Dans la Soupe Vatnik du jour, nous expliquons la relation ambiguë du Kremlin avec le nazisme, et pourquoi tant de vatniks sont des nazis qui admirent, défendent ou excusent Hitler et ses invasions, alors qu’ils prétendent en même temps combattre les « nazis en Ukraine ».
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La propagande du Kremlin repose souvent sur le « déluge de mensonges » et ne suit aucune idéologie cohérente, si ce n’est la promotion du chaos et la recherche du pouvoir. Les contradictions sont donc fréquentes, mais une cohérence cynique existe ici.
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Pour la comprendre, remontons cent ans en arrière, aux débuts de la Russie soviétique/URSS — un régime de terreur génocidaire sous le joug des dictateurs Lénine et Staline, dont l’héritage mortifère est pleinement assumé par la Russie de Poutine.
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Contrairement à l’Allemagne, soumise à juste titre à une dénazification en bonne et due forme dès le procès de Nuremberg, la Russie n’a jamais eu à affronter les crimes du stalinisme. La Russie continue de se revendiquer de son passé soviétique génocidaire et impérialiste.
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Après la défaite des empires centraux en 1918, le traité de Versailles (1919) visait précisément à éviter une seconde guerre mondiale en démilitarisant l’Allemagne. Mais la Russie soviétique de Lénine avait déjà signé un traité de paix séparé…
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… très accommodant (Brest-Litovsk, 1918). Suivit le traité de Rapallo (1922), qui permit à l’URSS d’aider secrètement l’Allemagne à contourner le traité de Versailles, par exemple via des écoles de pilotes (Lipetsk) ou de chars (Kama) en territoire soviétique.
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Les chars allemands supérieurs et leurs équipages entraînés en URSS joueront un rôle clé dans les premières victoires nazies. Après l’arrivée au pouvoir d’Hitler en 1933, les ventes d’armes, échanges technologiques et approvisionnement ont été réduits, mais ont continué…
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…atteignant un nouveau pic avec le pacte Molotov-Ribbentrop de 1939, son protocole secret et l’invasion génocidaire conjointe de la Pologne, début de la Seconde Guerre mondiale. Les deux dictatures ont même célébré leurs victoires ensemble.
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La guerre-éclair nazie de mai-juin 1940 fut soutenue par les exportations soviétiques. Rien qu’en deux mois, l’URSS fournit 163 000 tonnes de pétrole et 243 000 tonnes de blé ukrainien à l’Allemagne.
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Pendant le pacte nazi-soviétique, la Pravda cessa toute critique du fascisme. Les Soviétiques livrèrent même des camarades allemands aux camps nazis. En Pologne occupée, le NKVD et la Gestapo coopérèrent activement contre toute résistance. Après l’occupation de Varsovie…
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…et de Paris, Molotov félicita l’ambassadeur allemand. En France, le PCF obéissait aux ordres de Moscou : aider les nazis. Même aujourd’hui, les vatniks comme Darryl Cooper prétendent que les nazis à Paris, ce n’était pas bien grave.
Le blé ukrainien fut convoité par les deux empires génocidaires : le Holodomor de Staline et le Hungerplan de Hitler visaient tous deux à l’accaparer et affamer des millions d’Ukrainiens. Aujourd’hui, Poutine, grand admirateur de Staline, suit la même logique.
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En juin 1940, les Soviétiques et les nazis envahissaient ensemble l’Europe et commettaient des atrocités de masse dans les pays conquis. Les nazis avaient envahi la Pologne, le Danemark, la Norvège, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Belgique et la France…
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…les Soviétiques de leur côté la Mandchourie, la Pologne également, la Finlande, la Lituanie, la Lettonie, l’Estonie et la Roumanie (Bessarabie) — sept pays chacun. Le fasciste russe Alexandre Douguine rêve encore d’un partage similaire.
