La comparaison avec le tribunal ne tient pas. Ce dernier n'est pas une activité marchande contrairement à la fourniture d'électricité. La production d'électricité n'a jamais été un monopole naturel. JMJ confond avec le réseau.
Vos factures ne sont pas payées avec de l'amour et de l'eau fraîche. Même du temps du monopole, il y avait un service pour établir et faire vivre les contrats de fourniture.
Aujourd'hui, il y a de plus en plus de producteurs notamment dans les ENR et en particulier dans le PV, avec l'autoconsommation qui se développe.
De même pour la fourniture, 1€ = 1€. Pour la production d'EDF, la rémunération reste la même. Qu'elle vienne d'EDF Commerce ou d'un petit fournisseur, ça ne change pas.
Personne n'achète son électricité à la sortie d'une centrale nucléaire mais à 1 fournisseur. Le producteur historique dispose de son propre fournisseur, EDF Commerce, qui prend 2% de marge et 7% de coûts commerciaux, soit 9% de votre facture TTC
Les fournisseurs sont nécessaires. Ils agrègent les clients au détail pour négocier en gros (comme votre supermarché), afin de garantir une formule de prix.
Ils collectent l'argent pour tout le système électrique et ils sont l'interface avec les consommateurs.
Le propos de JMJ est totalement fallacieux. Quand vous achetez votre coca dans un supermarché, vous rémunérez aussi Coca-Cola. Ce dernier peut à son tour réinvestir. C'est pareil pour un producteur d'électricité. Il va vendre son électricité à un intermédiaire ou un fournisseur.
Quand un consommateur paye son fournisseur, l'argent est redistribué vers le réseau, l'Etat (par les taxes), les intermédiaires et le producteur. Dire qu'un fournisseur alternatif ne contribue pas à financer le système électrique est faux.
C'est d'autant plus faux qu'il existe en France un mécanisme de capacité qui consiste justement à rémunérer la puissance installée des producteurs par les fournisseurs afin de contribuer à la sécurité d'approvisionnement services-rte.com/fr/decouvrez-n…
JMJ afirme sans aucune preuve que les marchés ont créé un système de prix volatil. Or le monopole fonctionnait déjà sur la tarification marginale pour équilibrer le système électrique.
La tarification marginale a même été promue par Marcel Boîteux, ancien PDG du producteur historique et théoricien mondialement reconnu des marchés de l'électricité …
La CRE et l'ACER ont souligné que la hausse des prix n'était pas liée à des raisons spéculatives mais bien à des fondamentaux qui ont eu des répercussions dans des marchés déjà peu liquides cre.fr/actualites/nos…
Enfin, JMJ ignore manifestement le rôle des subventions qui permettent déjà de diminuer le coût du capital : CfD pour garantir un certain niveau de prix, RAB pour verser des revenus avant même le début de la production (comme pour le nucléaire au RU).
Il y a aussi la possibilité de développer les marchés à terme sur des maturités longues. C'est ce que propose Antoine Dereuddre, le chef économiste de la CRE.
Enfin, si un monopole diminue le coût du capital c'est parce qu'il peut répercuter le risque de ses investissements sur les consommateurs sans perdre une plume.
Jean-Philippe Tanguy nie tout risque de chaos. « Nous pourrons toujours négocier des accords bilatéraux avec chacun des pays qui veulent acheter de l'électricité française. Ce sera facile, ils en ont besoin », explique-t-il. Et si ça ne marchait pas si bien, « l'autonomie totale, ça ne me fait pas peur. Nous pouvons augmenter nos capacités de production pour y arriver », assure-t-il.
Le Royaume-Uni est sorti du couplage européen, cela a fait augmenter sa facture. Aujourd'hui, on a un système automatique de synchronisation dans toute l'Europe. Le RN voudrait en sortir pour revenir à du gré à gré discrétionnaire ? on.ft.com/3d0SHYz
Bon article de @justin_delepine qui restitue bien le rapport de la Cour des comptes : un coût élevé en raison des aides non ciblées et des rentes inframarginales peu captées
Je voudrais revenir sur ce passage : "[les] traders de l’électricité [...] auraient empoché, selon la Commission de régulation de l’Energie, « un gain net d’au moins 6 milliards d’euros sur 2022-2023 »."
Je pense qu'il est intéressant de revenir sur le passage de la p. 99 dont est tiré la phrase : "selon la direction de la législation fiscale, la France n’a pas utilisé la
faculté de plafonner les recettes des opérateurs de trading et autres intermédiaires car cette voie « ne sembl[ait] pas opérationnelle en l’absence
de règles de territorialité harmonisées au niveau européen […] ou de règles permettant d’affecter ces recettes à une technologie ». Or, selon la CRE, des
opérateurs de marché qui rachètent habituellement au marché spot
d’importants volumes, comme contrepartie notamment des ventes spot de
production EnR sous obligation d’achat, qu’ils ont vendus à terme l’année
précédente, auraient pu enregistrer de ce fait un gain net d’au moins 6 Md€
sur 2022-2023. Par ailleurs, sans que la part relative à l’électricité ou aux opérations avec contrepartie française n’en soit précisée, la marge dégagée par EDF Trading, à titre d’exemple, a progressé de plus de 5 Md€ en 2022."
J'aimerais revenir sur un contenu qui m'a fait beaucoup réagir :
Un article de Alternatives Économiques : @cedric_durand : « Il n’y a pas de chemin crédible vers un capitalisme respectant la nature » - alternatives-economiques.fr/cedric-durand-…
Je voudrais revenirà propos de ce passage concernant les énergies renouvelables qui sous-entend que la planification par un monopole serait mieux.
@cedric_durand avance l'idée que le prix de marché serait tout le temps nul. En réalité, ça ne serait pas le cas car il existe l'effacement de la demande.
C'est faux. Le gaz n'est pas majoritairement marginal en France. De plus, les prix de détail français ne dépendent pas du spot mais des contrats à terme et de l'ARENH. Il y a seulement quelques entreprises exposées directement au spot
Article intéressant de Renaud Honoré dans @LesEchos qui souligne que le gouvernement s'attend de nouveau à devoir compenser les ENR car il anticipe une baisse des prix spot :
«En net, ce ne sera pas 6 milliards, ce sera très significativement inférieur» lesechos.fr/economie-franc…
La délibération de la CRE n°2023-200 décompose ce que l'État doit aux fournisseurs.
Source du tableau : cre.fr/L-energie-et-v…
Pour l'électricité seule, on est à 24,2712 milliards d'euros de pertes des fournisseurs à compenser par l'État au titre du bouclier et de l'amortisseur tarifaires
Source : délibération n°2023-200, CRE, pp. 4-5 cre.fr/actualites/la-…
Three key paradigms shape how states regulate wholesale and retail electric power.
1/Traditional Paradigm: Monopoly at both wholesale and retail levels.State-regulated utilities handle all generation, transmission, and retail services. FERC oversees wholesale power sales and transmission rates.