M. Glucksmann mène la liste du Parti socialiste pour les élections européennes.
Beaucoup a été dit à son sujet, mais intéressons-nous au fond.
Avant le 9 juin, il faut avoir cela en tête. ⤵️
J'ai choisi de me concentrer sur ses prises de positions, qui paraissent, à minima, inquiétantes.
Je ne reviendrai donc pas sur son amitié avec l'ex-dirigeant autoritaire géorgien Saakachvili. Ou sur son appartenance au mouvement Alternative libérale, mille fois commentée.
D’abord, Raphaël Glucksmann ne veut pas de la retraite à 60 ans.
Il y a un an, plusieurs millions de personnes prenaient les rues de ce pays contre la réforme de la retraite à 64 ans. clemenceguette.fr/jusqu-au-retra…
Une réforme terriblement violente et injuste, qui agrège toujours contre elle une immense majorité de Français.
Pendant ces mois de combat, Raphaël Glucksmann a été très discret. Il finit par dire son opposition à cette réforme.
Lorsqu'à l'issue d'un énième coup de force parlementaire, la réforme est finalement proclamée, toute la NUPES prend un engagement.
C'est le serment du 8 juin 2023.
Souvenez-vous.
Socialistes, insoumis, écologistes et communistes s'engagent à tout faire pour abroger cette réforme et obtenir la retraite à 60 ans.
Un an plus tard, Raphaël Glucksmann annonce que, pour lui, pas de retraite à 60 ans pour tout le monde.
Un premier renoncement.
J'ai interrogé le Premier secrétaire du PS @faureolivier pour savoir s'il s'agissait de la nouvelle position du parti, actant la trahison de leur engagement. Sans réponse.
Après des années à les encourager, les socialistes ont changé de braquet face à la mobilisation populaire et face aux arguments des scientifiques.
Ils avaient soutenu notre proposition d’un moratoire sur le déploiement de nouveaux projets.
Et puis arrive M. Glucksmann.
Voilà ce qu'il déclare sur le sujet. Il revient sur un des engagements du Parti socialiste.
Et fait au passage le bonheur des lobbyistes de l'agro-industrie. Un recul très grave alors qu'à gauche, la question faisait consensus.
Sur la question du marché européen de l'électricité, c'est encore pire.
Jugez par vous-mêmes.
Il fait là deux erreurs majeures :
Il fait mine de confondre la mise en concurrence au niveau européen et les interconnexions européennes, qui existent depuis les années 1960.
Pas besoin de mise en concurrence pour vendre et acheter de l'électricité en Europe.
Au-delà de ce mensonge, ce marché est l’un des coupables de la souffrance de masse dans notre pays.
Un Français sur deux a du mal à payer ses factures d’énergie, et deux sur trois baissent ou coupent le chauffage, faute de pouvoir le payer.
Et c'est ce marché qui fait s'envoler les prix.
Là encore, je me permets de relever qu’il s’agit d’une position strictement contradictoire avec le programme partagé de la NUPES, donc les engagements du PS.
Sur le génocide en cours à Gaza, Raphaël Glucksmann est peu bavard.
Je ne ferai pas la liste de ses silences. Je me contenterai de deux observations :
1. Il refuse d'employer le terme de génocide à Gaza.
Et ce, alors même que la rapporteure spéciale de l'ONU pour les territoires palestiniens, a précisé :
« La nature et l'ampleur écrasante de l'assaut israélien sur Gaza [...] révèle une intention de détruire physiquement les Palestiniens en tant que groupe».
Son rapport, Anatomie d'un génocide, conclut « que le seuil indiquant que des actes de génocide » ont été commis « contre les Palestiniens à Gaza a été atteint ».
Glucksmann ne nous a pas habitués à une telle retenue sur les sujets internationaux.
2. Son soutien à la répression des mouvements de jeunesse engagés pour la paix à Gaza devrait alerter tout républicain.
On n'évacue pas violemment une université engagée pour le respect du droit international.
Cette gauche est toujours incapable de proposer une politique migratoire humaniste et réaliste. Elle se fait donc balader par le récit sécuritaire imposé par l'extrême droite.
Glucksmann défend là une vision utilitariste de l'immigration.
A la question "Faut-il plus d'immigration ?", il répond "ça dépend des besoins".
Il aurait pu dénoncer les causes de l'immigration, qui poussent des générations entières à quitter leurs terres, leurs cultures, leurs familles.
Il aurait dû dénoncer les guerres des occidentaux pour le gaz et le pétrole qui mettent à genoux les peuples.
Ou dénoncer les accords de libre-échange inégaux signés par l'Union européenne (avec le vote de son groupe) qui ruinent les économies et poussent les jeunesses à l'exil.
Mais non, il en reste là : la France doit piller les pays du Sud de leurs cerveaux tant qu'ils nous sont utiles. Et pour les autres : reconduite à la frontière.
C'est cette vision sécuritaire et utilitariste de l'immigration qui a rendu cette gauche inaudible sur le sujet.
Sur la jeunesse, c'est toujours aussi décevant.
Dans son programme, il parle d’une allocation autonomie « de 15 à 25 ans, ni en emploi, ni en études », sans préciser de montant.
Encore une fois, loin des engagements du programme partagé signé par le PS il y a deux ans.
Nous proposons, dans le programme partagé de la NUPES, une allocation d'autonomie fixée au-dessus du seuil de pauvreté pour tous les jeunes, y compris en étude.
C'est précisément cela qui permettra l'accès à tous aux études. Pourquoi ce nouveau renoncement ?
Je m'arrête là.
Je ne reviendrai pas sur les positions prises par certains de ses colistiers et alliés, de Delga à Kalfon, qui devraient alarmer sur la dérive qui est en cours.
En ce moment, c’est calme à l’Assemblée. Parce qu’en coulisses, le gouvernement prépare patiemment une des pires réformes du quinquennat.
La nouvelle réforme de l’assurance chômage, l’horreur et le n’importe quoi. Un fil ⤵️
Voilà l’annonce choc : il y aura une réforme de l’assurance chômage “à l’été”.
L’idée ? Aller vite, au cours de l’été, en espérant que la campagne des élections européennes dissimule ce sujet.
Cette réforme est une bêtise sans nom.
Je m’explique.
Attal prévoit de baisser la durée d’indemnisation des chômeurs, avec 2 objectifs revendiqués : réaliser 3 milliards d’économies et “ramener les chômeurs vers l’emploi”.
Le rapport de la Cour des comptes qui fait très mal au gouvernement.
Les conclusions de la haute juridiction financière sont formelles : Le Maire a menti.
Irresponsable ou incompétent, voyons cela ⤵️
Tous les ans, la Cour des Comptes publie son rapport public annuel sur l’état des finances publiques. Un document de plus de 700 pages, que j’ai décrypté pour vous.
Le rapport juge la situation "préoccupante", voire "sérieuse".
Bruno Le Maire, pourtant, a annoncé le mois dernier une coupe budgétaire inédite sur le budget de l’Etat. Presque tous les ministères sont touchés.
- 1 milliard pour la rénovation énergétique des logements
- 692 millions pour l'École
Alors qu'ils sont supposés traiter les résidus et déchets toxiques issus de leurs forages, Total les déverse à l’air libre dans de gigantesques piscines creusées, sans aucune protection.