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En octobre 1940, l’URSS chercha à rejoindre officiellement l’Axe. Molotov (qui venait tout juste de remplacer Litvinov, qui était juif) fut chaleureusement accueilli à Berlin, discutant du partage du monde avec Hitler et Ribbentrop. Cette collaboration et ces similarités…
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… expliquent pourquoi Poutine a récemment rendu responsable la Pologne, et non Hitler et encore moins Staline, de leur invasion génocidaire conjointe de la Pologne. Le Kremlin la qualifie d’ailleurs de simple « opération militaire » — ça vous rappelle quelque chose ?
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Puis vint la trahison, le coup de poignard dans le dos : l’opération Barbarossa. Staline fut anéanti, se terrant dans sa dacha durant des jours.
Sa fille racontera plus tard qu’il soupirait souvent : « Ah, avec les Allemands, nous aurions été invincibles ! »
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Et que fit la Russie ensuite ? Elle réécrivit l’histoire, bien sûr. Dès le lendemain de l’invasion, la Seconde Guerre mondiale fut rebaptisée « Grande Guerre patriotique », la version officielle en Russie jusqu’à aujourd’hui : « 1941-1945 » et non « 1939-1945 ».
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La Russie souffre aussi d’amnésie collective face au fait qu’elle perdait contre les Allemands avant que les « infâmes Anglo-Saxons » ne viennent à la rescousse.
Elle reprend même à son compte les photos de victoires américaines pour le 9 mai, notamment Iwo Jima.
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La trahison de Hitler n’a changé en rien les ambitions impérialistes de l’URSS : elle a bien fini par occuper les territoires attaqués dès 1939, et même davantage. Au prix de millions de vies ukrainiennes et russes, oui, mais ça Staline et Poutine s’en moquent.
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La période 1939–1941, où nazis et Soviétiques massacraient main dans la main, est niée et même illégale à évoquer en Russie. La « Grande Guerre patriotique », en revanche, est devenue un culte militariste délirant (« pobedobesie »), célébré chaque 9 mai en grande pompe.
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La pobedobesie est aussi exportée : les marches du « régiment immortel », récupérées dès 2015 par Poutine et organisées partout dans le monde, avec le soutien de la diaspora russe et des vatniks locaux, y compris en France.
Une autre propagande exportée : l’architecture, notamment des statues à la gloire des dictateurs Lénine et Staline. Tandis que l’Ukraine les démonte, la Russie les reconstruit dans les villes conquises.
L’anti-nazisme russe se limite donc strictement à la trahison de 1941. Les autres aspects, crimes et symboles du nazisme, antisémitisme et génocides compris, sont parfaitement acceptables pour le Kremlin, surtout s’ils sont utiles à leurs propres ambitions génocidaires.
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La 2ᵉ édition de « Vatnik Soup — Le guide ultime de la désinformation russe » est officiellement disponible !
Dans le Soupe Vatnik du jour, nous vous présentons une politicienne américaine, autoproclamée « faiseuse de roi » : Angela McArdle (@RealAngelaMc). Elle est connue pour avoir assujetti le Parti libertarien à Trump et pour sa promotion éhontée de la propagande anti-Ukraine.
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McArdle a obtenu une licence de l’université chrétienne évangélique Biola en 2009, ainsi qu’un certificat de parajuriste via le programme d’extension de l’UCLA en 2013. Elle s’est également formée en tant que thérapeute craniosacrale à l’Upledger Institute. Elle a commencé…
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… sa carrière politique en tant que candidate du Libertarian Party (LP, libertarien/libéral) lors d’une élection mineure en 2017, où elle a terminé avec 0,8 % des voix. En mai 2022, elle a été propulsée à la tête du parti par le Mises Caucus lors de la convention biennale.
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Dans la Soupe Vatnik du jour, nous vous présentons une propagandiste russe, Xenia Fedorova @xfedorova. Elle est connue pour avoir dirigé les médias d’État russes en France puis commis un livre pour se plaindre de leur fermeture par l’UE après l’invasion russe de l’Europe.
