France, 2024, an III après la CIASE.
On aimerait que les vieux réflexes de protection, d'ex filtration aient disparu.
On aimerait que les victimes de l'Église soient enfin au centre.
Nouvelle démonstration qu'il n'en est rien.
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Dans cette lamentable affaire, on a une fois de plus toutes les étapes du vieux schéma usé jusqu'à la corde dont on ne peut plus, dont on ne veut plus.
En 2024.
Trois ans après la CIASE.
⏺️ Étape 1: faire traîner.
Les premières alertes, pour ce qu'on en sait, datent de 2002.
Première plainte, à moins que d'autres victimes inconnues en aient déposé avant, devant une juridiction canonique: 2011.
Première monition (avertissement) canonique : 2019.
En 2019, donc, on a un prêtre, Vincent Goguey, qui s'est conduit ainsi en 2002 avec une jeune fille de 18 ans :
Puis quand la jeune femme, 9 ans plus tard, en 2011, lui donne rdv pour lui PARDONNER, il fait ceci:
En 2015, il fait ceci à une autre jeune femme:
Le tribunal canonique de Lille, outré (lentement) par ce comportement qui montre un probable agresseur en série, se montre implacable : 8 ans après la plainte de Karima, hop ! Monition.
Traduction: "si tu recommences, on va se fâcher tout rouge".
⏺️ Étape 2. Balader les victimes
Pendant la procédure canonique, dont elles sont exclues, et qui vont donc accoucher de la souris-monition, on rassure les victimes: ça va barder pour l'agresseur.
Lors de la deuxième (à notre connaissance, toujours) procédure canonique, on a ce morceau de bravoure:
Dites, M. le vice-official de Paris, une idée me vient, là, tout de suite. Si je viens vous voir, que je vous plaque au sol, vous maintiens les poignets et les chevilles et que je vous masse les tétons, vous continuerez à penser qu'il ne s'agit pas stricto sensu d'abus sexuel ?
Non parce que si vous pensez que c'est un comportement sexuel normal, j'ai des adresses de professionnels qui peuvent vous aider.
Ne restez pas seul, vraiment.
Du côté des autorités lazaristes, on déplore, on regrette, on se désole.
Ah ! Si l'institution avait fait ce qu'il fallait, vraiment tout notre soutien aux victimes, dit... Le patron de l'institution des Lazaristes.
Du côté de l'évêque, Mgr Souchu de @diocese40, on assure qu'il "n'a plus de mission dans le diocèse". Et puis en fait on apprend qu'il anime des groupes sur un lieu de pèlerinage, parce qu'il faut bien "le mettre quelque part".
Oh ben tiens.
⏺️ Étape 3. Faire appel à la conscience de l'agresseur. Qui évidemment s'en fiche comme de son premier abus.
Ça marche tellement bien, hein.
Je sais pas si pas moi, vous faites des statistiques, des trucs un peu sérieux dans vos officialités ?
Honnêtement, combien d'agresseurs ont vu les écailles tomber de leurs yeux après ce genre de lettre ? Sont tombés à genoux en disant "ah mon Dieu je vois à présent que c'est mal, je file illico me rendre à la police"?
Non parce qu'en bonne théologie, si je ne m'abuse, le repentir du coupable doit permettre de réparer le mal de faute et le mal de peine.
Elles sont où, les réparations, dans votre façon de faire ?
Le résultat, c'est que les victimes ne vous font plus aucune confiance.
Et quand on lit ça sous la plume de @Mgr_EMB dans le Fig du 26/7,et que semaine après semaine on a la preuve qu'évêques et supérieurs majeurs continuent de faillir, hé bien d'autres voies se mettent en place.
⏺️ Aujourd'hui, Léa a décidé de lancer un appel à témoignages.
Parce que ça suffit.
Les procédures et les (éventuelles) sanctions ne peuvent plus rester confinées dans le secret de vos officialités.
Les victimes, actuelles et futures, ne peuvent plus attendre.
Ne comprenez-vous pas, toujours pas, que le silence est la meilleure cachette des agresseurs ? Que leur impunité prend racine dedans ?
Il y a deux silences.
Le silence des victimes, et croyez-moi c'est en train de changer.
Votre silence, qui est de la complicité.
Voici l'appel à témoins de Léa et de son ami Benjamin.
La totalité du témoignage, outre l'article de @lemondefr est ici :
Partagez, likez, allez-y.
Vous n'êtes plus seules.
#LaHonteDoitChangerDeCamp
Lecture d'une traite, aujourd'hui, du très beau premier roman de @AliceDeveley, "Tombée du ciel" (L'Iconoclaste).
