52e jour au procès dit des #viols de #Mazan (12e semaine) où comparaissent 51 accusés.
La cour criminelle va entendre la fin du réquisitoire pour 4 accusés.
Cet après midi, l’avocate de Dominique Pelicot Me Béatrice Zavarro va ouvrir les plaidoiries de la défense
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Hier les avocats généraux ont requis jusqu’à 16 ans de prison à l’encontre des accusés jugés pour viol aggravé sur Gisèle Pelicot. Ce matin le parquet général va livrer la suite de son réquisitoire pour les 4 derniers accusés
Dont deux hommes accusés d’être allé 6 fois chez les Pelicot, un troisième d’y être allé à 5 reprise et un quatrième déjà condamné pour inceste.
Un des accusés entonne « joyeux anniversaire » avant la reprise de l’audience c’est en effet la date de naissance de Dominique Pelicot qui a 72 ans aujourd’hui.
Le président souligne avoir été avisé de deux incidents par les avocats de la defense le premier concernant les collages affichés a l’extérieur du palais dont sans doute « 20 ans pour chacun » le deuxième concernant les escortes
L’avocat général reprend le fil de son réquisitoire avec Jérôme V. qui s’est rendu à 6 reprises chez les Pelicot qui a pratiqué de multiples pénétrations sur Gisèle Pelicot inconsciente
Mon croquis ✍️ 🎨
« Les faits avaient cessé parce que Dominique Pelicot ne lui proposait plus de revenir il était confirmé que Jérôme V. n’avait jamais échangé avec Gisèle Pelicot. Il était étonné que certains accusés puissent assurer qu’il n’était pas au courant de la sédation de mme Pelicot »
Il affirmait s’être rendu chez les Pelicot en connaissance de cause n’ayant pas de relations sexuelles avec sa compagne à l’époque des faits qui se situent également essentiellement pendant le confinement
« Il avait conscience de la gravité de ses actes mais ses besoins primaient avant tout. La dangerosité criminologique apparaissait non négligeable »
Jérôme V. est en détention provisoire depuis 41 mois. « Il apparaît avoir peu progressé, estime l’avocat général qui requiert 16 ans de prison et un suivi socio judiciaire de 8 an (+4 ans en cas de manquement)
Dominique D. a qui il est reproché 6 faits de viols constitués par de multiples pénétrations imposées à Gisèle Pelicot
Mon croquis ✍️ 🎨
« En raison du manque d’envie sexuelle de son épouse Dominique D. se rendait régulièrement sur coco et notamment le salon à son insu. Il savait qu’elle n’était pas consentante il avait vu des vidéos avant les faits et il décrivait le mode opératoire de Dominique Pelicot »
« L’accuse s’interrogeait encore en fin d’information sur une possible complicité de Gisèle Pelicot alors que à plusieurs reprises Dominique D. et Dominique Pelicot chuchotaient. A l’audience il continuait de nier l’intention »
Il faisait la différence entre la prise de tranquillisants et la prise de somnifère la 4e fois, une prise de conscience qui n’a rien changé à ses agissements puisqu’il y a eu une 5e et 6e fois. Sur une vidéo il lève un pouce en l’air. Il dit être retourné par facilité et naïveté
Dominique D. dit avoir tout perdu avec cette procédure il ne voit plus son fils depuis le début de l’affaire
« Sans les vidéos, Dominique D. ne se serait pas posé de questions. La victime n’existe pas dans son discours. L’autre est un objet. » l’avocat général requiert 17 ans de prison, 10 ans de suivi socio judiciaire (+5 ans en cas de manquement)
Mohamed R. est l’un des seuls accusés (avec Ludovick B.) a ne pas s’être rendu à #Mazan le septuagénaire s’est rendu dans la maison secondaire de Caroline Darian a l’île de Ré
Mon croquis ✍️ 🎨
« Il disait avoir eu le consentement du mari il estimait que les faits n’étaient pas un viol parce qu’il n’avait pas forcé la victime, il ne savait pas dit il qu’elle était sedatee mais la pensait ivre morte ou endormie »
« Il se disait autant victime de Gisèle Pelicot » il dira ne pas avoir tiré de satisfaction de la situation « le sexe sans amour c’est comme une fleur sans odeur »
Il sera condamné pour le viol de l’une de ses filles. Son entourage évoquera une transformation après la prison de l’accusé en « père aimant », les experts eux notent les conduites addictives de Mohamed R. et sa position victimaire. Sa dangerosité est située à un niveau moyen
Il a fait plus de 3 ans de détention provisoire dans ce dossier Il avait été condamné à 5 ans de prison pour inceste. « Vous tiendrez compte de la réitération de viol sur une personne d’une particulière vulnérabilité » l’avocat général requiert 17 ans de prison
Ainsi que 10 ans de suivi sociojudiaire
L’avocat général en vient maintenant au dernier accusé Romain V. lui aussi jugé pour être allé à 6 reprises chez les Pelicot et avoir imposé de multiples pénétrations à Gisèle Pelicot inconsciente
Mon croquis ✍️🎨
Il avait admis s’être rendu compte que Gisèle Pelicot dormait mais il s’était contente de la présence du mari il disait avoir été abusé par Dominique Pelicot être devenu son objet.
