Aujourd'hui, je vais vous parler de l'endurance chez les bourgeois ainsi que des courses longues.
Pour cela, on va s'appuyer sur mon expérience personnelle de coach sportif et sur le podcast "l'instant Outdoor" avec le sociologue Olivier Bessy.
1/22
L'endurance est votre capacité à répéter un effort. Dans les 20 dernières années, la pratique de la course à pied a considérablement augmenté (source : crois-moi frère).
Tout d'abord, des marques comme Adidas ont montré qu'ils étaient prêts à bien rémunérer des coachs de course à pied pour encadrer "gratuitement" leurs clients.
Là où le reste de la demande nous considère encore comme des travailleurs pauvres.
Deuzio, l'augmentation de la pratique de la course à pied a été constaté chez les vieux kinés de 50-60 ans qui ont vu un changement notable dans leur patientèle..
Des adultes en bonne santé ont déboulé dans leurs cabinets avec des tendinites.
4/22
D'où ça venait? De jeunes cadres voulant faire du sport et ne voulant pas de contraintes.
Olivier Bessy nous explique que dès les années 80, les marathons sont pris d'assaut par la population cadre qui y injecte ses valeurs.
5/22
Je pense que la petite bourgeoisie voit dans la course à pied un intérêt fort car cette activité permet de montrer immédiatement l'effort réalisé.
On sue, on souffle, on se déplace dans l'espace urbain, rendant l'effort visible à tous et à toutes.
6/22
Olivier Bessy fait ainsi une différence passionnante entre la perf auto-référencée et la perf normée.
Pour moi, la petite bourgeoisie qui s'adonne à la course à pied est en plein dans la perf normée. Elle le fait par conformisme social sans capter ce qu'il se passe.
7/22
En effet, on va être clair : la course à pied est une activité chiante à crever.
Pour améliorer son endurance, je peux penser à dix mille activités plus ludiques et plus marrantes à faire.
MAIS, la course à pied se moule parfaitement dans l'idéologie bourgeoise.
8/22
1. Comme je l'ai dit, on en chie tout de suite, on se flagelle, on mérite grâce à l'effort dépensé et celui-ci est immédiatement visible aux yeux des autres.
2. La coordination requise est peu exigeante. Et les bourgeois détestent être vus en défaut de coordination.
9/22
Un manque de coordination fait apparaître comme gauche et maladroit.
Or, une grande partie de la domination bourgeoise se base sur une maîtrise artificielle de leur corps qui est nécessaire pour le contrôle de leur apparence.
10/22
Les plus grandes colères que j'ai pu observer lors de mes coachings l'ont été chez des gros bourges qui étaient vexé·e·s comme des poux de se sentir patauds sur l'échelle de rythme.
11/22
Alors que mes autres élèves ont tous et toutes accepté de s'améliorer dessus, les gros bourges que j'ai coaché·e·s ont refusé catégoriquement de retenter leur chance.
Se confronter à leur manque de coordination leur était trop pénible.
12/22
D'ailleurs, je pense que la mode du travail, représentée par les costumes/cravates et les tailleurs, a pour but, entre autres, de gommer aux yeux du monde le manque de coordination des bourgeois.
La rigidité de ces vêtements leur permet de cacher leurs faiblesses.
13/22
3. Cette recherche de l'endurance se fait en opposition à la recherche de la force.
Combien de fois ai-je-entendu "Ah mais je veux pas devenir Schwarzy".
Gros, même si tu le voulais de toute ton âme, tu n'arriverais même pas à obtenir le dixième de sa masse.
14/22
Dans l'esprit du bourgeois, le corps créé par le travail d'endurance est plus proche de leurs codes esthétiques que le corps créé par le travail de force.
Ironiquement, c'est ce manque de force qui les conduit à masse tendinites dans leurs entraînements d'endurance 👽
15/22
Mais tout ceci n'est pas suffisant. Le bourgeois veut montrer ses capitaux. Ainsi, il m'est arrivé de servir de pur faire-valoir aux bourges. Ils ne m'écoutaient pas, je servais juste de bénéfice symbolique.
