Thread by @elisarojasm

#Handicap 🧵

Comme d’autres militants handicapés, j’ai appris jeudi dernier la mort d’Elisabeth Auerbacher, Consoeur, Avocate et militante handicapée.

mediaclip.ina.fr/fr/i22013924-h…

Avec elle, comme à chacun des décès d’unE militantE handicapéE, c’est une partie de notre histoire collective qui disparaît. Une mémoire collective si difficile à reconstituer, à faire vivre et à préserver.

J’espère qu’elle aura pu voir, ces dernières années, un début de reconnaissance du travail qu’elle a accompli dans les années 70, avec d’autres militants handicapés, à travers le Comité de luttes des handicapés qu’elle a cofondé et leur journal « Handicapés méchants. »

J’espère qu’elle aura pu se reconnaître un peu dans les nouvelles générations de militantEs qui ont essayé de reprendre et de prolonger le combat.

Découvrir le travail du Comité de luttes des handicapés a été pour beaucoup d’entre nous un moment important dans nos parcours.

Pour ma part, en parcourant les pages des journaux « Handicapés méchants » j’ai ressenti un mélange d’enthousiasme, de soulagement, de colère et d’amertume.

D’enthousiasme et de soulagement d’abord en constatant -enfin- que non, nous n’étions pas seulEs. Avant nous d’autres personnes handicapées s’étaient battues, portaient les mêmes revendications, dénonçaient les mêmes injustices et pointaient les mêmes responsables.

Ces militants avaient laissé des traces de leurs discours et de leurs actions qui ne faisaient que renforcer notre détermination à continuer la lutte.

Mais il y a eu aussi de la colère devant la difficulté à retrouver ces traces, leur effacement de l’histoire des luttes d’émancipation, le temps que nous aurions pu gagner si les choses s’étaient passées autrement, si nous avions su, si nous avions connu plus tôt leur existence.

Enfin, de l’amertume en constatant le peu de progrès fait depuis les années 70, le caractère toujours actuel des principales revendications, et le temps si précieux perdu, encore.

#RestInPower Elisabeth puisque je ne trouve pas de traduction française de ce qui me paraît le plus correspondre à la force de ta personnalité et à celle de nos militants qui quittent cette terre toujours trop vite, toujours trop tôt, quel que soit leur âge.