Je suis actuellement au #Sénégal pour @InfoMigrants_fr pour une série de reportages sur les causes des départs des Sénégalais vers les îles #Canaries.
Un petit thread sur le sujet :
Les traversées de l’océan atlantique atteignent un nombre sans précédent depuis la ‘crise des cayucos’ en 2006, année record des arrivées. Les jeunes Sénégalais prennent la mer sur des pirogues. Pourquoi ? On est allé chercher des éléments de réponse à Bargny, à 35 km de Dakar.
Dieng Yacine vit là, juste au bord de l’eau. Elle se décrit comme une militante écologiste, elle dénonce l’érosion de la côte et la pollution industrielle. A Bargny, une cimenterie - la plus grosse d’Afrique de l’Ouest - et une centrale au charbon sont sorties de terre.
🎧Écoutez-la parler de l’érosion des côtes qui a déjà endommagé une partie de sa maison et menace le reste.
Le fils de Dieng Yacine a pris la mer, comme tant d’autres à Bargny. Il est arrivé aux Canaries. Mais les deux neveux de Dieng, eux, ont disparu à bord d’une autre pirogue. Plus de nouvelles de leur embarcation.
Bargny est régulièrement endeuillée par les drames en mer. Fin octobre, une pirogue avec 300 personnes est partie vers les #Canaries. Elle a fait naufrage au large de la Mauritanie. Seuls 25 survivants. Parmi eux, les fils de Khady.
Cette mère de famille raconte la détermination de son fils de 23 ans, Assane, à prendre la mer, « influencé par ses amis qui embarquaient ». Avant les vagues de départs de ces derniers mois, il n’y pensait pas. « Il ne pensait qu’au foot. »
Elle n’a plus de nouvelles d’Assane depuis un mois. Après avoir survécu au naufrage, il a été arrêté par les garde-côtes mauritaniens. Il est probablement détenu, croit-elle. Le grand frère d’Assane a pu rentrer à Bargny où il est suivi par un psychologue.
Voici le genre de pirogues sur lesquelles montent les migrants depuis le Sénégal. Elle fait 22 mètres de long.
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Sur l'île de Lesbos, en Grèce, se tient aujourd'hui le procès en appel de Mohammad Hanad, Somalien de 30 ans condamné en 2021 à 142 ans de prison pour "avoir facilité des entrées illégales" dans le pays.
L'homme, arrivé à Lesbos à bord d'une embarcation de migrants, avait pris la barre du bateau, selon la défense, pour éviter un naufrage. "Il ne connaissait rien à la navigation, dit son avocat Alexandros Georgeoulis, mais le passeur les avait abandonnés en mer."
36 personnes étaient à bord de l'embarcation, dont des enfants. 2 femmes sont mortes durant cette traversée. Mohammad est le seul à avoir été poursuivi en justice. "Le fait de toucher la barre d'un bateau est suffisant pour être considéré comme un passeur", dénonce l'avocat.