Ce dernier lui aurait laissé entendre qu’ils deviendraient amis alors qu’il cherchait du lien social
« Il ne pouvait que se rendre compte de la situation que ses agissements et ceux de Dominique Pelicot laissaient Gisèle Pelicot sans réaction »
Romain fait état d’une enfance carencée maltraitante, les violences du père encouragées par la mère, lui aussi victime d’abus sexuels par des amis de ses parents. Un vécu d’objectalisation.
Romain V. présente une souffrance psychologique au long cours, incapable de penser à autre chose que lui même. L’avocat général rappelle également qu’il n’avait pas informé Dominique Pelicot de sa séropositivité. Il a fait 37 mois de détention provisoire
L’avocat général requiert 18 ans de prison contre Romain V.
« Il y aura un avant et un après tant l’expérience a été exceptionnelle. Ce que l’on peut espérer c’est une prise de conscience réelle et profonde de la part des accusés sur les faits et plus particulièrement sur la question du consentement »
« Il s’est parfois dégagé de cette salle une communion dérangeante. Conduisant les accusés à se lever comme un seul homme à reconnaître les faits mais pas l’intention. Sachez messieurs que les formules magiques ne fonctionnent pas dans une enceinte judiciaire »
« Des changements profonds de système de pensée ne peuvent s’effectuer en un jour. Ce procès est une pierre a l’édifice que d’autres après nous continueront a construire » poursuit l’avocate générale
Ce que l’on peut espérer c’est une forme d’apaisement des victimes. Un pas sur le long et sinueux chemin de la reconstruction, explique Laure Chabaud
« Par ce verdict vous direz que le viol ordinaire n’existe pas, le viol par accident ou involontaire n’existe pas. Vous enverrez un message d’espoir à toutes les victimes de violences sexuelles et vous rendrez une part de son humanité volée à Gisèle Pelicot » assure Laure Chabaud
« Vous direz au femmes qu’il n’y a pas de fatalité à subir, aux hommes pas de fatalité à agir. Par votre verdict enfin vous nous guiderez dans l’éducation de nos fils » conclut l’avocate générale
« Depuis jeudi dernier, on lit sur les murs séculaires de notre ville « 20 ans pour chacun »», déplore Me Marmillot qui dénonce une infraction pénale « qui porte atteinte à la solennité des débats »
« Mon autorité se limite à l’enceinte de cette cour, assure le président qui précise ne pas se laisser influencé ni lui ni aucun membre de cette cour par ce qui se dit à l’extérieur »
« Le message est entendu et va être relayé auprès de le procureure de la république, assure Laure Chabaud. La présomption d’innocence est connue y compris du côté du parquet. Un principe rappelé dans un propos introductif du réquisitoire. »
Suspension reprise à 14h avec la plaidoirie de Béatrice Zavarro pour Dominique Pelicot
La conclusion de l’avocate générale résonne encore.
