Ce matin, comme chaque mois, le préfet du nord a organisé le vol et la destruction de centaines de tentes appartenant à des personnes à la rue.
Il est grand temps d’y mettre un terme ⬇️
Il est à peine 8h lorsque les forces de l'ordre et les services de voirie arrivent sur les lieux de vie. Tout juste éveillées, les personnes sont sommées de partir. Il leur est interdit de replier leurs tentes, la destruction commence.
Après une opération de plus de trois heures, les services de la préfecture repartent, laissant derrière eux un terrain jonché de couvertures et d’effets personnels.
Les personnes reviennent aussitôt pour récupérer ce qu’elles peuvent.
Comme après chaque intervention de ce type, notre ligne d'urgence est saturée de messages : « Aujourd’hui, le gouvernement est venu et a pris toutes nos affaires. »
Des centaines de femmes, d’hommes et d’enfants se retrouvent une fois de plus sans rien pour passer la nuit.
Il y a trois ans, le journaliste @LouisWitter révélait ces pratiques, suscitant une vague d'indignation et de réactions politiques.
Si les services de voirie n'utilisent plus de couteaux, le fond du problème demeure : tout est systématiquement détruit.
Ainsi, des milliers de tentes financées par des dons de particuliers sont illégalement détruites chaque année.
Code pénal : « La destruction, la dégradation ou la détérioration d'un bien appartenant à autrui est punie de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende. »
La peine peut atteindre 75 000 € et cinq ans d’emprisonnement « lorsqu'elle est facilitée par l'état de particulière vulnérabilité apparente ou connue de la victime. »
Depuis plus de sept ans, ce cycle de destruction se répète inlassablement. Une pratique coûteuse et humiliante, qui ne fait qu'aggraver la vulnérabilité des personnes à la frontière.
Chers @prefet59, @Interieur_Gouv,
Nous vous demandons à nouveau de respecter la loi, ainsi que la dignité humaine.
Nous avons l’espoir que si suffisamment de personnes prennent conscience de cette réalité, ces pratiques prendront fin. #rendslestentes
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Cette nuit, près de Dunkerque, un policier a ouvert notre véhicule de maraude, bloqué la tête d’une bénévole contre le volant et tiré à blanc à trois reprises.
Notre équipe a cru mourir. Une plainte va être déposée ⬇️
Bien que les policiers prétendent avoir confondu notre véhicule avec celui de "passeurs", rien ne justifie une telle violence. Ce n’est pas la première fois que des bénévoles sont ainsi agressés, et malgré les signalements, ces situations se répètent inlassablement.
Les policiers ont finalement laissé partir notre équipe avant de les interpeller de nouveau 40 minutes plus tard et de prendre leur identité. De manière aggravante, les fonctionnaires sont restés particulièrement agressifs envers les bénévoles.
Ce soir, une cinquantaine de policiers et gendarmes sont mobilisés pour empêcher des jeunes à la rue de s’installer dans un parc pour y passer la nuit. L'ampleur du harcèlement mis en place à Paris et sa périphérie est hors norme. Ces jeunes n'ont nulle par où aller.
Au compte-gouttes, les jeunes sont autorisés à aller récupérer leurs affaires cachées la veille pour ne pas avoir à les transporter toute la journée. Certains gendarmes s’autorisent le sarcasme : « c’est interdit le camping ici ». Accompagnés de bénévoles, l’errance recommence.
Pour aller se cacher à nouveau et essayer de dormir un peu, ces jeunes doivent porter leurs couvertures et leurs bouts de carton puis frauder le métro : “j’ai honte d’être vu comme ça”. Le plus jeune à 15 ans, ils sont tous épuisés.
Utopia 56 saisit 9 procureurs dans toute la France pour alerter la justice et faire valoir les droits des mineur·es non accompagné·es.
En 2022, ce sont 2826 jeunes en recours de minorité qui ont contacté notre association après avoir été remis à la rue par les départements.🧵
En février 2022 la Défenseure des droits recommandait que "le mineur bénéficie de la présomption de minorité jusqu’à décision judiciaire définitive le concernant", pourtant après des évaluations à charge, la mise en errance est systématique suite au refus de minorité.
Dans une décision du 25 janvier 2023, le comité des droits de l’Enfant sanctionnait la France pour les défaillances de prise en charge d’un mineur non accompagné et enjoignait l’État à prendre des mesures
➡️defenseurdesdroits.fr/fr/communique-…
Dans la nuit du 7 au 8 février sur le littoral nord, la police et les pompiers appellent tour à tour notre équipe : "On avait 17 migrants à l’eau (...) il nous en reste dix, ils sont couverts de boue, ils sont trempés, je sais pas si vous avez la possibilité de les accueillir" ⤵️
Nos bénévoles arrivent sur place 15 minutes plus tard, il fait -4°C. Dix personnes sont frigorifiées, couvertes de boue, la plupart sont pieds nus. Sept autres personnes ont été emmenées à l’hôpital.
Pour rééquiper en habits secs et chauds les personnes, les bénévoles découpent les vêtements gelés, au point d'en être rigidifiés. Les pompiers et la police s'en vont. Notre équipe reste seule avec le groupe et les installe pour les réchauffer dans le van de l'association.
Depuis six mois, des centaines d’adolescents isolés étrangers, sans aucune ressource, survivent jours et nuits sous les ponts à la périphérie de Paris. Leurs situations physiques et psychiques se dégradent de jour en jour. 🧵
Quasi la moitié des jeunes présentent des problèmes de santé mentale, notamment liés à du stress post-traumatique selon @medecinsdumonde. Le froid actuel ne fait qu’aggraver la situation.
Tous ces jeunes se sont vus refuser leur minorité par les dispositifs d’évaluation. Pour plus de 50% d’entre eux, le juge des enfants conclura à leur minorité dans quelques mois. En attendant, et malgré un parcours d’exil chaotique et violent, ils sont abandonnés à la rue.
Dans un campement de Grande-Synthe, un père de famille a mal au cœur, il ne peut ni bouger, ni parler.
18h21 - l'équipe bénévole d'Utopia 56 contacte le SAMU.
18h49 - Les pompiers arrivent à l’entrée du campement. Ils n'interviendront pas avant l’arrivée de la police.
18h56 - L'homme est en tachycardie.
19h45 - Quatre personnes décident de le porter dans un drap jusqu'à l'ambulance. Il est finalement conduit à l'hôpital pour y passer des tests. Les pompiers refusent d'y accompagner sa femme et son fils.
Avec sa famille, cet homme survit sous une tente, sans accès à l'eau, ni à l'électricité. L'hôpital contactera notre équipe pour aller le chercher lorsqu'il sera remis à la rue.