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Xenia est née en 1980 à Kazan, République socialiste soviétique autonome tatare, aujourd’hui Russie. Elle a obtenu un Executive MBA à la Berlin School of Creative Leadership en 2014 et a fait toute sa carrière au sein de RT (Ruptly — vous l’aurez deviné — c’est pareil).
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RT (pour « Russia Today »), créée par Poutine en juin 2005, est active dans le monde entier pour diffuser la propagande du Kremlin, par tous les moyens.
Dans la Soupe Vatnik d’aujourd’hui, nous présentons un ex-politicien et président ukrainien, Viktor Ianoukovitch. Il est surtout connu pour avoir vendu son pays à la Russie, tenté d’en faire un État autoritaire, puis fui à Moscou lorsque son plan a échoué.
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Alors que la Russie et les États-Unis prévoient de remplacer le président Zelensky par quelqu’un de plus disposé à leur céder le pays (Medvedtchouk ou l’un de ses sbires ?), il est temps de revoir comment Ianoukovitch et Poutine ont failli prendre le contrôle de l’Ukraine.
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La première tentative de prise de pouvoir de Ianoukovitch remonte à 2004, lorsqu’il a « gagné » l’élection présidentielle grâce à une fraude massive. Ce scrutin truqué a déclenché la Révolution orange, une vague de protestations qui a conduit à un nouveau vote remporté par…
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Dans la Soupe Vatnik du jour, nous présentons un chauffeur de bus, politicien et dictateur vénézuélien, Nicolás Maduro. Il est connu pour avoir ruiné le Venezuela, renforcé la dictature chaviste et collaboré avec les régimes autoritaires de Russie, d’Iran et de Biélorussie.
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Le lieu exact de naissance de Maduro a été contesté, bien que la plupart des sources s’accordent à dire qu’il est né à Caracas. Il a grandi dans une famille catholique, mais est devenu disciple du gourou indien Sathya Sai Baba, qu’il a visité en Inde en 2005.
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L’introduction de Nicolás à la politique « de gauche » a eu lieu dans les années 80, lorsqu’il était syndicaliste et garde du corps de José Vicente Rangel, futur ministre des Affaires étrangères sous Chávez. Il a visité La Havane, où il a « étudié le communisme », mais…
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Dans la #vatniksoup exclusive d’aujourd’hui, nous présentons une opération de propagande du Kremlin typique orchestrée à l’aide de sites entiers générés par IA, de vidéos deepfakes, de super-propagateurs sur les réseaux sociaux et de blanchiment de fausses informations. 1/30
Olena Zelenska, la femme du président ukrainien Volodymyr Zelensky, est accusée par les vatniks d’avoir commandé une Bugatti Tourbillon, voiture de grand luxe produite à seulement 250 exemplaires, pour la modique somme de 4,5 millions d’euros. 2/30 fr.wikipedia.org/wiki/Bugatti_T…
Zelensky et sa femme sont naturellement souvent la cible de ce genre d’opérations, le Kremlin espérant ainsi réduire l’aide occidentale à l’Ukraine (prouvant ainsi à quel point elle effraie l’envahisseur russe et est donc utile et nécessaire). 3/30
Dans la #vatniksoup exclusive d’aujourd’hui, nous présentons le RN, ses liens avec le Kremlin, ses figures dirigeantes et candidats poutinophiles aux élections législatives françaises de demain (dimanche 30 juin 2024), et ses similarités avec le vatnik communiste Mélenchon. 1/31
Marine Le Pen a repris le Front national (FN) fondé par papa Jean-Marie (qu’elle a exclu du parti sans ménagement), présidé le parti de 2011 à 2022 et l’a renommé en Rassemblement national (RN). Le Pen père est connu pour son humour plus que douteux… 2/31
… et un FN se focalisant sur le thème de l’immigration, notamment avec sa série d’affiches « x millions de chômeurs, c’est x millions d’immigrés de trop » (les économistes pleurent !) et « SIDA — Socialisme, Immigration, Drogue, Affairisme ». 3/31