« Car au-delà de la sanction, c'est par l'éducation que s'impulsera le changement » a conclu Laure Chabaud le réquisitoire de trois jours du procès des #viols de #Mazan
L’audience reprendra à 14h avec la plaidoirie de Me Béatrice Zavarro. L’avocate sera la première à se lever des bancs de la défense pour plaider pour son client Dominique Pelicot. Le principal accusé désigné comme « la clé de voûte de ce dossier »
Gisèle Pelicot accueillie au tribunal d’Avignon par l’hymne du MLF « debout les femmes »
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@RMCInfo L’audience reprend avec la plaidoirie de Béatrice Zavarro micro en main
« Bien malgré moi je suis devenue l’avocat du diable. Je pensais raisonnablement que l’avocat du diable plaiderait le vendredi 13 le hasard du calendrier a fait que nous avons démarré ces débats le jour de mon anniversaire et je plaide le jour du vôtre…
… c’est vous et moi contre le monde entier plaide Me Zavarro. Ce lien que nous avons tissé a induit chez moi une extrême solitude. »
Elle a un mot pour Gisèle Pelicot sa fille et ses belles filles « quand bien même vous auriez dépassé dignité et mesure j’ai un profond respect »
Me Zavarro retrace sa relation avocate /client avec Dominique Pelicot qu’elle a rencontré en avril 2021, «cet homme m’a tout dit il fallait que je défende celui-ci. Sans les autres Dominique Pelicot n’était rien, les autres c’est d’abord et avant tout un climat familial délétère»
Elle évoque le père de Pelicot tyrannique cet homme qui était d’abord le frère du premier mari de sa mère ce qui a des le départ bouleversé les rapports. Ce père incestueux qui distribuera à la fille qu’il a accueillie des culottes trouées avec qui il s’est mis en couple
Dominique Pelicot préférait sa mère Juliette à son père. Cette mère soumise qu’il avait entendu dire non à ce père « les autres c’est aussi les traumas qu’il a vécus. Beaucoup d’hommes derrière moi ont eux aussi vécu des traumas dont il n’ont pas parlé avant comme lui »
Le viol imposé par un infirmier quand il n’a que 9 ans, le viol collectif auquel il est contraint de participer à 14 ans sur un chantier.
« Et puis les autres c’est cette rencontre avec cette dame dont il tombe raide dingue me Zavarro se tourne vers Gisèle Pelicot ils ont le coup de foudre. Caroline elle aussi malgré sa colère aura l’honnêteté de dire que c’était un homme bon bienveillant. »
« Il sera de façon très sincère très amoureux de son épouse il la prendra beaucoup en photos, il l’adorera il dira j’étais rien avant j’étais autre chose avant elle et aujourd’hui je suis redevenu rien comme avant » poursuit Me Zavarro
« C’est pour l’autre Dominique que je plaide aujourd’hui, reprenant l’idée d’une personnalité clivée. Cet autre Dominique est doté d’une certaine perversité. » elle cite Boris Cyrulnik « notre cerveau est sculpté par le milieu » « il vaut mieux avoir à prévenir qu’à pardonner »
« Il n’y a pas de résilience chez monsieur Pelicot parce qu’il n’y a pas de bonne évolution. » elle cite Adrien L. un autre accusé « mon pire ennemi c’est moi »
«c’est Gisèle Pelicot qui a trouvé des mots très justes ‘Dominique Pelicot avait de nombreux besoins sexuels - qu’elle refusait - il a trouvé la parade’. Vous madame et ce n’est pas un reproche vous vous êtes investie dans votre rôle de grand mère lui s’est plongé dans coco »
Béatrice Zavarro évoque le salon « À son insu » dont elle assure qu’il existait avant Dominique Pelicot il va faire une annonce très claire : « je cherche complice pervers pour abuser de ma femme endormie » (validée par plusieurs accusés)
« Il ne veut ni parfum ni tabac. Et pour l’endormissement il ne veut pas que Gisèle Pelicot vive ni ce que sa mère a vécu avec son père ni ce que cette femme a vécu pendant le viol collectif. » Beatrice Zavarro tente de plaider le paradoxe d’un viol sans violences
« Monsieur Pelicot délégue son pouvoir de virilité » d’après un thérapeute sexologue que Beatrice Zavarro a sollicité pour avis sur l’implication d’autres hommes. « Ce dossier n’est il pas sa dernière érection? », interroge Me Zavarro.
