2. @quatremer est un expert de la politique européenne, pas du droit international. Dans sa tribune, il nous offre un raisonnement confus et commet de nombreuses erreurs juridiques (et factuelles) sur la qualification de « génocide ».
Examinons-en quelques-unes. 🔍
3. Je ne reviens pas sur la première partie de sa tribune, qui n'a pas de pertinence juridique. Rappelons simplement que le jus in bello est indifférent au jus ad bellum et que la légalité alléguée d’une opération militaire n’a aucune incidence sur la qualification des crimes.👇
4. Je ne reviens pas non plus sur sa contestation du nombre de victimes à #Gaza, notamment d’enfants. Depuis Bruxelles ou Paris, il est visiblement mieux informé que les responsables d’agences humanitaires et de l’ONU sur place! Un « don » de certains journalistes français…
5. Commençons par sa définition – incomplète - du crime de génocide. La Convention de 1948 et le Statut de Rome identifient cinq actes constitutifs, par exemple la « soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence pouvant entraîner sa destruction ».
6. L'élément matériel du crime est ici la « soumission aux conditions d'existence », non la destruction du groupe en soi. C’est la même logique concernant les « mesures visant à entraver les naissances » ou le « transfert d’enfant d’un groupe à l’autre ».
7. En réalité, Jean Quatremer confond l'élément matériel du crime (un des 5 actes) et l'élément intentionnel du génocide (l’intention de détruire un groupe, en tout, ou en partie). Évitez cette erreur grossière dans vos copies en droit pénal.
8. Concernant l’élément intentionnel et son « interprétation » de l’ordonnance de la @CIJ_ICJ du 26 janvier 2024, à nouveau, plusieurs erreurs majeures.
9. D'abord, il est faux de suggérer comme il le fait, que la CIJ n’a pas établi « la volonté d'Israël d'éliminer les Gazaouis », et ce pour une simple raison : ce n'était tout simplement pas l'objet de la procédure.
10. L'enjeu de la procédure sur les mesures conservatoires était de déterminer s'il existe un « risque suffisamment sérieux de génocide » justifiant des mesures urgentes pour le prévenir. 15 juges, indépendants, de la @CIJ_ICJ considèrent que c’est le cas.
11. Autre erreur manifeste. Il n'est pas nécessaire, contrairement à ce qu’il sous-entend, que tous les responsables 🇮🇱 partagent la même intention criminelle pour qu'il y ait un génocide. Il suffit que certains, à des postes clés de l’État, aient cette intention génocidaire.
12. Or c’est exactement ce que les juges de la CIJ soulignent, en citant par ex. les propos du ministre de la Défense Yoav Gallant, du Président Isaac Herzog ou du ministre Israël Katz, constatant la possibilité qu’une telle intention existe chez ces responsables (paras. 50-53).
13. Je passe ensuite sur l'affirmation de Jean Quatremer selon laquelle « Gaza n'était pas occupé ». Une erreur juridique manifeste, qui contredit le Conseil de sécurité et la majorité de la doctrine, y compris la position de la diplomatie française devant la CIJ. 👇
14. Je passe aussi l’argument étrange selon lequel « aucune démocratie n'a jamais commis de génocide ». Un argument contestable et fallacieux, qui confond manifestement le mode de gouvernance d’un État et la capacité de ses dirigeants à commettre des crimes internationaux!
15. Je n’ai ni le temps, ni l'énergie de relever toutes les erreurs juridiques (et factuelles) de cette tribune. Une démarche vraiment étrange pour un spécialiste des questions européennes.
16. Je vous renvoie au rapport de la Rapporteuse spéciale de l'ONU sur les territoires 🇵🇸 occupés, @FranceskAlbs, qui offre une analyse bien plus rigoureuse et conclut à l'existence de « motifs raisonnables de croire que le seuil de commission de génocide par Israël est atteint ».
