Bon article de @justin_delepine qui restitue bien le rapport de la Cour des comptes : un coût élevé en raison des aides non ciblées et des rentes inframarginales peu captées
Je voudrais revenir sur ce passage : "[les] traders de l’électricité [...] auraient empoché, selon la Commission de régulation de l’Energie, « un gain net d’au moins 6 milliards d’euros sur 2022-2023 »."
Je pense qu'il est intéressant de revenir sur le passage de la p. 99 dont est tiré la phrase : "selon la direction de la législation fiscale, la France n’a pas utilisé la
faculté de plafonner les recettes des opérateurs de trading et autres intermédiaires car cette voie « ne sembl[ait] pas opérationnelle en l’absence
de règles de territorialité harmonisées au niveau européen […] ou de règles permettant d’affecter ces recettes à une technologie ». Or, selon la CRE, des
opérateurs de marché qui rachètent habituellement au marché spot
d’importants volumes, comme contrepartie notamment des ventes spot de
production EnR sous obligation d’achat, qu’ils ont vendus à terme l’année
précédente, auraient pu enregistrer de ce fait un gain net d’au moins 6 Md€
sur 2022-2023. Par ailleurs, sans que la part relative à l’électricité ou aux opérations avec contrepartie française n’en soit précisée, la marge dégagée par EDF Trading, à titre d’exemple, a progressé de plus de 5 Md€ en 2022."
La Cour des comptes désigne de façon peu claire le gain cumulé des opérateurs sur les marchés à terme qui ont shorté le marché, c'est à dire spéculer à la baisse en vendant des contrats à terme pour racheter au spot (où sont effectivement vendus le volume des ENR en complément de rémunération mais pas que). Ce gain cumulé reste une estimation et il ne concerne pas tous les traders.
Il est important de rappeler que ces gains des acteurs shorts sur les marchés à terme ont pu être réalisés parce qu'il existait une prime de risque sur les marchés à terme.
Si Bercy n'a pas cherché à mettre en place de taxe sur les bénéfices des institutions de trading, c'est que ce serait affreusement complexe : un producteur se couvre deux à trois à l'avance. Entre temps, la production peut être revendue de multiple fois en petits morceaux. Reconstituer le puzzle serait extrêmement long et fastidieux.
La Cour des comptes fait bien de rappeler que les maisons de trading sont liées aux utilities. EDF Trading en est un bon exemple. Son supplément de recettes en 2022 représente près des 3/4 du coût engendré par l'ARENH+
@justin_delepine ajoute "Certaines concessions hydrauliques comme les réservoirs ont été exclus du dispositif ; encore quelques milliards de non-perçu". Il y avait une bonne raison : la valeur d'usage pour garder le signal prix pour répondre aux pointes
@justin_delepine Par contre, bien vu d'avoir relevé la rémunération du mécanisme de capacité qui devient d'autant plus discutable en période de pics de prix de l'énergie. Déjà qu'en temps normal, on a de quoi s'interroger sur ce dispositif.
J'aimerais revenir sur un contenu qui m'a fait beaucoup réagir :
Un article de Alternatives Économiques : @cedric_durand : « Il n’y a pas de chemin crédible vers un capitalisme respectant la nature » - alternatives-economiques.fr/cedric-durand-…
Je voudrais revenirà propos de ce passage concernant les énergies renouvelables qui sous-entend que la planification par un monopole serait mieux.
@cedric_durand avance l'idée que le prix de marché serait tout le temps nul. En réalité, ça ne serait pas le cas car il existe l'effacement de la demande.
C'est faux. Le gaz n'est pas majoritairement marginal en France. De plus, les prix de détail français ne dépendent pas du spot mais des contrats à terme et de l'ARENH. Il y a seulement quelques entreprises exposées directement au spot
Article intéressant de Renaud Honoré dans @LesEchos qui souligne que le gouvernement s'attend de nouveau à devoir compenser les ENR car il anticipe une baisse des prix spot :
«En net, ce ne sera pas 6 milliards, ce sera très significativement inférieur» lesechos.fr/economie-franc…
La délibération de la CRE n°2023-200 décompose ce que l'État doit aux fournisseurs.
Source du tableau : cre.fr/L-energie-et-v…
Pour l'électricité seule, on est à 24,2712 milliards d'euros de pertes des fournisseurs à compenser par l'État au titre du bouclier et de l'amortisseur tarifaires
Source : délibération n°2023-200, CRE, pp. 4-5 cre.fr/actualites/la-…
Three key paradigms shape how states regulate wholesale and retail electric power.
1/Traditional Paradigm: Monopoly at both wholesale and retail levels.State-regulated utilities handle all generation, transmission, and retail services. FERC oversees wholesale power sales and transmission rates.
An interesting paper titled "Hedging pressure and oil volatility: Insurance versus liquidity demands" was published one month ago by Christina Sklibosios Nikitopoulos, Alice Carole Thomas & Jianxin Wang in the Journal of Futures Markets onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/fu…
In futures markets, two risk premia are identified:
1. **Hedgers' Insurance Demands Premium:** This is associated with the traditional practice where hedgers, typically risk-averse oil producers, seek insurance against price changes.
The long-term component of hedging pressure (HP) driven by this premium reduces volatility, reflecting hedgers' efforts to manage risk.
@garydagorn Votre graphique, au sein de votre article pour @decodeurs, est faux car il ne prend pas en compte ni les volumes au prix ARENH qu'EDF vend à ses propres clients au TRV et en offre de marché ni les pertes lemonde.fr/les-decodeurs/…
En 2022, 68% du volume vendu par EDF était au prix ARENH (y compris ARENH+, donc plutôt aux prix ARENH) soit 275 TWh