Plutôt que de donner les noms d’accusés Me Zavarro énumère « Les impatients, les curieux, ceux qui se sentent valorisés par le film dont ils deviennent la vedette, se prend pour un acteur porno, les machos ou archaïques, ceux dont le sexe a pris le contrôle, les plus égoïstes »
Et de citer les deux hommes qui ont « renoncé » à se rendre chez les Pelicot qui ont confirmé les consignes de Dominique Pelicot « il n’est ni menteur ni manipulateur. Bien entendu que les experts vont dire que c’est un manipulateur. »
« S’il était si manipulateur ces deux là n’auraient pas résisté comme les autres » une autre avocate de la defense se racle la gorge bruyamment
« Le mensonge ne m’effraie pas assure Beatrice Zavarro qui pointe du doigt les mensonges des autres accusés »
« Faut il utiliser le mot viol pour comprendre que cette femme est inconsciente et endormie? »
Béatrice Zavarro assure que la gratuité a pu motiver la venue chez Monsieur Pelicot, tous ont assuré que c’était une première fois même ceux qui sont des assidus de coco qui pratiquent le libertinage
« Tous sont sous emprise, Pelicot était il menaçant ? Non. Violent ? Non. Insultant ? Non. La porte était elle fermée? Non. » évacue rapidement Me Zavarro
Béatrice Zavarro balaye aussi la question d’une emprise chimique sous Rivotril expliquant qu’il faut 15 min à 30 min avant les premiers effets « les co accusés sont alors déjà dans la chambre a coucher »
Béatrice Zavarro cite son client pour évacuer la question d’un piège pour avoir des relations homosexuelles « Quel était l’intérêt pour moi de sedater ma femme si c’était pour avoir des relations avec un homme avait demandé Dominique Pelicot »
« Je suis triste de ce que je suis devenu, mes enfants ne viendront pas non plus se recueillir sur ma tombe, avait déploré Dominique Pelicot auprès de son avocate plaide Me Zavarro
« Sans le réseau ce dossier n’existe pas, Dominique Pelicot n’existe pas. Le viol de sa femme lui permet d’avoir une excitation sexuelle soit a priori soit à posteriori. L’accélération des faits est due à un « engrenage » la machine s’est emballée »
« Quand Dominique pelicot vous dit que le 2 septembre 2020 tout devait s’arrêter je le crois, son ex femme madame Pelicot va dire qu’il devient colérique hystérique, nerveux d’après sa belle fille. Le 2 septembre il se rend au Leclerc pour filmer sous les jupes des femmes »
« Il a un short rouge et un tee shirt bleu, et il va faire 7 vidéos, elle énumère les faits et gestes de Dominique Pelicot « pensez vous qu’il fasse preuve de discrétion? » n’a t’il pas dit « je vous remercie de m’avoir ôté ce poids, il étant temps que ça s’arrête »
Béatrice Zavarro s’attaque après a un loupé de l’enquête sur les cold case aujourd’hui imputés à Dominique Pelicot en 2010 alors qu’il est interpellé - deja - pour captation d’images impudiques son son adn ne match pas avec l’ADN recueilli dans le dossier de 1999
« Dominique Pelicot n’a pas inventé la soumission chimique. »
Aux enfants de Dominique Pelicot Beatrice Zavarro demande « Gardez en tête ce premier Dominique gardez à l’esprit celui qui vous a choyé câline et je pense profondément aimé. Un jour il m’a dit je suis allé au bout de moi même pour voir qu’il n’y avait personne »
Reprise de l’audience avec la plaidoirie de Patrick Gontard pour Jean-Pierre M.
