Thread by @ManteauV

En l'absence de @MarionDub et @JulietteCampion nos livetweeteuses en cheffe, je me lance à retranscrire les plaidoiries du jour au procès #Mazan #Pelicot - car quoi qu'en pensent les rédactions, il me semble que les axes de défenses font partie des éléments cruciaux de l'affaire

On est donc au 57e jour du procès, les accusés arrivent au compte-goutte - on attend un surveillant pour désentraver les derniers arrivés dans le box. Aujourd'hui on entend les avocat-es de trois accusés, à commencer par Nicolas F., représenté par Me Blas.

Nicolas F. est un ancien journaliste et communiquant, poursuivi pour viol et détention de fichiers pédopornographiques.

Me Blas commence par dire que ces 3 mois de procès ont suscité pour elle questions et indignations. Elle rappelle que ce moment de parole pour la défense est libre mais semé d'embûches, à cause des "critiques acerbes" de la presse.

Elle rappelle que la justice se rend dans le prétoire, et qu'elle n'est plus aux mains du peuple.

Elle plaide que son client n'a pas sa place en prison.
Elle revient sur la notion de procès hors-norme. Comment ne pas déplorer les insultes, les huées, les affiches en ville, les manifestations? Les slogans haineux, "violeurs, sécateurs", lui rappellent le procès Patrick Henri

Patrick Henri était défendu par Robert Badinter contre la vindicte populaire qui réclamait la peine de mort.

Le changement sociétal interviendra pê après le procès, mais pas par des peines exemplaires.

Elle s'interroge sur ce qu'on entend par "culture du viol", qui est plutôt pour elle une culture de l'impunité - et elle dit qu' "évidemment" la justice française ne laisse pas le viol dans l'impunité.

7 minutes, c'est le temps de la réquisition faite par le parquet contre Nicolas F., pour demander 14 ans de réclusion.
Me Blas va donc tenter de rétablir l'individualisation de ce dossier qui doit être traité cas par cas.

Nicolas F. n'avait pas compris pourquoi il a été interpelé. Il a dit en gàv "en général les filles me reprochent plutôt de ne pas être assez entreprenant."
Bouleversé, effrayé par les accusations contre lui.
Comment pouvait il imaginer ce qui a été découvert par la suite?

Qu'un mari, respecté, respectable, père de 3 enfants, ait pu faire venu des hô à son domicile et filmer pendant si longtemps, tout en jouant un rôle auprès de ses proches.

Le risque de ce dossier c'est de se perdre dans la masse.
Nicolas F. fait partie des 3 accusés qui sont venus au domicile des Pelicot pour une relation homosexuelle, avec Dominique, pas pour avoir une relation avec une femme.

Nicolas F. dit que Dominique Pelicot lui a assuré que son épouse serait chez eux, mais qu'elle dormirait puisqu'elle prenait des médicaments - qu'elle les prenait elle-même, bien sûr, sinon il ne serait jamais venu.

Nicolas F. a été gêné de la présence de l'épouse, a demandé s'ils pouvaient se voir ailleurs, mais Pelicot a insisté, dit-il (il n'y a pas trace de ces échanges, ndlr)

Il n'a reçu aucune des instructions que P. dit avoir donné à tous. Il est venu parfumé.
En arrivant, il a pratiqué une fellation sur P. avant qu'ils passent dans la chambre à la demande insistante de P. Il a pratiqué pénétrations digitales sur le corps de Mme Pelicot.

Pelicot a admis que Nicolas F. n'avait pas été capable de faire grand chose, qu'il semblait mal à l'aise.
Nicolas F. admet qu'il a mis du temps à réagir, à comprendre que qqchose n'allait pas. Il dit que P. était directif, autoritaire.

Me Blas rappelle la notion de biais cognitif, avancée par un expert.
Nicolas F. a reconnu la matérialité des faits, et a reconnu qu'il n'aurait jamais dû toucher Mme Pelicot.

Il s'agit, pour Me Blas, de comprendre comment la situation, d'une première relation homosexuelle pour Nicolas F., a pu le mettre dans une situation de stress qui l'a empêché de réagir.
Mais reconnaitre cela n'est absolument pas reconnaître l'intention de viol, pour Me Blas

14 ans de rétention, c'est seulement 6 ans de moins que pour Pelicot lui-même, coupable de milliers de viols sur son épouse. Quel est le sens de ces réquisitions, se demande Me Blas?

