Thread by @Pierre_B_y

A quelques conséquences près :
- les procédures pénales en cours dont un suspect qui dort sous les verrous (mandat de dépôt) ;
- des enquêtes pénales en cours qui mobilisent police et Parquet pour identifier les autres auteurs et les éventuelles préméditations ou complicités ;

https://twitter.com/vincentduluc/status/1723002187054260349

- une reprise totale des modalités d'encadrement et d'acheminement des équipes adverses à Marseille ;
- une reprise des interdictions totales de déplacement de supporters visiteurs (déjà acté pour Lille et Lyon).

Quant à la confusion entre "conséquences" et "nouvelles mesures tenant compte de l'expérience récente", elle me semble loin d'être anodine.

J'ai vraiment du mal à comprendre comment le monde du sport (clubs, supporters, journalistes) peut être aussi autocentré sur la seule régulation/réglementation sportive.
Tout est présenté comme si la seule autorité en France était la LFP et comme si le seul enjeu était sportif.

Les principales conséquences et responsabilités ici sont avant tout judiciaires (à commencer par les procédures pénales) et administratives (remodelage du dispositif de sauvegarde de l'ordre public, renforcement des mesures de police administrative).

Ce qui est éminemment logique puisque le problème est avant tout un problème de délinquance sur la voie publique et non un problème d'organisation par les instances sportives d'une compétition sportive.

Je pense très sincèrement que ce biais résulte de l'utilisation excessive des sanctions collectives (huis-clos) et des arrêtés préfectoraux (interdiction de déplacement) comme réponse à des comportements déviants de supporters en marge des manifestations sportives.

On a donné tellement d'importance aux mesures sportives collectives qu'on a marginalisé - dans les esprits - les mesures qui partout ailleurs seraient l'évidence : des sanctions judiciaires individuelles contre les seuls fauteurs de trouble.

De même, alors que le mécanisme des interdictions judiciaires de stade est le mécanisme évident dans un Etat de droit, on lui a substitué des mécanismes d'exception dénuées de garanties procédurales suffisantes et transférant les missions de police et de justice à des tiers.

Au-delà de la création des interdictions administratives de stade où - dans les faits - on a permis / demandé aux préfets de se substituer à la justice (mais sans procès, sans avocat et sans droits de la défense), on a ensuite transféré cette mission aux clubs avec les ICS.

Il suffit désormais d'entendre l'Etat à chaque délit commis par des supporters : "C'est aux clubs de faire le ménage et de prendre des interdictions".

Mais non, le foot français s'est laissé enfermer dans cette situation délirante où l'on demande à des stadiers d'être policiers et à des directions juridiques de clubs d'être juridictions pénales.

La conséquence évidente, c'est que l'Etat (police, préfecture, justice) s'est désengagé de ses missions régaliennes en se disant que la commission de discipline de la LFP (avec huis-clos et fermetures de parcage) et les clubs (avec les ICS) devaient faire le travail à leur place.

Les clubs sont évidemment coupables d'avoir laissé.
D'abord en demandant (merci le PSG) le mécanisme des ICS.
Ensuite en tolérant qu'on leur reproche de ne pas utiliser les ICS à toutes les sauces.

Enfin en tolérant que la commission de discipline devienne un organe de justice de droit divin pouvant décider :
- de fermer une tribune dont 99,9% des occupants sont innocents ;

- de mettre des amendes délirantes à des clubs ayant fait TOUT ce qu'ils pouvaient pour éviter des incidents puis identifier les coupables (bouteille sur Payet, pétard sur Mory Diaw) ;

- de retirer des points (et donc de s'en prendre aux joueurs, staff, salariés) et donc de modifier l'équité sportive du championnat et de fragiliser l'économie des clubs UNIQUEMENT PARCE QU'UN PUTAIN DE CONNARD QUI TRANSPIRE LE LABEL FIVE A JETE SA BOUTEILLE D'EAU SUR UN JOUEUR.

A partir du moment où les clubs ont accepté qu'on leur demande de faire le travail de la police et de la justice
et

à partir du moment où on a considéré que la principale sanction était celle (collective) frappant le club et non celle (individuelle) du juge pénal contre le délinquant,
on a complètement déréglé le référentiel.

La situation actuelle le démontre jusqu'à l'absurde puisqu'on considère qu'il n'y a eu aucune conséquence alors que le suspect du jet de projectile dort en prison !!!

On considère donc qu'un huis-clos sportif serait une vraie conséquence mais que l'emprisonnement d'une personne ne le serait pas.
A quel moment le logiciel a vrillé ????

J'ai vu des centaines de tweets demandant des sanctions contre l'OM ou contre tous les supporters de l'OM (par le truchement de huis-clos).
Je ne lis AUCUN tweet disant que la priorité est d'interpeller et de condamner les PUTAINS DE CONNARDS qui ont blessé Fabio Grosso.

(Ca me coûte de défendre avec acharnement l'OM. En tant que bon supporter du PSG - chauvin, premier degré et clubiste -, je suis toujours plus à l'aise devant une vidéo du doublé de Boskovic au Vélodrome. Avant de l'assaisonner d'une passe décisive de Lizarazu à Mendy).