« Ce procès nous dépasse, ce procès de par son retentissement m’amène à réfléchir sur le rôle qui est celui des uns et des autres qui interviennent dans cette salle d’audience »
Reprenant les propos de l’accusation, « Ce procès doit être un point de départ pour de nouvelles relations entre hommes et femmes c’est un peu ambitieux d’abord parce que les hommes ne sont pas tous comme ceux qui sont derrière nous. » assure Me Gontard
« Ce procès restera un procès ne nous donnons pas le rôle des réformateurs de la société française. Vous avez à rendre un jugement au nom du peuple français » poursuit l’avocat de Jean-Pierre M. qui défend la république contre le populisme
« Madame peut être la position qui est là votre vous a dépassé, on ne s’appartient plus on se trouve le jouet des uns et des autres je ne vous ai pas reconnue dans ceux qui nous ont insulté parfois à la sortie du tribunal…
pas non plus reconnue dans les manifestations au soutien de la cgt, votre rôle sera sans doute de vous expurger de certains de vos soutiens. »
« Aujourd’hui je ne suis pas là pour réformer la société française si je le voulais j’aurais été candidat pour l’assemblée nationale je viens ici plaider un dossier qui est un dossier significatif. Pourquoi? D’abord parce que les faits ont duré 10 ans »
« Pendant 10 ans cette femme a été souillée et pendant quelque mois la femme de mon client l’a été tout autant l’une est partie civile respectable l’autre ne l’est pas. Elle est venue ici à la place où je me trouve. »
« Ce procès met aux prises plusieurs personnes et parce que ceux qui s’en sont pris à leur femme, je le dis à mon client, vous avez vous sali ce qui était le plus cher à vos yeux celle qui vous accompagnait vous avez sali le couple votre famille et même mieux votre nom »
Patrick Gontard se dit « fantassin du droit » attaché à l’humain « vous avez demandé des peines c’est votre rôle de les défendre c’est notre rôle de vouloir les diminuer. Mes confères sont là pour plaider ce qui est l’intérêt de leur client »
« Vous avez toujours laisser la parole libre à La Défense. On a le droit de tout dire. »
« Je sais que vous allez rendre votre décision par des comparatifs. L’avantage que j’ai c’est que la cour criminelle est constituée d’hommes et de femmes qui ont emmagasiné une expérience professionnelle pour traiter les uns et les autres au juste coût de ce qu’ils ont pu faire »
« Ce qui me ramène dans votre cour c’est la relation avec Dominique Pelicot. S’il avait comparu avec Pelicot seul sans aucune partie civile je sais que vous n’auriez jamais requis 17 ans de prison. Vous auriez requis à une juste mesure le rôle de l’un et de l’autre »
« Mais je suis emporté par la tornade Pelicot, j’en suis la victime collatérale au niveau de la procédure pas dans la responsabilité. »
« Tous sont des hommes à la dérive dans le malheur qui est le leur. Je n’aurais pas la survie du mien au prix de Dominique Pelicot »
« Ce dossier est celui de la solitude. Peu importe les fantasmes que je suis en droit d’avoir, lorsque je vois ce qu’est le libertinage dans cette salle d’audience je suis vacciné c’est la misère sociale des ouvriers un handicapé des fonctionnaires des routiers qui vivent seuls »
« Ils n’ont comme lien avec l’extérieur que internet. Quand on sait que plus de la moitié des connexions sur internet sont d’ordre sexuel vous avez tout compris » assure me Gontard
« Avant de le retrouver devant son ordinateur, revenons à l’humain. A ce qu’il était avant. Cet homme par honte m’a menti sur son enfance « merveilleuse », explique me Gontard
« Heureusement les enquêteurs de personnalité prennent contact avec les familles. Le frère et la sœur ainés ont dit. Le père de Jean-Pierre M. fait violer sa femme devant les enfants, il attache les enfants la nuit dehors à un arbre il les bat »
«il vous l’a dit on allait à la pêche avec mes frères et sœur et il fallait le masturber. C’est une enfance ça? C’est pas une enfance quand quelqu’un vous dit qu’on se couchait habillé avec les chaussures ou dormir dehors pour être en sécurité »
« Si vous voulez aller donner des leçons allez le faire en Iran, c’est facile de le faire en France. Voilà la vie de cette homme tonitrue Me Gontard »
« La mère est morte à 40 ans, une sœur s’est suicidée. A la mort du père, les sœurs n’ont pas voulu à l’enterrement d’une ordure. Tout se joue avant 5 ans, voilà! » assure Patrick Gontard