Elle s'étonne qu'on ait passé bcp + de temps à interroger son client sur la mise en examen supplétive (détention d'images pédoporno) plutôt que sur l'accusation principale de viol

Elle revient sur les clefs USB trouvées au domicile de Nicolas F. sur lesquelles on a reconstitué des images pédoporno, mais aussi des femmes soumises (Me Blas dit "prétendument soumises", mais j'ai vu les images ndlr)

Les images étant effacées des supports, l'infraction de détention n'est pas caractérisée pour Me Blas. Et en tt état de cause, le doute doit bénéficier à l'accusé.
A propos des recherches internet effectuées par l'accusé, celles-ci ne sont pas répréhensibles.

"aucune curiosité, aucun fantasme" n'est répréhensible, dit-elle.
Selon les experts, Nicolas F. ne présente aucune dangerosité.

A aucun moment Nicolas F. n'a eu conscience de participer à un viol. Un expert a conclu "Nicolas F. me paraît peu compatible avec les faits reprochés".
Nicolas F. se dit honteux, et exprime de la compassion pour la victime.

Alors pourquoi le faire à nouveau incarcérer aujourd'hui? quel sens aurait cette peine? s'interroge M. Blas.
Au milieu de cette masse, on a bien peu parlé de lui. Me Blas rappelle le parcours de son client, décrit cô "jovial", "jamais qqchose de malsain".

Elle rappelle les témoignages de ses proches qui sont venus à la barre.
Nicolas F. a contenu sa colère à la barre, bien qu'il ait subi, à cause de son métier de journaliste, + que d'autres, la vindicte, été cible de huées...

Il est en colère contre tous ceux qui lui ont tourné le dos, se rangeant du côté de la morale. Quand bien même il serait reconnu coupable, un hô n'est pas réductible à des faits.

La vie de Nicolas F. a basculé. Il a presque tout perdu. [Gisele semble réagir, émue, peut-être indignée à ces propos] Il exerçait un métier passion, c'est bien fini.

Il a épargné à ses parents l'épreuve de venir témoigner à la Cour. Nicolas F. n'a pas attendu sa peine pour avoir honte. Il a toujours respecté son contrôle judiciaire.
Est-ce qu'une peine sévère apaisera la souffrance de la victime? Me Blas répond non.

Cela ne servira qu'à sétisfaire la vindicte populaire, dit-elle.
Il faut juger dans la nuance, plaide-t-elle devant la Cour, avant de conclure.

On enchaîne avec la plaidoirie de Me Michel, pour les intérêts de Florian R.
Me Michel est une toute jeune avocate qui dit qu'elle a choisi "de rester sur la banquette arrière dans ce convoi de la défense".

"Je plaide pour un hô de 3 ans mon aîné, accusé d'avoir violé Mme P. Dans tout autre contexte cette affaire aurait été jugée dans le calme. Florian R. a été un fusible entre ce couple d'inconnus.

(perle en passant, Me Michel indique en préambule "Je parle du nez mais ce n'est pas la cocaine rassurez-vous")

Me Michel s'interroge sur les biais qui ont pu affecter les experts eux-mêmes. Certains psy ont vu jusqu'à 25 accusés. Le visionnage des vidéos biaise-t-il notre regard? Les listes de dénonciations à l'extérieur? Il faut avoir conscience de ces facteurs d'influence

pour les enrayer, et en revenir à la présomption d'innocence. Présomption rongée par les biais, la médiatisation, etc.
Je plaide pour un hô qui peut encore ne pas être coupable.

9 min de réquisition, 13 années de réclusion requises.
Qui est Florian R.? J'aimerais qu'il ne soit pas juste un pion dans le jeu de M. et Mme Pélicot (Gisele secoue la tête)

Me Michel dit avoir recontré le 19 août dernier un hô pudique, honnête, travailleur acharné. 34 ans, il a 3 filles, de 9, 11 et 14 ans. Il essaie d'être leur père, il ne l'a pas appris - il n'a pas eu de père.

