Il y a des jours, franchement, on se demande s'il y a de l'espoir pour l'institution.
Ce qui se passe encore aujourd'hui dans l'accompagnement des victimes au plus haut niveau est franchement inadmissible.
Exemple tout frais.
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Une famille contacte la cellule ad hoc de la CEF. .
Un gosse de onze ans, victime d'un prêtre pendant 18 mois.
Les faits sont tout récents.
Les parents ont super bien réagi : immédiatement cru leur gamin (alors que le prêtre était un proche), porté plainte, etc.
Ces gens, des piliers de paroisse, sont perdus.
Ils demandent donc de l'aide via l'adresse nationale paroledevictimes@cef.fr.
Voici ce qu'on leur répond.
Sur le site de @Eglisecatho, on lit ceci à propos de cette adresse.
Où sont "l'information, la mise en relation et l'action" dans cette réponse ?
On ne donne aucune piste concrète à ces gens.
Et ce qui est dit dans le mail est juste faux et scandaleux.
Les vieux réflexes de protection de l'institution sont toujours là.
On traite ces gens comme un cluster d'Ebola à isoler coûte que coûte.
On comprend dans ce que disent les parents qu'on a affaire à une famille nombreuse.
On les félicite d'avoir eu le réflexe d'envoyer le gamin et la mère chez le psy.
On en rajoute en disant qu'il faudrait un psy par gamin.
Très bien, bonne idée.
Mais pas une seconde on ne s'inquiète du coût que cela peut représenter.
Pourquoi ne pas dire à ces parents qu'il peuvent exiger du diocèse concerné, sans attendre, une prise en charge financière de ces soins ?
Bien des diocèses le font, ça fait partie des bonnes pratiques.
Pourquoi n'y a-t-il pas une ligne sur l'existence de l'INIRR, l'instance de réparation et d'indemnisation de l'Église ? Même si l'INIRR respecte la suspension judiciaire tant que l'affaire n'est pas jugée, il est crucial de la saisir dès les premiers jours.
Pourquoi ne dit-on pas aux parents que l'on va s'assurer que le prêtre est bien suspendu par son évêque ?
Qu'ils ont bien prévenu le Dicastère pour la doctrine de la foi, qui sera chargé de juger canoniquement le prêtre ?
Mieux: pourquoi ne pas le faire pour eux ?
D'un côté, un Conseil de Prévention et de Lutte contre la Pédophilie (pédocriminalité serait plus adéquat mais bon) de la CEF avec des gens payés par les fidèles pour effectuer ces démarches, et qui ne le font pas.
De l'autre des parents perdus, qu'on laisse dans leur angoisse.
Ça suffit, à la fin.
Trois ans après le rapport de la CIASE.
Alors voici un petit mémo de mon cru sur ce qu'il convient de faire si vous êtes confronté à cette situation.
🔴 1/ Croyez votre enfant. Toujours.
🔴 2/ Portez plainte, n'attendez pas que le diocèse le fasse.
🔴 3/ Saisissez la cellule d'écoute de votre diocèse pour les informer de la plainte.
🔴 4/ Exigez une suspension du prêtre (protection des mineurs).
Demandez un remboursement des frais engagés pour le suivi de l'enfant ET des siens.
🔴 5/ Vérifiez que l'évêque est au courant, qu'il a prévenu le Dicastère pour la doctrine de la foi, et contacté le Tribunal Pénal Canonique National,
🔴 Ne croyez pas ceux qui vous disent qu'on ne peut rien enclencher tant que la justice de la République n'est pas passée.
C'est FAUX même si c'est une pratique encore courante.
Ci-joint, le mémorandum que tous les évêques ont reçu du TPCN lors de la dernière plénière à Lourdes.
🔴 6/ Saisissez l'INIRR. Ils vous accompagneront même pendant la suspension judiciaire dans ces démarches.
contact@inirr.fr
C'est à hurler d'avoir à écrire un thread pareil en 2024.
Juste pour informer correctement les gens de leurs DROITS.
Mais bon. Voilà qui est fait ⏹️
@UnrollHelper unroll
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Comme promis.
Pourquoi il est illusoire de vouloir "tourner la page des abus dans l'Église", même si tout le monde en a marre (je vous rassure, vraiment tout le monde, les victimes les premières).
Un 🧶
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Imaginez que vous lisiez un livre précieux, et que vous fassiez tomber sur l'une des pages la sauce samouraï de votre tacos favori. (mon fils, si tu me lis: je te vois.)