C'est pour cette même raison qu'ils participent à des trails.
16/22
En plus de cela, Olivier Bessy le dit admirablement bien : le bourgeois qui participe aux trails veut des aventures "domestiquées".
Ils veulent être les héros de leurs propres vies. 👽
17/22
D'ailleurs, ces courses, vu qu'elles sont dominées par l'idéologie bourgeoise sont massivement jugées selon des critères libéraux. Comme le dit Olivier, on ne les juge pas à la qualité de l'accueil mais au nombre de participants.
18/22
Ainsi ça n'est pas un hasard qu'aujourd'hui, la course soit un business. Je suis éberlué d'observer régulièrement des courses payantes, privatisant l'espace public, avec de nombreux bénévoles bossant gratuitement pour des gens qui vont se faire un profit sur tout ça.
19/22
J'aimerais trop une enquête journalistique à ce sujet un jour. Ca me bute que la mairie de Paris ne touche rien de ces courses (source : crois-moi frère) et que ça repose sur du bénévolat (ça vous rappelle pas un autre événement sportif? 👽)
20/22
Bref, l'endurance est une qualité physique neutre mais qui, comme n'importe quel outil, est teintée sociétalement.
Aujourd'hui, selon moi, l'endurance est teintée médiatiquement de l'empreinte bourgeoise.
21/22
Mais il ne tient qu'au peuple de se la réapproprier...en rendant son travail fun et en sortant des entraînements d'endurance chiants par exemple ! 😉
Voilà les potes, c'est tout pour moi. Je vous fais la bise et je vous dis à bientôt ! :)
22/22
Source : Olivier BESSY - Prix des dossards et évolutions du Trail avec un sociologue :
President Sarkozy has health scare while exercising, FILE of Sarkozy jogging :
Dominique de Villepin aux 20 km de Paris :
Laurent Wauquiez 1er Mai 2018 :
• • •
Missing some Tweet in this thread? You can try to
force a refresh
Concernant les sondages, j'ai lu un livre qui m'avait marqué : "Le Manuel anti-sondages" d'Alain Garrigou et de Richard Brousse.
J'ai repris ma fiche de lecture de l'époque (déjà 10 ans !) et les auteurs développent une critique axée sur 3 points :
2/23
1. Y'a clairement une influence voulue par les sondages. On ne veut jamais être du côté des perdants, on ne veut pas se déclarer du côté des perdants. En alimentant sans cesse de chiffres, on oriente la population vers les gagnants.
Fred Weiss, ancien basketteur de l'équipe de France, et désormais consultant, nous fait une sortie douteuse.
1. Tout d'abord, il définit le problème de la naturalisation comme nouveau.
Or, la naturalisation est un classique du sport moderne.
2/14
Ainsi, il est classique au basket que des joueurs ricains aillent s'exporter.
Je vais pas tartiner dessus car c'est pas ma spécialité mais en tant qu'observateur amateur du basket, j'ai souvent vu un·e ricain·e dans une sélection autre.
Selon Luz, la puissance est "merdique" et "ne sert absolument à rien".
Dans ce thread, je vous propose de revenir sur cette qualité physique et d'expliquer pourquoi elle doit devenir un enjeu de lutte pour le camp progressiste.
1/24
La puissance est le produit des qualités physiques que sont la force et la vitesse.
Concrètement, c'est ce qui vous sert à sauter, sprinter, lancer et frapper.
Cette qualité physique est donc nécessaire dans une multitude de sports car elle est jugée comme spectaculaire.
2/24
Ainsi, il est intéressant de noter que Luz rejette en bloc la puissance dans un réflexe assez classique d'intellectuel progressiste.
Pour justifier sa réflexion, il l'oppose immédiatement à l'empathie. Comme si les deux s'excluaient d'office.