« Cet homme va avoir un comportement remarquable il est resté jusqu’au bout auprès de ce père mourant » poursuit Me Gontard
« Les hommes sont les grands enfants lorsque les femmes donnent la vie les hommes se sentent délaissés » poursuit Me Gontard qui assure en même temps que Jean-Pierre M. a accompagné ses enfants
« il a travaillé toute sa vie il est chauffeur dans une petite coopérative. Il y a des gens qui ont des vies de m*rde on est enfant on est traité comme je vous le dis on grandit et on se sacrifie et on est dans la solitude complète », explique Patrick Gontard
« Cette vie quand les enfants sont partis tournent autour de l’écran, assure Patrick Gontard. C’est quoi cette rencontre? C’est la rencontre avec une autre réalité. quand la société marche sur la tête c’est d’abord la responsabilité des parents. »
« Moi petit je prenais un coup de pied au cul et c’était pas plus mal, assure Patrick Gontard. Là vous avez un monde interactif artificiel fait de connexions et de dialogues et vous avez le sentiment que ceux qui sont de l’autre côté sont normaux » s’emporte me Gontard
« Et petit à petit parce qu’on a rien qui nous retient, le passé qui nous submerge. On a un vide relationnel et au quotidien on rentre dans un vide familial. Une belle mère d’une autre génération un enfant handicapé »
« Trente ans de vie commune et pas une seule infidélité, plaide Me Gontard pour son client Jean-Pierre M. Moi je mets pas la responsabilité sur Pelicot il ne l’a pas drogué pas hypnotisé il lui propose une opération portes ouvertes lui dit non ça l’intéresse pas »
« Il va accepter de le faire sur son épouse parce qu’il va répéter ce que faisait son père sur sa mère. C’est la réalité, c’est la réalité. On est dans cette répétition »
« J’ai l’impression que cet homme n’a pas la conscience dans l’instant de la gravité dans laquelle il se trouve. »
« J’ai pas le sentiment que cet homme avait la puissance la force ou l’envie de repérer à l’identique à un niveau qui était celui de Pelicot » me Gontard conteste la notion de « disciple »
« La dernière fois Jean-Pierre M. donne un 1/2 comprimé. Il a conscience de la dose qu’il faut donner pour qu’elle s’endorme il donne la dose minimale parce qu’au fond de lui il veut un événement extérieur qui le fasse cesser. Au fil des mois il prend conscience de la honte »
Patrick Gontard rappelle qu’il a failli se confier à son fils confier qu’il violait et faisait violer sa belle mère. Ça n’aurait rien changé mais il donne une micro dose et sa femme se réveille. Elle voit devant elle son mari un autre homme en short qui fuit par la fenêtre »
« Ça pourrait être les opéras comiques du 2nd empire il lui dira c’est un cycliste qui passait par là qui voulait voir tes sous vêtements. Elle ne le croit pas mais n’en parlera plus. C’est ça le couple reprend en criant Patrick Gontard.
« Je ne trompe pas les juges c’est cette femme qui a la barre de la cour d’assises vous a dit j’ai compris que c’était anormal. J’y crois pas du tout mais on ne parle pas. Le couple a vécu pendant un an sans explications. Voilà l’homme que vous avez à juger »
« Le contexte sociétal on le laisse aux sociologues philosophes vous n’avez qu’à juger les faits. Vous n’avez pas le droit de vous laisser submerger par l’opinion publique »
« L’opinion publique ce sont ceux qui à l’extérieur insultent. Les juges ce sont les modérateurs, ce sont ceux à qui je remets Jean-Pierre M. » assure Patrick Gontard
Patrick Gontard reprend le psychiatre qui a expertisé son client et n’a relevé aucun élément défavorable si ce n’est son faible niveau d’introspection, l’avocat de Jean-Pierre M. reprend donc avec le travail suivi en prison par son client « cet homme a fait un gros parcours »
Lorsque vous aurez égrené les 51 décisions et non pas condamnations précise Patrick Gontard qui souhaitent que ses confrères qui plaident un acquittement réussissent, quand à Noël on vous parlera de l’affaire Pelicot je ne veux pas que vous vous disiez pour M. on a été un peu dur
« Sans fumigène sans danse sans tambour la justice n’est pas un théâtre elle est trop importante pour être ravalée au rôle de la contestation » plaide Me Gontard
L’audience est suspendue et reprendra à 9h demain matin
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53e jour au procès dit des #viols de #Mazan (12e semaine) où comparaissent 51 accusés.