Il est seul, tellement seul Florian R. Un de ces hô qui galèrent en silence. Pelicot est une des marches de sa descente. En 2019, il perd sa femme, quitte l'appartement familial, remplit le vide par les jeux de hasard qui lui coutent cher, par les joints, par le travail.

Il dort dans sa voiture devant le travail. C'est tellement triste. Sa mère est son mirador. Naufrage dans le rhum, il devient inaccessible.
Le 12 décembre 2019, soir des faits reprochés: aucun repère. Demandez-lui de n'avoir aucun travers, aucune idée suicidaire

Son geste ce soir là, quand il se connecte sur Coco, confine au suicide.
Il n'a eu aucune éducation sexuelle, il a une vie de couple banale, banale, banale.
Il s'était déjà connecté sur Coco mais sans rencontres concrètes.

Ce soir-là, il en a marre, il prend le risque. Il aurait pu croiser un couple qui lui propose un jeu libertin dans les règles de l'art, légal, respectueux. Mais il ne tombe pas sur n'imp quel inconnu, il tombe sur monsieur Pelicot.

"Il m'a demandé si j'étais intéressé par un plan avec sa femme." Il était célibataire, seul dans son appartement. Il se dit "Je fonce vers l'inconnu", il a besoin de se sentir vivant. Jusqu'ici, sa culpabilité ne pose pas question sur le plan pénal.

Il a bu, beaucoup. Vous n'avez aucune trace d'échanges entre Florian R et Dominique Pelicot. Florian R. arrive à 2h26 du matin, il se gare sur le parking de l'école de Mazan qu'il connaît bien car ses filles y sont scolarisées.

A partir de là, tout va très vite. Tout se passe en 10 min. Il se laisse complètement téléguider. P lui dit de se déshabiller dans le salon, de se chauffer les mains, "elle est prête, elle nous attend".
Comt R. peut imaginer à ce moment-là qu'elle est en fait sédatée à son insu?

Cô l'imaginer alors qu'elle-même ne l'imagine pas?
Les psy expliquent qu'il n'y a pas de frontière franche entre l'emprise et le libre arbitre. Perso ne peut le doser, mais on doit l'entendre. L'hô est "dupé" dit l'expert, il est suggestible, il est crédule.

Il se retrouve nu, en chaussettes, imbibé de whisky, dans la chambre. A 2h32, exactement 3 min après l'appel téléphonique sur le parking, il est dans la chambre. Pelicot n'a pas le même gabarit que Florian R, il se masturbe. Mme Pelicot est cachée sous la couette.

5 min de pénétration d'une malaisance particulièrement éloquente. Il essaie de pousser la couette, Pelicot remet la couette.
Et puis, en 13 secondes, il se retire, s'essuie ac un mouchoir car il ne sait pas ce qu'il a fait ac son propre corps.

Honnêtement, dit Me Michel (et je la rejoins là-dessus) je ne comprends toujours pas la pertinence des questions répétées qui ont été posées à Florian R. pour savoir s'il avait éjaculé ou non. L'élément du viol c'est la pénétration, pas l'éjaculation. (passons)

Il dit avoir eu dans sa voiture une sensation de "re-froid". Vous connaissez sa solitude. Il rentre chez lui. Il sait très bien que ce qui s'est passé n'est pas normal. Il reste enfermé chez lui les jours suivants à jouer aux jeux vidéos, parce qu'il est pétrifié.

Il n'a pas le courage, la trouille, d'aller à la gendarmerie.
Sans faire dans le pathos, je dois dire que Florian R. n'a jamais arrêté de pleurer à l'évocation des faits, même 5 ans après les faits - rappelle Me Michel.

"Au final, elle n'a rien demandé cette dame", dit-il. Il a présenté ses excuses à chacune de ses auditions, et à la barre, même si Mme P ne peut pas l'entendre. Il est désolé d'avoir infligé qqchose contre son propre gré et contre son gré à elle.

Me Michel s'adresse à Mme P, en disant qu'elle doit exprimer ce que son client n'a pas les moyens d'exprimer. "J'entends que la rage, l'amertume peut être assourdissante. Ne pas pardonner peut être moyen de reprendre le contrôle."

