À 7h55 du matin, le 11 septembre 1973, le président Allende prononce un discours radiophonique improvisé.
« Mes amis,
C’est certainement la dernière fois que j’aurai à m’adresser à vous. La force aérienne a bombardé les tours de Radio Portales et de Radio Corporacion.
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Mes paroles ne sont pas marquées d’amertume mais de déception, et seront le châtiment moral de ceux qui ont trahi leur serment : les soldats du Chili, les commandants en chef titulaires et l’amiral Merino, qui s’est promu lui-même,
sans oublier M. Mendoza, général perfide qui, hier encore, manifestait sa fidélité et sa loyauté au gouvernement, et aujourd’hui vient de s’autoproclamer directeur général des carabiniers.
Devant ces faits, il n’y a qu’une seule chose que je puisse dire aux travailleurs : je ne démissionnerai pas ! Placé à un tournant historique, je paierai de ma vie la loyauté du peuple.
Et je suis certain que la semence déposée dans la conscience digne de milliers et de milliers de Chiliens ne pourra être arrachée pour toujours. Ils ont la force, ils pourront asservir, mais les processus sociaux ne s’arrêtent avec le crime ni avec la force.
L’histoire nous appartient et ce sont les peuples qui la font.
Travailleurs de ma patrie, je tiens à vous remercier de votre loyauté de toujours, de la confiance que vous avez déposée en un homme qui ne fut que l’interprète des grands désirs de justice, qui donna sa parole de respecter la Constitution et la loi, et qui l’a tenue.
Dans cet instant ultime, le dernier où je puisse m’adresser à vous, je vous demande que vous mettiez à profit cette leçon : le capital étranger et l’impérialisme, unis à la réaction, ont créé le climat pour que les forces armées rompent leur tradition,
celle que leur enseigna le général Schneider et que réaffirma le commandant Araya, qui tombèrent victimes de la même couche sociale qui, aujourd’hui, attend bien au chaud qu’une main étrangère lui rende le pouvoir pour continuer à défendre ses profits et ses privilèges.
Je m’adresse tout d’abord à la modeste femme de notre terre, à la paysanne qui a cru en nous, à l’ouvrière qui a travaillé plus, à la mère qui a compris de notre préoccupation pour les enfants.
Je m’adresse aux travailleurs des professions libérales qui ont eu une conduite patriotique, ont agi contre la sédition encouragée par les corporations, ordres de classe qui ne cherchent qu’à défendre les avantages que la société capitaliste n’accorde qu’à une poignée.
Je m’adresse à la jeunesse, à ceux qui chantèrent et communiquèrent leur joie et leur esprit de lutte.
Je m’adresse à l’homme du Chili, à l’ouvrier, au paysan, à l’intellectuel, à tous ceux qui seront persécutés… car dans notre pays le fascisme s’est déjà fait connaître depuis longtemps dans les attentats terroristes,
faisant sauter les ponts, coupant les voies ferrées, détruisant les oléoducs et les gazoducs, bénéficiant du silence de ceux qui avaient l’obligation d’assurer la défense… L’histoire les jugera !
Radio Magallanes sera sûrement réduite au silence, et le son tranquille de ma voix n’arrivera plus jusqu’à vous.
Peu importe, vous continuerez à l’entendre, je resterai toujours à vos côtés ; mon souvenir sera au moins celui d’un homme digne qui fut fidèle à la loyauté des travailleurs.
Le peuple doit se défendre, mais pas se sacrifier. Le peuple ne doit pas se laisser cribler ni écraser, mais il ne doit pas non plus se laisser humilier. Travailleurs de ma patrie, je crois au Chili et en son destin.
D’autres hommes sauront dépasser ce moment gris et amer où la trahison prétend s’imposer. Allez de l’avant et sachez que dans un avenir plus proche que lointain s’ouvriront à nouveau les larges avenues par où s’avancera l’homme libre pour construire une société meilleure.
Vive le Chili ! Vive le peuple ! Vivent les travailleurs !