L'histoire, largement puisée dans les souvenirs de l'auteure, d'une jeune fille de 14 ans qui traverse deux enfers: celui de l'anorexie, et celui de l'hôpital.
Mais avant de parler du fond, la forme. C'est beau. C'est écrit remarquablement. Il y a des pages superbes.
C'est dur, souvent. Mais c'est beau. (TW mutilation)
J'en reviens pas purée.
Hé bien moi, je déplore le spectacle de dérision et de moquerie du christianisme donné par ceux, parmi les évêques, les prêtres et les laïcs qui crachent à la face du Christ en couvrant les abus. 1/
Je déplore le spectacle indigne donné par vos cris de persécutés imaginaires, quand nous bénéficions d'une indulgence fiscale et judiciaire incompréhensibles.
Le jour où dans ce pays on commencera à appliquer ne serait-ce que la loi au catholicisme, mais vous verrez flou purée.
Commencez par appliquer le droit du travail dans vos diocèses (les CDI des LeME en mission 3 ans ? Les trimestres CAVIMAC non payés ?)
Le droit pénal (vous voulez ma liste de non-signalements ?)
Le code de l'urbanisme (on regarde ensemble les permis de construire ici et là ?)
Merci à vous.
Je vais essayer de vous expliquer le pourquoi de ce ton.
Sachez d'abord que mes threads sont toujours relus avant publication par les personnes victimes, et que le fond comme la forme sont validés par elles.
Toujours.
C'est essentiel:
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ces gens se sont vus déposséder de leur histoire au fil d'années de procédure. Ils n'ont parfois même pas accès à leur propre dossier canonique.
Ils deviennent des tiers, et des tiers encombrants, à leur propre vie.
C'est extrêmement violent.
Et ils tombent des nues. Ce sont toujours, toujours des fidèles... Fidèles. Pratiquants, observants, engagés dans leur paroisse, leur diocèse, leur mouvement, dont les enfants vont au caté, aux scouts, en école de prière, etc. Ces victimes, c'est vous et moi.
Merci de faire amende honorable, c'est suffisamment rare pour être souligné 🙏
Le réflexe de déni est instinctif, on l'a tous en nous.
Quand on entend un témoignage de violence sexuelle, on entend d'abord un témoignage violent.
C'est difficile pour n'importe qui. 1/
Et on ne sait pas quoi faire de cette violence, qui nous atteint à notre tour.
Donc le premier mouvement, c'est de la rejeter.
Et quelque part c'est un mouvement plutôt sain.
Le problème, c'est que ce faisant on rejette le témoignage et la victime. 2/
En formation à l'écoute, on apprend à travailler sur ce mouvement instinctif de protection.
Tout le monde n'est pas formé, n'est pas appelé à le faire.
Mais faisons confiance a priori à ceux qui parlent.
La présomption de bonne foi s'applique à tous les crimes. 3/
#AbbéPierre
Extrait de Paysan de la rive droite, du théologien André Paul, Cerf, coll. Patrimoines, 314p., 2023.
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Tout cela est tristement, banalement systémique. Et on est là à la croisée de deux systèmes. Le système ecclésial d'abord.
@Eglisecatho qui "apprend avec douleur" l'existence de victimes, quand on lit ça dans @lemondefr aujourd'hui sous la plume de 4 chercheurs de la CIASE, non.
A Emmaüs aussi donc, "ça" se savait, à bas bruit, dans les cercles autorisés. Same on, same on. Et c'est là qu'on touche à l'autre système.
Le système médiatique. L'abbé était certes vaguement incardiné dans le diocèse de Grenoble mais enfin, soyons clairs: l'évêque qui se
Il y a un an et demi (février 2023), je publiais ce thread sur l'agapètherapie chez les enfants.
L'agapètherapie, cette méthode psychospirituelle de "guérison" des blessures intérieures épinglée par les assos anti-sectes comme génératrice de faux souvenirs induits.
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Or mercredi, j'ai reçu une demande de rectification d'un des protagonistes de cette affaire: le père Jean-Baptiste Edart, prêtre de la @CteEmmanuel et du diocèse de Rouen, enseignant chercheur en théologie dogmatique, doyen de la Faculté de théologie de l’UCO (Angers).
Son long courrier, fort courtois, ne se contentait pas de me signaler une erreur commise par mes soins, il me donnait également d'excellents conseils de journalisme, et me montrait sa sollicitude et sa crainte que que ma crédibilité ne soit entachée par cette erreur.