"Sachez que Florian R. est prêt à vous présenter ses excuses sincères."
Après cela, depuis 5 ans, il n'a jamais recouché avec une femme. Sa sexualité a été broyée. Mon propos ne vise pas à faire de lui une victime, mais vous faire comprendre la conscience qui est la sienne

Il comprend ce qui s'est passé, ça a un impact sur lui.
La Cour doit déterminer s'il y avait intention de commettre un crime par violence menace contrainte ou surprise, car pas de crime sans intention.

Le président a demandé à Florian R s'il avait recueilli le consentement, ce n'est pas les termes de la loi.
En effet, Mme P n'a pas consenti à être pénétrée.

Florian R. a consenti à venir au domicile, mais a-t-il consenti à ce qu'elle soit endormie? sédatée? Non, il n'était pas au courant.
Quand il a compris, il stoppe tout, il arrête, il part.

Monsieur Pelicot a non seulement consenti à tout, mais il a choisi.
Non, ces hô n'ont pas tous vécu la même chose, pas tous choisi la même chose. On ne peut pas plaquer un seul récit sur 50 histoires, c'est brutal

Je m'adresse aux avocats généraux: que choisissez vous de punir quand vous punissez Florian R.?
On ne peut pas donner les mêmes peines peu ou prou à tous. C'est brutal.

1977, Cour Appel du Mans juge un hô, André Pasquier, pr viol et tentative de viol sur 3 jfemmes. La foule clame "la prison n'est pas une solution". Il prend 5 ans de réclusion.

Certes, nous avons fait un bond dans le temps, je regrette que nous ayons aussi fait un bond ds échelle des peines. On a triplé la répression. Ces réquisitions sont sauvages.

Me Michel répond à l'avocate générale qui réclame éducation des garçons: "prévenons, plutôt que la répression".
Elle cite Victor Hugo, dans Claude Gueux, s/ tête de l'hô du peuple, "éduquez la vous n'aurez pas besoin de la couper".

Me Michel conclut sur une promesse d'embauche qui a été faite à Florian R. Il a retrouvé ses filles, ses frères et soeurs, un certain équilibre - à part sur le plan de sa vie sexuelle, qui ne nous regarde pas.

Je suis persuadée que vous n'êtes pas un broyeur dans lequel on injecte de la misère sociale. Ecoute, impartialité.
Cette décision que vous allez prendre, elle acquittera Florian R. Il n'est pas coupable de viol au sens de la loi que vous allez appliquer.

J'espère que par ces mots, vous avez rencontré celui que vous avez à juger. Eternellement chargé de la douleur de Mme P, c'est un hô qui s'en remet à la sagesse de ses juges.

Audience suspendue jusqu'à 11h30. #café

On reprend avec Me Gros Le Maut pour les intérêts de Mathieu D.
Elle dit avoir choisi de ne pas suivre les plaidoiries de ses confrères pour faire cô si Mathieu D. comparaissait seul, aux côtés de M. Pelicot. Forme le voeu que chacun reste individualisé.

Bien sûr, il y a les vidéos, atroces. Femme devenue objet. La perversion, j'ose le dire, porte aujourd'hui un nom: Dominique Pelicot.
Les avocats de Gisele, les avocats généraux, ont martelé: Reconnaissez-vous les viols?

Réponse de Mathieu D.: oui, il reconnaît.
Alea jacta est. Je pourrais retourner m'assoir. Mais défendre, ce n'est pas forcément mentir, salir. Je veux expliquer, contrairement à ce qui est écrit dans toutes les colonnes des journaux.

Elle cite Balzac, Si la presse n'existait pas, il ne faudrait pas l'inventer.
Elle se tourne vers Mme Pelicot pour l'assurer qu'elle croit qu'elle dormait, et qu'elle lui souhaite le meilleur pour la suite.

Les assos féministes, si peu visibles dans les procès moins médiatiques (sic), vous soutiennent.
Votre présence à la barre, votre courage, a été noté dans toute la presse. Je crois que cela a été rendu possible car vous avez découvert ces actes sans les subir en pleine conscience

Elle liste ensuite une série de victimes d'actes de viol spectaculaires et terribles, inceste, violences, barbarie.
Je ne pense pas dit-elle, que ces victimes manquent de courage. Journalistes, féministes, saluez le courage de toutes ces autres victimes.