La cour criminelle départementale du Vaucluse va entendre la suite des plaidoiries de la défense qui vont durer jusqu’au 13 décembre inclus
@RMCInfo
« c’est le procès de la misère affective qui résume la situation de monsieur Andy R., assure son avocate qui précise qu’en France en 2024 la mission de la defense est difficile la présomption d’innocence a été bafouée »
« La parole de La Défense elle est libre elle s’affranchit des diktats des médias. Madame Pelicot n’est pas là aujourd’hui mais je veux lui dire qu’elle est victime aujourd’hui mais victime de monsieur Pelicot et lui seul »
51e jour d’audience (12e semaine) au procès dit des #viols de #Mazan où comparaissent 51 hommes accusés de viols aggravés. Le parquet général doit poursuivre son réquisitoire à deux voix pour les 30 accusés restants
@RMCInfo
Gisèle Pelicot et son avocat Stephane Babonneau avant la reprise de l’audience
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Hier le parquet général a requis des peines allant de 10 à 13 ans de prison contre 19 accusés jugés pour viol aggravé.
10 ans c’est aussi la condamnation moyenne pour viol en France.
« Ce procès a permis de documenter la place du viol en 2024 » a plaidé Stephane Babonneau ce 20 novembre 2024.
Pensée pour toutes mes consœurs confrères qui documentent jour après jour le procès dit des #viols de #Mazan
@Cindy_Hubert @JulietteCampion @cecileollivier @LColcomb
@melobertrand @moteldetective @AlexandraGzz @jpdeniau @CelineRastello @noemieschulz @c_politi @justinecj @CecHautefeuille @Juliettedelage Jonathan Sollier Adele Bossard @FB_Midilibre Marlene Thomas la liste est non exhaustive
@melobertrand @moteldetective @AlexandraGzz @jpdeniau @CelineRastello @noemieschulz @c_politi @justinecj @CecHautefeuille @Juliettedelage @FB_Midilibre Sans compter tous les internationaux Catherine Porter Raquel Villaécija les permanents de l’AFP Philippe Siuberski David Courbet nous sommes 200 journalistes accrédités alors je ne pourrai pas tous les nommer sans oublier auterices @ManteauV et dessinateurices @ValPSQR @PourqueDe
49e jour d’audience au procès dit des #viols de #Mazan (11e semaine d’audience) à #Avignon où comparaissent 51 accusés.
Dominique Pelicot va répondre aux dernières questions de la défense y compris celles de son avocate Me Zavarro
@RMCInfo
Reprise de l’audience avec les questions des avocats de la défense
« J’aimerais avoir ma fille droit dans les yeux et lui dire que je n’ai rien fait » assure Dominique Pelicot sur une question d’un avocat de La Défense qui lui demande qu’elle est la personne qu’il aimerait le plus voir après en dehors de son avocate.
47e jour au procès dit des #viols de #Mazan (11e semaine d’audience) à #Avignon où comparaissent 51 accusés. La cour criminelle va mener les 4 derniers interrogatoires sur les faits.
@RMCInfo
L’ensemble des accusés sont de retour dans la salle des assises face à la cour criminelle Joseph C. s’avance à la barre
@RMCInfo
@RMCInfo Le seul accusé à être poursuivi pour agressions sexuelles (et non viol) en réunion en juin 2020 Joseph C. maintient ses dénégations
46e jour au procès dit des #viols de #Mazan (10e semaine d’audience) à #Avignon où comparaissent 51 accusés. La cour criminelle va interroger le dernier groupe des accusés sur les faits. Les 7 hommes contestaient les viols au début de l’audience
@RMCInfo
« Il n’y a pas de profil type du violeur », a assuré un expert psychologue hier à la barre estimant que les accusés avaient agi portés par un sentiment d’impunité pour obtenir une jouissance facile « pas vu pas pris »
« Nous allons déborder lundi sur les interrogatoires au fond, il en restera un ou deux, je ne vois pas comment on peut faire les 7 aujourd’hui. On peut raisonnablement envisager d’entendre David et Florian Pelicot lundi», assure le président sur question des parties civiles