Ce sont mes dernières paroles.
J’ai la certitude que mon sacrifice ne sera pas inutile ; j’ai la certitude qu’il sera tout au moins une leçon morale pour châtier la félonie, la couardise et la trahison. »
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Il y a 131 ans, le 17 août 1893, à Aigues Mortes, des ouvriers italiens furent massacrés par des ouvriers français.
Fil sur cette violence xénophobe et ses mécanismes qui fonctionnent toujours de la même manière.
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Dans la seconde moitié du XIXème siècle, avec le besoin de main-d’oeuvre d’un pays qui s’industrialise, l’immigration progresse fortement en France principalement en provenance de pays frontaliers comme la Belgique et l’Italie.
En parallèle se développe un fort sentiment nationaliste français renforcé après la défaite militaire de 1870. La xénophobie est visible à travers la dénomination des populations immigrées.
A-t-il existé une situation similaire d’un Président qui ne veut reconnaître la majorité parlementaire sortie des urnes ?
Oui ce fut en 1877 ce qui fut appelé le coup du 16 mai 1877.
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Le Maréchal Mac Mahon, orléaniste, était Président de la IIIeme République et agissait pour le rétablissement de la monarchie. La majorité à la chambre des députés élue en 1876 était républicaine sous la direction de Léon Gambetta.
Le 16 mai 1877, Mac Mahon nomme chef du gouvernement Albert de Broglie proche de lui qui forme un ministre « d’ordre moral ».
Le lendemain, Gambetta fait voter aux députés une motion refusant la confiance au gouvernement.
Pécresse a annoncé son plan transports JOP… et c’est peu dire que ses annonces n’ont pas convaincu !
Après le refrain du « tout sera prêt », voici le temps de « Il ne faut pas avoir peur de faire un peu de marche, c’est bon pour la santé et on sera au mois d’août »…
Attardons-nous sur les raisons de l’augmentation du ticket de métro à 4€ : ce fut pour payer les 200 millions € du surcoût des transports liés aux JOP, c’est désormais pour que « personne n’en achète »…
Et que dire du message reçu par les chauffeurs de bus qui eux devront vendre deux tickets pour un trajet au tarif de 5€ et en déchirer un ticket sur les deux… bienvenue en absurdistan !
Il y a 62 ans, le 8 février 1962, l’Etat a massacré au métro Charonne.
« Ils sont pas lourds en février
A se souvenir de Charonne
Des matraqueurs assermentés
qui fignolèrent leur besogne »
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Cette manifestation était organisée par la CGT, la CFTC, le SGEN, l’UNEF, le SNI et la FEN. Le PCF, le PSU et le Mouvement pour la paix sont associés à l’appel à la manifestation contre l’OAS et pour la paix en Algérie.
La veille, le 7 février, 10 charges de plastic sont placées par l’OAS dans différents lieux à Paris. Elles font de nombreux blessés graves, dont la petite Delphine Renard, âgée de 4 ans, qui habitait l’immeuble d’André Malraux.
Depuis agents et usagers des transports ont pu se rendre compte concrètement des dégradations avant coureuses de la privatisation.
Hausse du temps de travail, galères au quotidien, salariés pressurisés, démissions en cascade, dégradation du service, hausse des tarifs …
Pour expliquer les responsabilités et proposer des solutions pour des transports en commun publics et de qualité, cet automne est né le collectif @STOPGALEREIDF
Il y a 80 ans, le 18 février 1943, la Gestapo arrête Hans et Sophie Scholl membres de la Rose Blanche, organisation de résistance allemande au nazisme.
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La Rose Blanche ou Die Weiße Rose est née en 1942, à Munich. Hans Scholl, étudiant en médecine, est envoyé comme infirmier sur le front de l’Est où il est témoin des exactions de la Wehrmacht.
De retour avec son ami Alexander Schmorell, ils décident d’entrer en résistance face au « nihilisme intellectuel » du régime nazi et de distribuer des tracts pour dénoncer les atrocités commises par les nazis.