Les bancs du public sont occupés par des dizaines de femmes, parmi elles sans doute, des victimes.

Aucune victime de viol subi en pleine conscience ne supporterait de visionner les vidéos des viols subis.
Je crois que les images ne disent pas tout.

Ce soir-là, Mathieu D. a fumé 3 joints et pris de la MDMA. Derrière le clavier, il y a Dominique P.
Mathieu D. est complètement désihnibé par la MDMA

Mathieu D. s'est rendu chez les Pelicot parmi les derniers, quelques jours après sa 1re interpellation. Il est invraisemblable que Pelicot ne s'en souvienne pas. La police allait le confondre, et il a offert sa femme encore 3 fois.

Est-il déraisonnable de penser que P. a pu tromper l'invité en lui faisant penser que l'épouse faisait semblant de dormir? Quand on a réussi à berner tte une famille pdt 50 ans, on a pu tromper des hô en quête de triolisme.

Pelicot a bien affirmé à Mathieu D. que les images étaient destinées à être visionnées avec l'épouse. Mathieu D. a été appâté par un scénario complètement faussé.

Il n'a pas évoqué sa conso de toxiques en gàv car il a eu peur de se voir retirer la garde de sa fille. Pourtant si, il a pris de la MDMA. Il a un sourire crétin sur les vidéos. Elle donne une attitude plus confiante, fait faire les choses sur un coup de tête.

(ndlr Mathieu D. avait acheté de la MDMA, par hasard, à un autre des co-accusés)

Mathieu D. n'a pas d'érection.
Pelicot le fait sortir, change sa femme de position. Mathieu D. nu, sous extasie, exécute les instructions de Pelicot. Me Grau le Maut cite l'expérience de Milgram sur l'obeissance, et Nietzsche...

Pelicot orchestre ce soir là une sinistre symphonie sexuelle...
Mathieu D s'exécute et commet des faits de viols sur Mme Pelicot, la matérialité ne se conteste pas. Mathieu D devient la main, la bouche, le sexe de Pélicot, il devient un violeur par destination, une marionnette.

Pelicot congédie Mathieu D. et celui-ci s'excuse même de n'avoir pas été à la hauteur des attentes de P.
En rentrant chez lui, il reprend le cours de son existence. Il redevient Mathieu D., celui qui n'a jamais commis d'infraction.

Mathieu D. n'a pas connu son père. Il voulait protéger les femmes. Il a une sensibilité exacerbée qui rend étonnante son implication.
Son ex-épouse décède en 2008 et leurs enfants dévastés viennent habiter avec leur père. Son couple ne résistera pas.

Sa compagne avait des demandes "olé-olé", d'échangismes, qu'il refusait.
En sortant de détention, il a pu retrouver un emploi jusqu'à la publication de son nom et sa photo sur internet, avec la mention "violeur".

Le droit à l'oubli n'existe pas sur internet.
Sa dangerosité est estimée comme faible par l'expert, pourtant d'autres accusés plus dangereux ont eu des peines requises à peine plus élevées.

Il a reconnu les faits quand il a su que Mme P. n'avait pas consenti.
L'intention fait la culpabilité et le délit selon Aristote. Mathieu D a agi cette nuit là sous les ordres de Pelicot. Qu'auriez-vous fait à sa place? Nul ne le sait.

Jugez-le cô s'il était seul dans cette salle. Moins de 10 min de réquisition pour 10 ans, dans le flot des 51.
Vous le jugerez à l'aune de sa personnalité, et du risque de réitération qui est nul

C'est pourtant vengeance qui est réclamé dehors.
10 ans pour être venu une fois, alors que Pelicot a 20 pour avoir fait violer sa femme des dizaines de fois.
Vous rendrez justice à Mathieu D sans retirer justice à Mme Pelicot

C'est un hô que vous jugez, pas 50.
Pour Mme Pelicot, le chemin sera long. Vous pouvez aussi ne pas appuyer sur le bouton de l'ascenseur (qui va de 1 à 20 pour les années de réclusion)

Me Gros le Maut s'arrête et s'arrête aux pieds de son client qui est en larmes derrière elle. L'audience est suspendue jusqu'à demain...
Merci d'avoir suivi le LT! merci pour vos retours, don't feed the trolls et bon appetit.

@UnrollHelper