Ça dégouline de partout, ça imbibe les pages précédentes, ça déchire le papier, ça noie l'encre, bref:
c'est la cata.
Or, si vous décidez de passer outre et de continuer de tourner les pages propres, ou d'essuyer grossièrement et de poursuivre votre lecture, que va-t-il se passer ? Ben vous allez tuer le bouquin.
Je crois que ma grande fascination de 2024 restera la façon de communiquer de la @CteEmmanuel.
Ça mériterait d'être enseigné en contre-exemple dans les écoles de comm.
Fascinant.
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Lorsque la journaliste de @libe, @Sauvaget14, a appelé les différents protagonistes de l'affaire Moulay pour les confronter au discours des victimes et aux preuves du dossier (⬇️), ce fut apparemment la panique.
Dès le lendemain, communiqué interne. liberation.fr/societe/religi…
Il s'agissait de s'assurer que le communautaire de base, qui a confiance en sa direction et s'imagine qu'elle ne ment pas (je sais par expérience combien découvrir que les responsables ecclésiaux mentent est dévastateur) ferait corps lorsque l'article sortirait.
Grande enquête de @Sauvaget14 sur l'affaire Moulay, ex-prêtre de l'Emmanuel indemnisé par sa communauté sans que ses victimes touchent le moindre centime.
Mensonges et lâchetés à tous les étages. liberation.fr/societe/religi…
Vous allez faire quoi, @CteEmmanuel ? Accuser Libé de diffamation comme vous l'avez fait pour moi?
Je rappelle que le communiqué me mettant en cause est toujours en ligne.
Mais être traînée dans la boue par des gens comme vous, c'est un honneur.emmanuel.info/communique-16-…
Dans l'article, on a confirmation que Mgr Benoît-Gonin a été mis au courant par oral des raisons qui ont poussé le séminaire à dire non à l'ordination de Moulay, et qu'il est passé outre; que les viols en sont bien, et ont été reconnus comme tels par le prêtre en audition;
🧶Un truc que j'entends souvent, c'est : les victimes sont intéressées par l'argent.
Rien n'est plus faux, mais surtout rien n'est plus éloigné de la réalité psychologique des personnes.
Je vous explique.
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D'abord, la question de l'indemnisation financière arrive très tôt dans le discours des personnes...
...pour être écartée immédiatement.
La simple idée de toucher de l'argent "en contrepartie" d'un viol les renvoie à la prostitution.
C'est insupportable.
Nous sommes en pays latin, pas en pays anglo-saxon.
L'argent n'a pas le même statut ici que là-bas.
Ici, c'est toujours un pis-aller un peu crade.
Là-bas, l'argent est bon et c'est un medium.
Pétition, cris d'orfraie sur les RS...
À entendre la petite musique qui monte ces jours-ci, nous aurions un nouveau martyr en la personne du père René-Luc, débarqué de l'école d'évangélisation Cap Missio qu'il a fondée.
Tout arrive, voyez: dans ce 🧶je vais défendre l'évêque.
⬇️
René-Luc, donc, que vous voyez ici en photo non retouchée.
Il n'en existe pas sur internet: ce pur produit des Béatitudes, élevé à Tressaint et biberonné à Jeunesse Lumière contrôle d'une main de fer son image.
Voyez la différence avec la photo du site de Cap Missio.
Cette histoire d'image n'est pas anecdotique.
Elle est au contraire révélatrice d'une façon très particulière de concevoir l'évangélisation.
Le produit, c'est René-Luc.
Et le contrôle s'exerce, comme souligné par les enquêteurs canoniques, sur les fors interne et externe.
🚨Les chiffres exacts sont encore plus dingues.
En six ans, 45 sœurs sont sorties définitivement, plus 42 soeurs vivant hors congrégation…
2 autres soeurs seront exclaustrées au 1er juillet.
On comprend pourquoi Rome a nommé un délégué juste pour les sœurs hors vie commune.
🚨J'ai personnellement rencontré une sœur dans ce cas.
D'autres en dispense de résidence, officiellement pour terminer leurs études, auxquelles la congrégation octroie ENCORE AUJOURD'HUI royalement entre 200 et 600€/mois pour vivre, logement compris.
🚨J'ai vu les échanges de mails.
Le marchandage sur tout.
L'humiliation permanente.
Pour gratter de quoi vivre en-dessous du seuil de pauvreté, ne recevoir que des miettes.
Cette sœur dormait la journée dans un parc, avant d'être hébergée par une inconnue qui a eu pitié d'elle.