@FranceskAlbs 17. Je partage toutefois la conclusion de Jean Quatremer : il revient aux tribunaux et aux juristes de qualifier les actes commis en Israël comme en Palestine. Pas aux journalistes! Il aurait été avisé de suivre ses propres conseils.
@FranceskAlbs 18. En voulant démontrer comment l’instrumentalisation du droit peut être périlleuse, @quatremer sert d'exemple à ne pas suivre. Laissez le droit aux tribunaux et aux experts. 🇮🇱⚖️🇵🇸
@FranceskAlbs @quatremer 19. Pour ceux qui, comme Jean Quatremer, n’ont pas le temps de lire les rapports que les Nations Unies publient depuis des mois sur #Gaza, @FranceskAlbs resume aujourd’hui, devant le Conseil des droits de l’Homme 🇺🇳 à Genève, ses principales conclusions.👇
@FranceskAlbs @quatremer 20. J’ajoute qu’outre l’Afrique du Sud, plusieurs pays, dont la Belgique et l’Irlande ont annoncé leur intention d’intervenir dans la procédure relative à la question du génocide. Il est possible que d’autres pays 🇪🇺 (l’Espagne, la Slovénie) interviennent également.
📣 Les nouvelles sanctions 🇺🇸 contre des membres de la @CourPenaleInt, dont le juge Français Nicolas Guillou, sont une attaque frontale contre l’indépendance de la Cour et la justice internationale.
🧵Mais prenons de la hauteur : et si c’était aussi un moment salutaire ?👇
2. Après K. Khan en février et 4 juges en juin, Washington cible 2 juges (N. Guillou 🇫🇷, K. Prost 🇨🇦) et les 2 Procureurs adjoints (M. Niang 🇸🇳, N. Khan 🇫🇯).
Motif : Leur rôle dans les poursuites contre Netanyahu et Gallant pour les crimes en 🇵🇸 et dans les enquêtes sur l’🇦🇫.
3. Ces sanctions (interdiction d’entrée aux 🇺🇸, gel des avoirs, blocage des transactions financières) ont des conséquences terribles pour ces personnes : mobilité entravée, vie personnelle et familiale profondément affectée.
3. Depuis 22 mois, nous faisons le travail que la plupart des médias n’ont pas fait. S’ils avaient consacré 1/10e de l’énergie mise à relayer la propagande 🇮🇱 à informer et prévenir le génocide, les choses auraient pu être différentes. Mais l’histoire ne s’écrit pas à l’envers.
🗣️« Si le Hamas libérait tous les otages, la guerre s’arrêterait ».
En réalité, vous vous fichez du sort des otages et de leur souffrance, comme de celle des palestiniens. Les faits le démontrent.
🧵Nouveau débunk du week-end👇
2. D’abord, un rappel: Les crimes commis par le Hamas et les autres groupes le 7 octobre, y compris les meurtres et les prises d’otages, constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
Je ne vous ai pas attendu pour le dire sans ambiguïté !
3. Mais ça ne fonctionne pas car les questions demeurent :
➡️ Israël viole t’il le droit international ? ✅
➡️ Est-il légitime de dénoncer ces crimes ? ✅
➡️ Y a t’il une famine, un génocide à Gaza ? ✅
Le ‘whataboutism’ ne répond à rien. Il détourne simplement l’attention.
Deux soldats de la brigade Givati, présents au festival et soupçonnés de crimes internationaux à Gaza, font l’objet d’une plainte pénale urgente en Belgique, déposée par la @HindRFoundation.
2. Les deux soldats (leurs noms ne sont pas mentionnés) sont accusés par la fondation d’avoir participé directement à des crimes internationaux à Gaza, notamment :
▪️ Attaques indiscriminées.
▪️ Torture.
▪️ Déplacements forcés.
▪️ Imposition de conditions de vie inhumaines.
3. 📁 Selon la @HindRFoundation, il existe des éléments de preuve clairs, crédibles et juridiquement fondés à l’encontre de ces individus.
La Fondation demande au Procureur federal 🇧🇪 d’ouvrir une enquête sur la base de la compétence universelle.