Eric Denécé est mort. Relire absolument cette interview donnée à Alexandre del Valle en janvier 2022, un mois avant l’entrée des troupes russes en Ukraine.
Sa clairvoyance sur la question ukrainienne était totale.
« Tout conduit à croire que l’Occident sous leadership américain semble irrémédiablement aller vers un suicide géopolitique. Sa négation des réalités historiques, géographiques et son mépris des intérêts des autres acteurs ne peut que se retourner contre lui » 2/4 ⬇️
« Les Américains et l’OTAN semblent avoir pris tardivement conscience qu’ils ne feraient pas reculer Moscou sur le dossier ukrainien, et qu’ils allaient être responsables d’un conflit dont ils ne pourraient sortir vainqueurs » 3/4 ⬇️
« Les Américains font tout ce qui est en leur pouvoir pour garder les Européens sous leur influence. C’est le but de leur action autour de Nord Stream 2. Tous doivent considérer la 🇷🇺 comme une menace et soutenir Washington dans son action, sans en questionner le bien-fondé » 4/4
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1. En Moldavie, l’🇪🇺 avait préparé un petit récit d’ingérence russe, sur fond d’avions remplis de votants affrétés par le candidat “pro-Kremlin”. Juste au cas où. Elle n’a pas eu à l’utiliser : la candidate pro-🇪🇺 a gagné grâce aux voix de la diaspora. La démocratie a triomphé.
2. En Géorgie, on passe à la vitesse supérieure. L’écart entre le “pro-Kremlin” et les gentils est cette fois trop important. Le récit d’une fraude massive ayant été dynamité par l’OSCE, l’🇪🇺 appuie un coup de force et appelle le peuple à renverser le gouvernement légitime.
3. En Roumanie, c’est l’apothéose. L’élection est purement et simplement annulée pour empêcher le “pro-Kremlin” de l’emporter. L’opposition monte en catastrophe une histoire invraisemblable d’ingérence russe sur Tik-Tok qui sert de prétexte. L’🇪🇺 applaudit.
17 mars 1995 : l’autre coup de force contre la Crimée, raconté par le Monde.
Le choix du lexique utilisé était alors très intéressant.
Ce jour-là, des unités spéciales de l’armée ukrainienne encerclent le Parlement et la Présidence de la République de Crimée.
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Objectif : mettre fin aux velléités autonomistes puis indépendantistes de la République proclamée le 5 mai 1992, et dotée depuis le 14 octobre 1993 d’un Président élu, Youri Mechkov.
Un référendum est organisé le 27 mars 1994. Kiev commence à voir la péninsule lui échapper.
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L’Ukraine décide alors d’intervenir. Elle s’assure le contrôle du Parlement qui abolit la Constitution de 1992 ainsi que tous les décrets contredisant ceux promulgués par Kiev, destitue le Président et met fin à la fonction.
Article très intéressant de @revueconflits sur l’entrepreneuriat moral d’ONG de “promotion de la démocratie” au service de la politique étrangère des États-Unis. Et merci à @EuropaMagnifica pour son travail essentiel de veille et d’archivage (👉 ) 1/4
Uacrisis avait déjà documenté comment les ONG financées par des gouvernements occidentaux deviennent des instruments d’ingérence pour pousser leur agenda et influencer la politique intérieure des États dans lesquels elles opèrent 2/4 uacrisis.org/uk/75229-pryam…
Exemple récent en date : les éléments de langage soigneusement choisis par cet important compte de “Debunk” pour appliquer un vernis de neutralité aux ONG opérant en Géorgie : “mission d’observation”, “organisations de la société civile”… 3/4
Comme je l’avais prévu dès mai : malgré le chantage exercé par l’🇪🇺 pour porter atteinte à la trajectoire souveraine de la Géorgie 🇬🇪 (pravda.com.ua/news/2024/10/1…), le pays a tenu bon et a reconduit dans les urnes la voie médiane qui est la sienne, entre la Russie et l’Occident (1/8) x.com/gbourjaili/sta…
Cette “voie médiane” reflète ce que le directeur de la CIA William Burns avait appelé le hedging middle, c’est-à-dire la recherche d’un équilibre subtil à la fois géographique et politique plutôt que la polarisation et l’hystérisation (2/8) responsiblestatecraft.org/georgian-elect…
Or, force est de constater que c’est Washington et Bruxelles qui n’ont cessé d’encourager ouvertement cette polarisation, dont Anatol Lieven prévenait dès le mois de juillet qu’elle risquait de déboucher après le scrutin sur de violents affrontements voire une guerre civile (3/8)
Après une 1ère tentative infructueuse d’apposer une community note sous ma publication hommage du massacre d’Odessa, la 2e semble enfin tenir. Et le moins qu’on puisse dire est qu’elle est… très légère ! Retour sur un raid instructif qui a mobilisé les NAFO et leurs relais 🧵 1/
La première note avait été rédigée en anglais par “Expressive Cactus tern”, mais n’a pas recueilli suffisamment d’évaluation de lecteurs “ayant un point de vue différent” et n’a donc pas pu être affichée publiquement. Il est intéressant de se demander pourquoi 2/
Cette note était plus polémique dans sa formulation mais mobilisait en revanche des sources plus intéressantes. Problème : à la lecture de ces sources, les évaluateurs ont bien été obligés de constater que les faits n’étaient pas éloignés de ceux que je relatais ! 3/
• Les “alliés” de l’🇺🇦 en 2023 : dans l’🇪🇺 démocratique, les réfugiés ukrainiens sont libres et protégés
• Les “alliés” de l’🇺🇦 en 2024 : les Ukrainiens en âge de combattre réfugiés dans l’🇪🇺 sont des déserteurs, il faut les renvoyer dans les tranchées
Nos valeurs 🫠
Le 6 juin 2023, la Commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, répétait que les pays de l'UE n'expulseront AUCUN Ukrainien contre son gré, assurant que l'Europe s’opposera toujours fermement à un quelconque renvoi vers l'Ukraine.
Manifestement, le ton a changé. Après la Pologne, la République tchèque : “nous soutenons depuis longtemps les réfugiés ukrainiens. Mais nous ne soutiendrons pas ceux qui tentent de se soustraire à leur devoir de conscription” (Jan Lipavsky, ministre des Affaires étrangères).