
Ce phénomène passe notamment par l'immunité innée (non-spécifique d'un pathogène donné), et la réponse interféron (notre 1ère ligne de défense antivirale).
Elle est non-entrainable, sans mémoire immunitaire, et non-spécifique d'un pathogène
nature.com/articles/nri888

24/50
Suite à une infection virale, nos cellules amorcent une réponse interféron qui les rend réfractaires à une nouvelle infection pendant quelques jours à quelques semaines.
Cela a un impact indirect sur la circulation d'autres virus que celui qui a causé l'infection...

25/50
J'en ai déjà parlé récemment.
Ce phénomène est particulièrement bien visible entre SARS-CoV-2 et les Rhinovirus/Entérovirus, dont les vagues sont symétriquement opposées.
Cela traduit une interférence épidémiologique entre ces virus...

https://twitter.com/C_A_Gustave/status/1699524176657195193?s=20

https://twitter.com/C_A_Gustave/status/1704988942062207431?s=20